A l’occasion du rapport très discuté et très contesté paru lundi dernier à Rome à l’occasion du synode sur la famille, Le Salon Beige a évoqué ces fameuses exceptions pastorales qui deviennent la règle commune, par la force des choses, dans la vie de l’Eglise.
Le paragraphe 47 de ce rapport intermédiaire du synode extraordinaire, aborde l’accès des divorcés-remariés à la communion sacramentelle, sous l’angle de l’exception :
“Quant à la possibilité d’accéder aux sacrements de la Pénitence et de l’Eucharistie, certains ont argumenté en faveur de la discipline actuelle en vertu de son fondement théologique, d’autres se sont exprimés en faveur d’une plus grande ouverture à des conditions bien précises, quand il s’agit de situations qui ne peuvent pas être dissoutes sans entraîner de nouvelles injustices et souffrances. Pour certains, il faudrait que l’éventuel accès aux sacrements soit précédé d’un chemin pénitentiel – sous la responsabilité de l’évêque diocésain –, et avec un engagement évident en faveur des enfants. Il s’agirait d’une situation non généralisée, fruit d’un discernement réalisé au cas pas cas, suivant une règle de gradualité, qui tienne compte de la distinction entre état de péché, état de grâce et circonstances atténuantes.”
En France, le journaliste Gérard Leclerc estime sur ce sujet qu’il n’y a pas de risque de dérapage car tout est bien encadré (il est revenu ensuite sur ce jugement) :
“A mon sens, ce synode va donc provoquer une énorme déception dans l’opinion: beaucoup, influencés par les médias, vont croire que l’Eglise revient sur sa doctrine ; dans la réalité, cependant, on voit bien que toutes les exceptions dépendront de conditions rigoureusement définies.”
Et Le Salon Beige montre comment l’histoire récente de l’Eglise nous enseigne ce que deviennent les “exceptions”. Voici par exemple un extrait de la Constitution conciliaire sur la liturgie :
“L’Église reconnaît dans le chant grégorien le chant propre de la liturgie romaine ; c’est donc lui qui, dans les actions liturgiques, toutes choses égales d’ailleurs, doit occuper la première place. Les autres genres de musique sacrée, mais surtout la polyphonie, ne sont nullement exclus de la célébration des offices divins, pourvu qu’ils s’accordent avec l’esprit de l’action liturgique, conformément à l’article 30.”
Et dans le même texte :
“L’usage de la langue latine, sauf droit particulier, sera conservé dans les rites latins. Toutefois, soit dans la messe, soit dans l’administration des sacrements, soit dans les autres parties de la liturgie, l’emploi de la langue du pays peut être souvent très utile pour le peuple ; on pourra donc lui accorder une plus large place, surtout dans les lectures et les monitions, dans un certain nombre de prières et de chants, conformément aux normes qui sont établies sur cette matière dans les chapitres suivants, pour chaque cas.”
De même, l’Instruction Memoriale Domini de 1969 qui règlemente de façon très restrictive la communion dans la main, considérée alors comme une “concession“, accordée “afin d’aider les Conférences épiscopales à accomplir leur tâche pastorale, devenue souvent plus difficile dans les circonstances actuelles“, contre laquelle la très grande majorité des évêques latins avaient alors voté…
On peut ajouter aussi la distribution de la communion par des laïcs appelés “Ministre extraordinaires de la Sainte communion“. Dans l’instruction “Redemptionis Sacramentum” de 2004, le n°155 indique que ceux ci doivent être nommés :
“si des motifs de vraie nécessité l’exigent par l’Evêque diocésain… L’autorisation ad actum ne peut être accordée par le prêtre, qui préside la célébration eucharistique que dans des cas particuliers et imprévisible”.
A un fidèle qui pointait cette incohérence entre le texte (de 2004) et la pratique, Mgr Wintzer, archévêque de Poitiers, a fait cette réponse, qui date du 23 septembre 2014 :
Tout fout le camp…..
Pourtant, en théologie morale, des exceptions sont reconnues depuis toujours à la règle générale “Tu ne tueras pas” (ex : légitime défense, actions militaires, application de la peine de mort, etc.), sans que l’on ait pour autant assisté à un dérapage incontrôlé. Il peut donc exister des régimes d’exception qui ne mettent pas en péril la règle générale.
Il peut y avoir des exceptions, mais elles doivent être motivées – et pas seulement par le raisonnement des politiques actuels : puisque c’est dans les mœurs, cela doit être dans la loi. Sinon on aboutirait à rendre légaux le meurtre et le viol comme on a déjà rendu presque légal le vol, du moins quand il est commis par un membre de ces communautés qu’une partie de la magistrature protège…
Et ces exceptions doivent rester des exceptions : si tous les meurtres étaient qualifiés de légitime défense, parce que la justice aurait la faiblesse de croire sur parole tous les meurtriers qui invoqueraient ce motif, le meurtre serait bientôt légalisé de fait.
je ne comprends pas que des exceptions entrainent systématiquement un désordre qui ne respecte pas ce qui devrait être la réalité.
Notre église est vraiment déliquescente!
C’est un document fort intéressant que cette lettre de Mgr Wintzer. Les arguments développés par cet évêque laissent pantois : quelle argumentation, quelle force du raisonnement, quel souci d’éclairer les fidèles sur le bien fondé des pratiques…
Il est vraiment des prélats qui prennent les fidèles pour des cons.
Il n’est même pas la peine de faire intervenir cet argument, d’ailleurs juste, selon lequel selon lequel l’expérience montre que l’exception se transforme toujours en norme très largement répandue. Même comme exception, la gravité est inouïe au sens propre du terme. Depuis 2000 ans, ce serait la première fois que l’Eglise avec un grand E, par décision du pape, s’ écarterait de l’enseignement du Christ, et se montrerait infidèle à son Sauveur. la première fois….Les cardinaux qui poussent ces projets en ont-ils conscience? Probablement non, ils ont perdu tout discernement.Emportés dans leurs sophismes, ils ont perdu la raison.
Ce serait bien la première fois que l’Eglise aurait dénié l’enseignement du Sauveur. OUI ,LA PREMI7RE FOIS: AUCUN PRECEDENT NE PEUT ETRE TROUVE. Jour de tristesse immense pour ceux qui aiment leur mère l’Eglise. Jour de deuil le plus noir qui puisse être. Nous devons tous, tous ceux qui aiment leur Eglise et qui ne se sont pas perdus dans les mirages du sophisme, c’est à dire de la déraison qui submerge une grande part des cardinaux aujourd’hui, nous devons crier, crier, crier, pour tenter de ramener nos cardinaux, et, ô malheur, le pape lui-même dans le réel sous l’ éclairé par la raison sans laquelle la foi ne peut exister.
J’espère de tout coeur que cette PREMIERE FOIS ne sera pas. Si le pape est vraiment le pape, s’il a été désigné par l’Esprit saint, il ne PEUT pas avaliser de son infaillibilité ce refus de respecter l’enseignement du Christ.
Je sais qu’il y a des gens désespérés qui disent que toute son action tend à cela. Je ne le crois pas. Mais même si par faiblesse ou goût de la “communication” sur le thème de la “miséricorde” il avait la faiblesse de laisser ceux des Pères du synode qui sont devenus fous imposer leur point de vue, je pense qu’il ne couvrira jamais cette dérive de son infaillibilité. Dès lors, nous serions dans la situation qu’ont déjà connue d’autres Chrétiens en d’autres temps : devant un pape qui se trompe, nous n’avons pas l’obligation de le suivre dans son erreur, tout en restant obéissants à son autorité pour tout le reste.
Concernant le texte sur l’accès à la communion des divorcés remariés, il ne fait que formuler une pratique qui est de fait adoptée depuis des décennies par les prêtres. Les fidèles qui n’ont pas pu ou pas voulu tenir leur engagement et ont contracté une nouvelle union du vivant de leur premier conjoint, dans certaines situations évaluées au cas par cas, reçoivent une “dispense” et communient la conscience tranquille. Donc le texte enfonce une porte ouverte. Un chrétien très convaincu et pratiquant m’avait dit sur cette question : L’indissolubilité du mariage, oui mais Saint-Paul a dit lui-même “la vérité, prise au pied de la lettre, tue”.
J’en connais même qui, dévorcés-remariés des deux côtés, communient et d’autres (l’un divorcé, l’autre célibataire) vivent en concubinage et communient. Je ne leur ai pas demandé s’ils avaient demandé une “dispense” à leur curé ou leur évêque mais j’ai de forts doutes à cet égard. Cet état de fait laisse perplexe et envoie un message contradictoire aux autres fidèles.
Françoise écrit : « Un chrétien très convaincu et pratiquant m’avait dit sur cette question : L’indissolubilité du mariage, oui mais Saint-Paul a dit lui-même « la vérité, prise au pied de la lettre, tue ».
D’abord, Saint Paul n’a jamais dit cela. C’est une interprétation, très libre, de « La lettre tue, mais l’esprit vivifie » (Deuxième aux Corinthiens, ch. 3, v. 6), qui ne s’applique pas à des paroles du Christ, mais aux prescriptions superfétatoires de l’ancienne alliance qui, prises au pied de la lettre (le Christ en donne des exemples frappants à propos des devoirs envers les parents), « tuent », tandis que « l’esprit » – la nouvelle alliance, donne la vie).
Ensuite, s’agissant de ce qu’a enseigné le Christ, il n’aurait pas pu dire plus clairement que, en ce domaine, il fallait prendre ses paroles « à la lettre », puisqu’il a expliqué que les aménagements apportés au projet du Père d’unir indissolublement l’homme à sa femme l’avaient été « à cause de la dureté de vos cœurs » mais que désormais il fallait « que l’homme ne sépare pas ce que Dieu a uni.”
Pourquoi ces aménagements n’avaient-ils plus lieu d’être ? Parce que le Christ rachète le péché des hommes et leur donne la grâce, qui permet de faire ce que la dureté des cœurs, sans la grâce, n’arrivait pas à faire.
Jésus a d’ailleurs dit que la Loi (c’est-à-dire le Décalogue et non les prescriptions rituelles) il était venu non l’abolir mais l’accomplir et qu’on ne pouvait en négliger la plus petite lettre, le plus mince accent.
Les prêtres qui prennent sous leur bonnet de tolérer ce que le Christ a déclaré désormais intolérable ne sont, c’est le moins qu’on puisse dire, pas dans le droit chemin… Et ce n’est pas parce qu’il y a des prêtres qui refusent ou ignorent leurs obligations que celles-ci n’existent plus.
C’est le raisonnement du « monde » (ce monde où Satan mène le bal) : puisque c’est entré dans les mœurs, faisons que cela soit légal. Mais jamais une telle décision ne fera que ce qui est mal soit bien.
C’est aussi le raisonnement des Protestants : interprétons l’Évangile selon notre propre notion du bien et du mal, même les enseignements du Christ étant soumis à notre « libre examen ».
Mais si nous adoptons le point de vue des Protestants et celui du « monde », si nous mettons notre propre point de vue au-dessus de la Parole du Christ, sommes-nous encore Catholiques ?
En dépit de bien normales divergences d’opinions et de rites, il n’y a qu’une seule Église catholique, dont le chef, vicaire du Christ, est à Rome. Il y a, en revanche, à cause précisément du « libre examen », des centaines de formes du protestantisme. Voulons-nous que notre Église se divise de la même façon ?
Plein dans le mille!
Donc pour moi sans commentaire.
La réponse de Mgr Wintzer pourrait se traduire en langage vulgaire par « les instructions de Rome, je n’en ai rien à faire… » (pour ne pas employer un langage plus trivial). Je suppose que les papes successifs ont ignoré que certains évêques (j’en ai connus) s’expriment fréquemment ainsi devant les fidèles. Car ce n’est pas leur personne qui est injuriée (et ils auraient alors raison de tendre l’autre joue) mais leur fonction qui leur a été conférée par le Christ (et ils n’ont pas le droit de la laisser mépriser)…
Quant au fond… Mgr Wintzer, même s’il est trop jeune pour avoir connu ce temps, ne saurait ignorer qu’avant l’introduction de « la forme ordinaire », le célébrant, toujours seul, était seul à distribuer la Sainte Communion à des assemblées qui étaient ordinairement plus nombreuses que celles d’aujourd’hui (on ne sait que trop que les églises se sont vidées depuis cette époque), qu’il ne pouvait déléguer cette charge qu’à un autre prêtre ou à un diacre, et que cela n’a jamais posé de problème.
Aujourd’hui, il semble que ce soit un « droit » des fidèles, hommes et femmes, de distribuer le Corps du Christ et un « devoir » du prêtre d’y appeler « ad actum » c’est-à-dire sur le moment, un ou deux laïcs, lesquels n’ont reçu aucune formation ni instructions sur la manière de le faire et sur les marques de respect à témoigner aux Saintes Espèces (formation nécessaire, ce pourquoi normalement l’évêque seul peut désigner ces ministres extraordinaires, afin de s’assurer qu’ils sont aptes à assurer ce service et sont suffisamment formés), sans qu’il y ait l’ombre d’un « cas particulier et imprévisible ». Et cela même quand l’assemblée, comme c’est hélas maintenant souvent le cas, surtout en cas de mauvais temps, ne compte qu’une poignée de fidèles…
C’est en effet, comme le dit Mgr Wintzer, « la pratique en France ». Mais est-elle bonne ?
ça fait beaoucoup de crises, mais il ya crise de l’autorité dans l’église, surtout depuis le concile, et c’est l’implosion garantie, et la refondation difficile.
crise d’autorité, c’est gros manque d’obéissance du bas envers le haut, et gros manque de discipline et charité, en vérité, du haut vers le bas clergé et fidèles ainsi qu’entre “freres et soeurs” horizontal.
un peu de souplesse dans la praxis, c possible avec des meneurs et bons gardiens de brebis qui soient humbles vraiment:
la vraie humilité des pasteurs, c’est de ne pas se croire au-dessus du pape, cardinaux et eveques en laissant l’anarchie cotoneuse s’installer.
de cette humilité , souvent trahie, découle un devoir d’unité des eveques qui est nié de manière indispensable.
si jésus a fondé l’église sur Pierre, c’est qu’il a fondé sur Un d’abord, avant Douze.
donc Christ a fondé sur l’Unité, à garder impérativement.
commencer à triocter des exceptions à échelle mondiale, c’est la garantie de voir filer les pelotes de laines au bout du monde, et rompre le fil de l’unité impérieuse.
Par conséquent, il n’ya pas le texte libertaire à conditions, d’un coté, et la pastorale-pratiques, de l’autre.
Défier l’unité commandée, y compris dès les textes, provoque inevitablment le libertinage des pratiques:
c’est la base du Commandement dans l’armée: un ordre commun, c’est le seul et même usage et action..
ensuite que ça se développe en pluralités secondaires et hors de la Maison des fidèles, ça peut aller.
la réponse de l’eveque est explicite:
“je connais ce texte romain”.
c pas catholique, universel ? c’est une charte mac donald’s?
Pierre te commande de régler cet usage de la communion et tu laisses tes pretres braver ce qui est défendu de leur part en banalisant ce service ministeriel réservé élémentaire ?
voilà pourquoi je ne crois plus du tout à la communion de l’église, NON-une, NON-Sainte, NON-Catholique, NON-Apostolique désobéissante à Pierre, fier de l’etre!
3 lignes comme réponse et cet archeveque se croit tiré d’affaire ?
Jésus lui demandra des comptes sur ça et bien plus encore!
des sales gosses pourris gatés qui se foutent Dieu et du peuple.