Mgr Jean-Yves Riocreux, évêque de Basse-Terre en Guadeloupe, fait le point sur plusieurs projets :
On dit que vous avez fait souffler un nouvel esprit sur le diocèse. Comment ?
Je ne sais s’il y a un nouveau souffle dans le diocèse. J’essaie d’être le bon pasteur du peuple qui m’est confié en Guadeloupe, dans la ligne du pape François. Il est vrai que la présence dans les paroisses, notamment pour les célébrations de confirmation et de présentation de nouveaux curés, est un signe fort. Un évêque comme un prêtre se doit d’être avec les fidèles et avec tous.
On ne compte plus les nominations de curés dans les communes. Simples déplacements ou nouveaux pasteurs ?
Le temps où les curés restaient 10, 20 ans dans le même lieu est terminé. Il est normal que, après 6 ou 7 ans dans un lieu, le prêtre qui a bien servi sa paroisse ait une nomination. Cela lui permet d’apporter sa personnalité dans un nouveau lieu. Ce ne sont pas des « déplacements » , mais vraiment le signe d’un renouvellement pour la paroisse et pour le curé, obligé de s’adapter. Mon expérience personnelle m’aide beaucoup. Sept ans curé de la cathédrale de Nouméa, neuf ans dans une paroisse du 17 e arrondissement de Paris, etc.
Vous entretenez, depuis votre arrivée à la tête de ce diocèse, des relations suivies avec Haïti. Quatre voyages successifs. Pourquoi ?
Effectivement, je me suis rendu dès 2012 à Haïti, d’abord pour connaître ce pays si proche du nôtre, faire connaissance avec les 10 évêques haïtiens et les congrégations religieuses qui envoient des prêtres ici en Guadeloupe. Car il s’agit d’un échange de dons entre nous, comme il en est toujours ainsi dans l’Église. Les deux derniers séjours en mars et juillet m’ont permis de m’associer à la grande fête en l’honneur du premier cardinal haïtien, Mgr Chibly Langlois et, récemment, d’aller dans deux villes importantes : Hinche et Jacmel.
Justement, vous revenez d’Haïti, où vous avez apporté des dons de Guadeloupéens. Ceux-ci servent à reconstruire des biens d’Église…
Les catholiques de Guadeloupe ont été généreux pour Haïti, après le terrible séisme du 12 janvier 2010. Et les chrétiens ont permis une collecte de 60 000 euros à partager entre différents projets : reconstruction de l’église du Sacré Coeur à Port-au-Prince, de deux écoles catholiques et du séminaire. Rappelons que deux cathédrales et plusieurs églises ont été détruites. C’est maintenant le temps de la reconstruction.
L’arrivée de trois petits frères de l’Incarnation est imminente. Que viennent faire en Guadeloupe ces disciples de Francklin Armand ?
Dans le souci d’une vie religieuse masculine dans le diocèse, j’ai invité les frères de l’Incarnation à s’installer chez nous sur le site de Saint-Jean Bosco. Ils arrivent dans quelques jours et le dimanche 19 octobre sera le jour officiel de l’accueil par une messe à 16 heures, en présence de nombreux invités et d’une importante délégation haïtienne, conduite par le frère Francklin, fondateur et personnalité exceptionnelle, dont j’ai fait la connaissance il y a 15 ans à Paris.
Vous souhaitez redonner vie au foyer Saint-Jean Bosco. Comment ?
Jean Bosco est un lieu emblématique de la Guadeloupe, car de nombreux jeunes y ont été accueillis et se sont formés, tout cela grâce à l’Église, avec des prêtres et des religieux canadiens. C’est une véritable renaissance pour nous, avec les trois petits frères haïtiens qui sont spécialisés en agriculture et aussi avec l’arrivée prochaine de l’oeuvre des Apprentis d’Auteuil.
Le 12 janvier, vous serez en colloque avec le pape François, au Vatican…