Editorial de Mgr Olivier de Germay, évêque d’Ajaccio :
“Nous le savons, la famille connait actuellement de grands bouleversements : le fait de vivre ensemble sans être marié est devenu banal, les familles divisées et recomposées sont de plus en plus nombreuses, beaucoup d’enfants vivent avec un seul de leurs parents, bref la « famille traditionnelle » semble presque d’un autre âge, à tel point que certains estiment, y compris dans l’Eglise, qu’il faudrait définir non plus un modèle de famille, mais plusieurs.
Dans ce contexte, la large consultation voulue par le Pape François et la préparation du synode ont suscité de nombreux débats, ce qui en soi est plutôt positif. On peut regretter cependant qu’ils se soient souvent focalisés sur la question de l’accès à la communion des personnes divorcées et remariées civilement.
Le synode est un événement spirituel et nous ne pouvons pas l’aborder comme une confrontation entre deux clans.
Cette insistance comporte deux risques : celui de verser dans une opposition frontale et périlleuse pour l’unité de l’Eglise entre « progressistes » et « traditionnalistes », et celui d’oublier la nécessaire réflexion sur les autres aspects théologiques, ecclésiaux, philosophiques ou sociétaux de la famille en ce début de XXIème siècle.
Pour autant, le débat à propos de la situation des personnes divorcées et remariées n’est pas inutile, ne serait-ce qu’en raison des souffrances et incompréhensions qu’elle suscite.
A ce sujet, la question ne sera pas de savoir s’il faut renoncer à l’indissolubilité du mariage ; l’Eglise ne peut, en effet, aller contre le projet de Dieu. Les recherches théologiques récentes mettent d’ailleurs en évidence la centralité du sacrement de mariage dans le mystère de l’Alliance. Il s’agira plutôt de se demander si la discipline actuelle – dont le but est de permettre aux personnes concernées de poursuivre un chemin de sainteté qui prenne en compte leur situation objective – peut être mieux expliquée et accompagnée qu’elle ne l’est aujourd’hui, ou s’il est possible de trouver une autre discipline qui fasse mieux apparaitre la miséricorde sans pour autant rompre le lien intrinsèque qui existe entre mariage et eucharistie.
Les avis sont partagés – parfois même tranchés – sur cette question et il ne faudrait pas que le synode soit source de désillusions, d’incompréhensions et encore moins de divisions. C’est la raison pour laquelle le Pape François nous a demandé de le porter dans la prière. Ce rassemblement est un événement spirituel et nous ne pouvons pas l’aborder comme une confrontation entre deux clans.
Dieu nous fera prendre le bon chemin…
Il faut demander avec insistance à l’Esprit Saint de nous montrer le chemin à prendre. Cela ne nous dispense pas de réfléchir et de débattre – car l’Esprit Saint nous guide de l’intérieur de la vie de l’Eglise, et non de l’extérieur – mais sans vouloir l’emporter à tout prix, en ayant conscience que notre vision des choses est toujours partielle. Entre le souci de ne pas exclure ceux qui ont besoin d’être soignés et soutenus, et celui de ne pas oublier la radicalité de l’Evangile, la porte est étroite. Mais, si nous voulons bien lui faire confiance, Dieu nous fera prendre le bon chemin.
Au fait, avez-vous déjà prié pour le synode ?”
inutile de prier pour un synode-causerie, c’est pour la famille qu’il faut prier, là oui.
Il est à craindre qu’avec ce “synode-causerie”, le mal ait été déjà fait et donc, ce n’est peut-être plus la peine de prier pour ce “machin”. En revanche il faut prier pour la famille et donc, pour sauver la famille, il va bien falloir se passer de l’Eglise “officielle” qui ressemble de plus en plus à celles instaurées par des souverains temporels au XVIème siècle et qui, à l’instar de ces “Eglises”, a abdiqué devant l’esprit du monde.
Pour l’instant, les seuls qui n’ont pas abdiqué avec l’esprit du monde, ce sont les membres de la Fraternité saint Pie X (clergé et fidèles), que ceci plaise ou non à ceux qui se sont “ralliés” au motu proprio de 1988. C’est sur cette fraternité à présent qu’il faut compter pour sauver la famille et pas seulement celle-ci, pour rester ainsi fidèle aux promesses du Christ et in fine, pour rétablir la véritable Eglise du Christ ; au prix de sombres ténèbres, sans que Satan ne l’emporte (mais cela, on ne le sait pas “d’avance”).
Mgr de Germay y–a-t-il pensé ?
Si le cardinal Burke avait encore plus de courage (et il faudrait prier à cette fin), il devrait rejoindre la Fraternité.
Lorsqu’il lui a été demandé (lors de l’émission “Cuntrastu” de France 3 Corse) si la Messe célébrée en langue corse était autorisée, Mgr de Germay a eu l’honnêteté de reconnaître que non et qu’il fallait demander l’approbation d’un missel en corse par Rome, s’empressant d’ajouter : “mais cela se fait déjà, je crois”.
En ce qui concerne la dite “pastorale familiale”, je suggère donc – dans un souci de cohérence, chère à nos pasteurs – que l’on autorise officiellement, toujours et partout, les divorcés remariés, les personnes vivant en concubinage, les personnes pratiquant l’homosexualité, les hommes politiques francs-maçons votant toutes les lois contraires à l’enseignement de l’Eglise, s’affichant à la Messe chaque dimanche* et faisant l’objet d’éloges de la part du clergé**, non seulement à recevoir la sainte Communion, mais aussi à prendre des responsabilités dans les paroisses, les confréries, la curie diocésaine … en Corse, cela se fait déjà, je crois…
* Réponse d’un prêtre diocésain à ce sujet : “Peu de circonscriptions en France peuvent se vanter d’avoir leur Député à la Messe chaque dimanche”. Formalisme quand tu nous tiens !
** Déclaration du Curé de la Cathédrale le jour de la fête d’Ajaccio au sujet des images de N.-D. de la Miséricorde distribuées ce jour-là : “Ces images vous sont offertes non pas par Monsieur le Maire mais par Monsieur S… R…, car il s’agit de ses deniers personnels”. Il semblerait que cela suffise ; en Corse, on ne met pas la barre très haut. On est très loin du Cardinal Burke lorsqu’il était évêque de Saint-Louis.