Paru dans Eglise en Ille-et-Vilaine n°257 d’octobre 2014, cet éditorial de Mgr d’Ornellas, archevêque de Rennes :
“Tout le monde a un lien familial. Bien sûr, il existe des personnes sans famille, qui vivent une douloureuse solitude. D’autres reçoivent une famille, et c’est pour eux une grande joie. La famille est avec évidence la « cellule fondamentale » pour toute personne.
Elle est le lieu de joies indicibles. Elle subit aussi des déformations, des tristesses et des violences. Elle n’en demeure pas moins la valeur la plus prisée des Français, même s’ils ont du mal à s’engager pour une famille. Selon les cultures et les continents, cette difficulté est plus ou moins ressentie. On a parlé de crise de la famille, alors même que de nombreuses familles se construisent chaque année.
Il semble que l’Esprit Saint ouvre le regard de l’Église sur la famille. Saint Jean Paul II a voulu être appelé le Pape de la famille. En 1980, il a suscité un Synode sur la famille. Suite à ce Synode, il a publié en 1981 sa riche Exhortation sur Les tâches de la famille chrétienne, qui affirme dès le début : « le mariage et la famille constituent l’un des biens les plus précieux de l’humanité ». En 1994, il a écrit sa Lettre aux familles en disant d’emblée : « la famille est la route de l’Église ». Et voici que le Synode s’ouvre. Il préparera le Synode d’octobre 2015, qui sera aussi consacré à la famille.
Comment pouvons-nous y participer ? Par la prière, assurément ; elle est fondamentale : oui, priez chaque jour l’Esprit Saint pour les évêques réunis en Synode du 6 au 19 octobre ! Mais aussi par le renouvellement de nos propres familles. Il serait bon que les familles s’entraident pour voir quelle espérance anime chacune. Il serait beau qu’entre membres de la même famille, on s’écoute sur l’espérance qui habite le cœur de chacun. Le Synode donne une impulsion à chaque famille afin qu’elle prenne mieux conscience de ce qu’elle est, de ses richesses d’amour pour les développer et de ses faiblesses pour essayer d’y remédier.
Une personne, qui a lu le « Document de travail » préparatoire au Synode, m’a écrit pour me faire remarquer que l’éducation était absente du Document. Or, c’est une dimension fondamentale de la famille. L’éducation n’est-elle pas transmission de l’espérance de telle sorte qu’enfant, adolescent et jeune grandissent dans leur espérance, propre à leur âge ?
À n’en pas douter, les familles dans notre diocèse peuvent vivre quelque chose du Synode à Rome, en partageant le trésor sans prix de l’espérance chrétienne, que Benoît XVI appelle « la grande espérance ». Oui, elle est grande l’espérance d’une famille, unie ou brisée, quand elle s’appuie sur l’amour fiable de Dieu ! Priant pour le Synode, je prie pour toutes les familles d’Ille-et-Vilaine.”
Quand l’Optimisme aveugle-né vole le nom d’ Espérance.