Le président de Chrétienté-Solidarité réagit à une phrase prononcée par l’archevêque de Paris :
“Avant-hier a été pendue en Iran une jeune femme emprisonnée depuis cinq ans pour avoir tué l’homme qui l’avait violée. Car dans ce pays comme dans les autres que régit la loi de l’islam, la charia, ce sont les femmes violées, considérées ignoblement comme déshonorées qui sont tenues pour coupables. En Iran encore, comme en Afghanistan, on a mis à mort dans l’indifférence générale de l’opinion publique mondiale des musulmans convertis au christianisme.
Voilà pour l’Iran, ce pays cher notamment au bouffon Dieudonné et à quelques autres.
Contrairement à celles très heureusement suscitées par le cas de Mariam au Soudan, sauvée du fouet et de la pendaison après l’enfer de la torture que l’on sait, la plupart du temps, aucune manifestation ne vient hélas dans la plupart des cas alerter l’opinion sur les témoins du Christ martyrisés pour apostasie.
Pour ce qui est du cas d’Asia Bibi, nos amis réfugiés pakistanais nous ont répété que de telles manifestations sont absolument nécessaires. Or, d’une manière stupéfiante, voilà ce que sur la nôtre a déclaré Mgr Vingt-Trois le lendemain, vendredi 24, sur Radio Notre-Dame, dont l’envoyée dans un article publié sur le site, avait pourtant bien restitué la diversité des intervenants et la dignité des discours :
« Dans des cas particuliers, la manifestation publique a l’effet inverse de celle qu’on cherche. On est dans une fixation politico-fanatique et religieuse et que le soutien des chrétiens étrangers d’une certaine façon est perçue comme une caution de la sentence qui a été rendue par le tribunal. Je crois que les démarches les plus efficaces sont les démarches diplomatiques et gouvernementales quand des États qui ne sont pas nécessairement occidentaux expriment leur désaccord et leur volonté à travers les voies habituelles ».
Nous avons été stupéfaits de ces propos non seulement injustes et injurieux mais de plus atrocement diffamatoires. Le cardinal, peut-être et espérons-le, totalement désinformé, a piétiné la vérité de la diversité des appelants à notre manifestation de différentes sensibilités politiques mais aussi religieuses.
Nous voilà donc d’abord classés par lui dans « une fixation politico-fanatique et religieuse » (sic !). Ensuite il s’emberlificote quelque peu dans la construction des phrases et le sens des mots. Mais cela, on ne le lui reprochera pas, tout le monde n’a pas le don du clair maniement de notre langue.
Sans doute, lorsqu’il parle de « caution », veut-il dire « argument » et c’est déjà tristement injurieux. Mais s’il emploie le mot dans son véritable sens, affirmant donc que cette manifestation revenait à cautionner l’abomination de ceux qui ont pour la deuxième fois condamné Asia Bibi à la pendaison, alors c’est effrayant !
Je ne puis laisser passer cela. Je suis prêt à pardonner à titre personnel les injures que m’adresserait monsieur le cardinal. Mais là, il a injurié atrocement non seulement Chrétienté-Solidarité, mais tous ceux qui ont appelé avec nous à la manifestation : catholiques, protestants et notamment chrétiens des rites orientaux et héroïques chrétiens convertis de l’islam au christianisme ; et encore nos amis juifs avec notamment le grand avocat Gilles-William Goldnadel, président « d’Avocats sans frontières ». Il a injurié nos amis réfugiés irakiens en grand nombre ce soir-là et aussi tous ces chrétiens n’ayant eu que la solution de fuir le Pakistan pour échapper à la persécution et dont on a écouté le président qui nous a instamment demandé d’être prêts à recommencer, en plus important encore, pareille veillée de solidarité.
Certes, nous aussi, considérons que l’action diplomatique est utile, nécessaire et indispensable. Et certes à condition qu’elle soit menée avec conviction, détermination et continuité.
Car nous n’avons que trop en mémoire le cas de l’héroïque Tran Van Tra, ancien responsable en France des étudiants sud-vietnamiens. Ayant acquis la nationalité française, et se croyant ainsi protégé, Tran Van Tra voulut revoir enfin son pays. Faisant fi de sa nationalité française, les policiers l’arrêtèrent à sa descente d’avion. Il fut emprisonné, condamné à mort sans motif sinon celui d’avoir été opposé à la main-mise du communisme sur la patrie. Enfin il fut exécuté, c’est-à-dire assassiné. L’action diplomatique du gouvernement français avait été strictement nulle.
En revanche, on a pu voir d’autres cas, en France comme en Israël, des manifestations très vigoureuses pouvaient n’être pas du tout considérées comme en contradiction avec l’action diplomatique.
On a vu cela notamment avec le cas du soldat israélien Gilad Shalit. N’acceptant ni la diffamation ni les insultes du cardinal André Vingt-Trois, j’ai tenu néanmoins à répondre aussi sur la question de l’opportunité des manifestations qui est la seule partie rationnelle de sa méchante diatribe.
Son argument ne résiste pas à l’analyse, surtout quand il s’agit de manifestations comme la nôtre, qui ne relèvent vraiment d’aucune provocation, d’aucune récupération.
J’ai donc écrit ce jour certes très courtoisement à monsieur le cardinal Vingt-Trois, mais en lui exprimant très fermement ma profonde indignation, requérant de lui instamment la justice de revenir sur ses propos. Je lui ai demandé une rencontre à cette fin. Sans doute a-t-il un emploi du temps chargé, surtout à la veille de l’Assemblée à Lourdes de l’épiscopat. Mais du moins, je souhaite que dès maintenant en soit fixée la date. Le pape François n’a-t-il pas vivement recommandé aux fidèles de ne point hésiter à solliciter impérativement leurs pasteurs ?
En l’occurrence, la raison en est grave et ce n’est pas de gaieté de cœur que je le fais, mais parce que, simplement, c’est mon devoir de responsable et de chrétien et de défenseur de l’honneur de tous ceux qui ont parlé ou écouté dans la ferveur et la dignité, ce jeudi, pour Asia Bibi.”
J’étais à la manifestation de Chrétienté-Solidarité et j’ai dit que j’en étais fier. J’ai aussi entendu le commentaire du Cardinal sur cette manif à Radio Notre-Dame.
Cependant, quand il parle de ” fixation politico-fanatique et religieuse ” je suis certain qu’il faisait référence aux Pakistanais, en tout cas c’est comme ça que je l’ai compris.
Je comprendrais et approuverais cette lettre de Mr. Antony si son interprétation était correcte, mais je suis persuadé qu’il y a un malentendu de sa part. Le Cardinal m’a toujours semblé très orthodoxe dans sa doctrine.
mis à part quelques exceptions remarquables comme Mgr Aillet, Mgr Rey et quelques autres, quand aurons-nous en France que des évêques responsables, capables de dire autre chose que des banalités quand ce ne sont pas des monstruosités ? s’ils s’employaient à appliquer les consignes du Seigneur et à honorer la Vérité dans l’Amour de Dieu et de leur peuple, cela devrait venir tout seul ! ils ont tous grand besoin de nos prières ….
Si l’Eglise ne veut pas manifester on aurait pu au moins ordonner de prier pour Asia Bibi à la messe dans chaque église dimanche et à la Toussaint, son existence et son drame seront certainement passés sous silence
Admirable. Quelle clarté, quelle fermeté ! Comme on est loin du style “emberlificoté” et ambigu que chérissent presque tous nos évêques ! Nous savons bien, d’ailleurs, pourquoi ils sont si réticents à toute les manifestations de résistance à l’Islam : parce qu’ils ont peur de déplaire à la République qui, elle, est prête à tout pour faire bon ménage avec l’Islam. République islamisée, Eglise islamisée, c’est presque inévitable si l’Eglise croit que son intérêt est d’être à la botte du pouvoir temporel.
La “séparation des pouvoirs”, mon Dieu, quelle triste blague ! Dans la réalité, il n’y a que deux arrangements possibles entre l’Eglise et l’Etat : l’Etat soumis à l’Eglise ou l’Eglise soumise à l’Etat. Il ne faut pas compter sur la démocratie laïciste pour défendre les droits de l’Eglise. Tant que les épiscopats des nations démocratiques n’auront pas compris cela, ils continueront de s’enliser dans une vaine et sacrilège collaboration avec le monde – ce monde que notre devoir de chrétiens est de laisser hors de nos frontières. La résistance au monde, voilà la ligne politique que devrait garder l’Eglise, quitte à se “ghettoïser”. C’est la gloire de l’Eglise primitive d’avoir conservé son identité en dépit des terribles persécutions de l’empire romain. La solidarité avec nos frères martyrisés des pays islamiques, c’est notre seul moyen d’expier la sécularisation que nous ont imposée nos pasteurs, pour pouvoir se goinfrer au râtelier de la République.
Je voudrais simplement rappeler que ce sont les papes de notre époque qui ont nommé les évêques et cardinaux actuels, on se demande parfois s’ils ne manquent pas de discernement… Je ne fais pas allusion à Mgr Vingt-Trois que je trouve très intelligent et fin; je comprends le courroux de Bernard Antony qui est très sincère et très courageux, mais je crois que le cardinal de Paris estime que les manifestations exacerbent “le fanatisme politique” des islamistes et nuisent à Asia Bibi. Ceci dit, je suis pour les manifestations pour sauver les chrétiens persécutés.
Je suis d’accord avec Damien.
Mais ce sont aussi un nombre de commentaires malheureux que l’archevêque a faits dans le passé et le climat général de méfiance auprès des évêques, particulièrement suite à ce synode scandaleux, qui peuvent expliquer ce malentendu.
Bien que Bernard Antony va devoir demander pardon à Msgr. Vingt-Trois, ce dernier devrait aussi se poser la question qu’est-ce que lui-même a contribué à cette aliénation manifeste entre la bureaucratie diocésaine et des chrétiens fidèles et militants.
Ce “Prince de l’Église” progressiste et cauteleux n’a aucun courage…dans le combat qui nous anime contre la christianophobie ambiante, ce n’est pas sur “Mgr. Vingt-Trois” qu’il faut compter pour nous défendre !
Le Cardinal Vingt-Trois est persuadé qu’en “arrondissant les angles” il rend son discours plus audible par un plus grand nombre. Emousser ses arguments n’a jamais rendu un orateur plus efficace. J’ai toujours été surpris par la rareté du mot Dieu dans les discours du cardinal. Peur d’être un témoin de Dieu ? Peur du martyre ? Que Dieu nous pardonne nos faiblesses et nos lâchetés !
FT
De ma province profonde, je participe de tout mon cœur et en union de prières à toute manifestation de soutien aux chrétiens persécutés en raison de leur foi, en l’occurence l’héroïque Asia Bibi. Je remercie tous ceux qui étaient à cette veillée pour elle. Chrétiens, nous ne pouvons pas nous taire.
Néanmoins, je partage le sentiment de Damien. À première lecture, j’ai compris l’expression du Cardinal : “fixation politico-fanatique et religieuse” comme relative aux autorités pakistanaises. Malheureusement, nos pasteurs emploient souvent un langage pour le moins ambigü. D’où nécessairement un doute. J’espère non recherché.
Depuis des lustres le monde occidental accumule les erreurs faute de connaitre les musulmans !
A commencer par De Gaulle … ! et aujourd’hui nos Évêques !
(Quant aux américains … n’en parlons même pas !)
Une pétition internationale, une énorme manifestation mondiale, une grande colère, y compris l’intervention du Pape, les fera reculer. Nos prières ne sont pour eux que des encouragements à nous égorger … parce qu’ils n’y voient que notre faiblesse.
Les dirigeants musulmans sont masochistes. Ils provoquent pour se faire remarquer, pour exister et pour faire rebondir les foules afin de mieux s’en plaindre ensuite. Mais ils cèdent devant la force !
Je ne voudrais pas jouer les oiseaux de mauvaise augure mais j’ai bien peur que la condamnation d’Asia Bibi , par exemple, ne soit qu’une provocation de plus qui risque d’être exécutée si l’Occident ne réagit pas assez fort !
Si elle est exécutée, l’Occident n’en sera pas responsable … mais coupable de n’avoir pas réagi.
Ce sont bien les manifestations de masse répétées, ajoutées aux chaînes de prière et aux messes ainsi qu’à la diplomatie souterraine du Vatican, qui ont sauvé Meriam Ibrahim, n’est-ce pas ? Alors pourquoi pas Asia Bibi ? Il y a de grandes similitudes dans ces deux cas.
Toutefois l’ACAT dans les années 70 affirmait que des interventions individuelles pour les cas chinois ne faisaient qu’aggraver leur situation. L’intervention publique de Benoît XVI en faveur d’Asia Bibi en 2010 n’a rien arrangé. Le pape Pie XII se serait abstenu de soutenir publiquement les juifs persécutés pour éviter la destruction de Rome par des bombardements massifs qui auraient tué tout le monde. Le leader d’un groupe catholique sur mon lieu de travail disait que les interventions occidentales de chrétiens en faveur de tel ou tel cas de chrétien persécuté ou de violation des droits de l’homme en terre d’islam ne faisait que faire empirer la situation des victimes ! Il serait donc judicieux de connaître la psychologie absurde de ces persécuteurs de chrétiens pour savoir qui doit ou peut soutenir qui, comment et dans quelles circonstances afin d’avoir une chance de réussite. Mais ce qui est certain c’est que le silence et l’inaction, ou ne pas prier, sont inacceptables.
a Françoise
Entre Asia Bibi et Meriam Ibrahim, il y a une grosse différence: Meriam Ibrahim et son mari sont un couple américain et Asia Bibi et son mari sont 2 pauvres pakistanais la famille est maintenant retirée dans un quartier déshérité de Lahore, aucune ambassade ne la réclamera
Asia Bibi dérange la “politique” de certains prélats très , trop , “politiques”.
Pour être clair Asia Bibi est une gêneuse et l’évêque Cauchon a des successeurs