Samedi 11 octobre, les églises de Saint-Jean-de-Niost et de Sainte-Julie ont été profanées : portes des tabernacles fracturées, ciboires et hosties consacrées emportés. L’évêque de Belley-Ars, Mgr Roland, a célébré une messe de réparation le 20 octobre. Dans son homélie, il a déclaré :
“Comme vous le savez, des actes contraires à la sainteté de ce lieu se sont déroulés dans cette église. On a en effet porté atteinte à notre foi en fracassant la porte du tabernacle et en dérobant les saintes espèces, dans lesquelles nous reconnaissons la présence sacramentelle du Christ Sauveur. Face à un tel événement, qui porte une injure grave au mystère de la foi, les fidèles chrétiens de cette paroisse et de tout le diocèse ont été scandalisés. Ils ont légitiment éprouvé des sentiments d’indignation et de tristesse, voire de colère.
En de telles circonstances, l’Eglise nous demande de suspendre toute célébration, tant qu’il n’y a pas eu un rite pénitentiel pour réparer le scandale et redonner à l’édifice religieux sa dignité. De même qu’une nouvelle église est dédiée avant tout par la célébration solennelle de l’Eucharistie, de même, une église profanée retrouve sa dignité et est remise en service par une célébration solennelle de l’Eucharistie, c’est-à-dire le mystère du Christ qui livre sa vie pour le pardon des péchés.
On ne s’étonne pas qu’en une telle occasion, le rituel nous invite à prier en demandant le pardon des péchés. Spontanément, on pense d’abord au péché des autres, et au besoin de pardon pour ceux qui ont commis le mal et blessé la communauté chrétienne. Mais on peut trouver étonnant que l’Eglise n’insiste pas tant sur la conversion des autres, que sur la demande de nous réformer intérieurement et attire notre attention sur l’accroissement souhaitable de sainteté de la communauté chrétienne locale.
Dans la 1° lecture, par la bouche du prophète Joël, voici en effet que le Seigneur nous appelle avec insistance à revenir à lui, dans le jeûne, les larmes et le deuil. Il nous demande de nous rassembler tous : anciens, petits enfants et nourrissons, jeunes époux et ministres du Seigneur.
Il s’agit de se mobiliser, toutes affaires cessantes, pour entrer dans une démarche pénitentielle et changer nos cœurs. Avec cette assurance que le Seigneur notre Dieu est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment (C’est ainsi, en effet, qu’il s’est révélé à Moïse, voir Exode 34, 6).
Et le contenu de la prière formulée par les ministres sacrés est le suivant : Pitié, Seigneur, pour ton peuple, n’expose pas ceux qui t’appartiennent à l’insulte et aux moqueries des païens ! Faudra-t-il qu’on dise : où donc est leur Dieu ? Faisant écho à cet appel solennel à la pénitence, nous avons prié le psaume 50, le Miserere, nous reconnaissant pécheurs et implorant le Seigneur.
Quant à l’Evangile, il nous place devant Jean-Baptiste, le patron de cette église. Celui-ci est présenté comme le messager du Seigneur, comme celui qui prépare la route au Sauveur. Son message est simple : Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ! Il proclame un baptême de conversion pour le pardon des péchés.
Mais il ne vous aura pas échappé combien Jean-Baptiste est personnellement impliqué dans cette annonce : il ne vit pas dans un palace, mais dans le désert. Il est vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins, il se nourrit de sauterelles et de miel sauvage. Autrement dit, il vit dans l’austérité, ce qui le rend crédible. Et puis l’évangile s’achève sur l’information de son arrestation. C’est l’annonce du témoignage qu’il va donner en livrant sa vie jusqu’au martyre.
Frères et sœurs, en réfléchissant à ce que nous demande la liturgie de ce jour, et à ce que nous enseigne la Parole de Dieu que nous venons d’entendre, permettez-moi un rapprochement avec la situation actuelle de l’Eglise Catholique dans notre société. Les événements douloureux que nous avons vécus dans cette église, comme dans celle de Sainte Julie, dans le groupement paroissial voisin, ces événements ne sont-ils pas emblématiques de la situation dans laquelle se trouvent les chrétiens dans le monde occidental ?
Si on considère la situation avec le regard du monde, que voit-on ? Beaucoup de nos contemporains semblent mépriser la foi chrétienne. Nombreux sont ceux qui tournent en dérision les choses de la foi. Des chrétiens sont objet de discriminations. Les lieux de culte se vident. Le nombre d’enfants catéchisés diminue. Les vocations se raréfient. Face à cette situation, on pourrait être tenté de diaboliser les autres, de les accuser d’abandonner la foi, de les mépriser, de leur en vouloir… ou, au mieux, de demander qu’ils se convertissent…
Or, que nous dit la liturgie de ce jour ?… Convertissez-vous ! Daigne nous délier de nos fautes et diriger toi-même nos cœurs incertains, demanderons- nous, humblement, dans la prière sur les offrandes. Et, après la communion, nous prierons ainsi : Que ta grâce nous aide à éviter désormais le péché et à te servir d’un cœur sans partage.
L’Eglise ne grandit pas par prosélytisme mais par attraction, écrit le pape François, dans son exhortation apostolique sur la Joie de l’Evangile (n° 14). C’est dans la mesure où nous serons nous-même plus authentiquement chrétiens, que nous seront attrayants et que les autres se convertiront. La conversion des autres passe par notre propre conversion : il nous faut retrouver de la ferveur, du dynamisme. Il nous faut entendre l’appel urgent à sortir de son propre confort et avoir le courage de rejoindre toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Evangile (n° 20).
Osons donc poser cette question impertinente et passablement dérangeante : si des personnes commettent des actes sacrilèges, n’est-ce pas d’abord de notre responsabilité ? N’est-ce pas parce que nous n’avons pas su leur donner la lumière du Christ ? N’est-ce pas parce que nous sommes comme le sel dénaturé, qui n’est plus bon à rien, qu’on jette dehors et que les gens piétinent (Mt 5, 13) ?”
Quand je vois les laïcs distribuer la Sainte Hostie à des gens qui La prennent avec leurs mains elles-aussi non consacrées, je suis moi-aussi choquée par ce manque de respect et de foi. Le sacrilège commence là aussi. Peur-être que ceci a quelque chose à voir avec cela.
D’autre part le plus grand péché dans ces actes c’est le sacrilège envers Dieu qui doit être réparé, le fait que nous soyons choqués passe bien après.
Le mal dont souffre l’Eglise commence bien par nous. C’est le seul argument que je trouve véridique.
@ Isa.
Le Christ a-t-il partagé Le Pain avec ses Apôtres ? L’ont-ils reçu dans leurs mains ? Je suis proche de la liturgie traditionnelle et n’aie aucun souci pour recevoir le Seigneur, ‘au de mes mains’, la force au creux de ma fragilité.
Bêtises que tout cela ! Je ne vois pas en quoi on offense le Seigneur en le recevant au creux de nos mains. Au contraire, il vient à ce moment-là nous rencontrer au creux de nos vies…
Les mains des laïcs ne sont pas consacrées? Non… pas plus que leurs lèvres!
Pour ma part, je suis d’accord avec Isa, ce que vous dites est VRAI ; mais, et il y a un MAIS, n’est-ce pas d’abord à cause de tous ces prêtres qui commettent eux aussi des sacrilèges ? ne pas faire une génuflexion devant le ST Tabernacle, là où Jésus réside lorsqu’ils passent devant, lui tourner le dos lors des Messes (dans la plupart des Eglises), parler fort et se prendre pour un showman lors des Messes et tout un tas de choses qu’ils font ont aggravé le manque total de respect des lieux …. leur manque de “révolte” lorsque ces lieux saints sont profanés…. combien sont-ils à élever leur voix ? alors l’exemple venant d’en haut n’est-ce pas, il n’est pas étonnant que des sacrilèges et profanations et dégradations soient faites par des personnes qui ne respectent pas les endroits sacrés. Là où DIEU est enlevé, Satan prend la place……… on le voit journellement.
Les actes de profanation d’églises sont, hélas !, de plus en plus courants. S’ils font la joie de la rubrique « Faits divers » des gazettes locales et régionales, les « grands » journaux nationaux n’en répètent que fort rarement l’écho… Souvent, la profanation des tabernacles est à la recherche d’hosties consacrées, fort prisées par les sectes satanistes dont on ne tait que trop souvent l’existence. C’est pourtant une réalité : http://www.chire.fr/A-113360-la-desinformation-autour-du-satanisme.aspx .
Dixit : Osons donc poser cette question impertinente et passablement dérangeante : si des personnes commettent des actes sacrilèges, n’est-ce pas d’abord de notre responsabilité ?
Voilà la vraie question! Il faut abandonner nos peccadilles de nos faibles visions et jugements. Entre autres, l’aide et la distribution de la sainte Communion sont permises par l’Église sous l’impulsion de l’Esprit Saint. Et l’on doit accepter les ouvriers comme le Christ a accepté de se faire bousculer par les foules et se faire toucher pour la guérison de leur corps! Est-ce à dire que ceux qui ont touché au Christ ont commis un acte sacrilège? Il n’y a aucun blasphème (sacrilège) par ceux et celles qui distribuent l’eucharistie et qui aident le prêtre dans son ministère. Quel est le membre du corps qui est le plus dangereux? N’est-ce pas le petit instrument de la langue?
Autrement dit, c’est la JUSTICE ET LA MISÉRICORDE que Dieu attend de son peuple! Arrêtons de chercher inutilement à se juger et à se condamner selon nos humeurs. C’est à l’AMOUR que nous aurons pour les uns et pour les autres que l’on nous reconnaîtra comme les vrais disciples du Christ!
Le vrai dialogue est le meilleur chemin pourvu que l’on écrase notre orgueil, et gardons espoir et confiance au Seigneur l’Esprit Saint!
Michel Cliche.
Effectivement, et quand une femme malade a touché Jésus, sans son accord, Jésus lui répondit “Ta foi t’a sauvée” et pas “Sacrilège !”
Donc, même si je préfère la vieille façon de donner la communion, je ne trouve pas que la nouvelle soit un blasphème. Il ne faut pas exagérer. Par contre, elle doit être touchée avec le plus grand respect…
À Lebon:
Justement, arrêtons de nous battre pour des peccadilles! Qui parle de recevoir la communion sans respect? Il y a des choses bien plus importantes qui se passent dans l’actualité et qui détruit ou affaiblit l’Évangélisation!
Ces temps-ci sont vraiment mauvais pour l’Eglise ( Amos 5, 13 ) .Les prêtres connaissent-ils encore la Parole et la loi de notre DIEU ( Ezéchiel 7, 26 ) ? La vérité est-elle sortie de leur bouche pour toujours ( Jérémie 7,28 et Isaïe 59,15 ) ou falsifient-ils délibérément la parole de DIEU ( 2 Corinthiens 2, 17 ) ? On exhorte les fidèles à faire pénitence et à changer de cœur devant Celui qui se serait révélé à Moïse en se présentant comme un DIEU ” tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment ” et cela serait dit en Exode 34, 6. Sauf que ( prenons la version Bible de Jérusalem ) notre DIEU proclame ceci : ” …DIEU de tendresse et de pitié, lent à la colère ,riche en grâce et en fidélité 7 qui garde sa grâce à des milliers , tolère faute , transgression et péché MAIS ne laisse rien impuni et châtie les fautes des pères sur les enfants et les petits-enfants , jusqu’à la troisième et la quatrième génération.” Est-ce là un Dieu qui renonce au châtiment ? Evidemment les versets 6 et 7 sont indissociables ou si l’on ne veut citer que le verset 6, il faut le faire fidèlement avec crainte et tremblement devant le SEIGNEUR ( Philippiens 2, 12 ). Si l’on veut s’en assurer et s’en convaincre, que Notre SEIGNEUR ne renonce pas au châtiment, pénétrons-nous de ces 2 passages : Luc 12, 47 -48 et Hébreux 10 , 28 – 31 . Si cela n’est pas clair pour nous ,alors nous sommes perdus.
Alors comment comprendre qu’au cours d’une messe de réparation l’on profane la Parole de DIEU ? O Père Eternel et Tout-Puissant , ceux qui conduisent et guident tes enfants, rachetés par le sang de JESUS-CHRIST, les égarent et ceux qu’ils guident se perdent ( Isaïe 9, 15 ) ! Il est heureusement vrai SEIGNEUR, que dans ta bonté et ta miséricorde sans limite , Tu nous donnes ton Esprit et nous apprends ce qui est juste Toi qui nous as dit : ” pourquoi ne jugez-vous pas par vous-mêmes de ce qui est juste ? ( Luc 12 , 57 )”. Gloire à Notre DIEU dans l’Eglise une, sainte , catholique , apostolique qui présidera toujours à Rome ( Ignace d’Antioche ) , dont “la foi” est à la dimension du monde entier ( Romains 1, 8 ) et qui jamais ne sera ébranlée par les portes de l’Hadès ( Matthieu 16, 18 ) .