Voilà l’information qui sans aucun doute va tourner en boucle dans les médias français, déjà reprise par les plus gros médias anglophones, comme la BBC, sous le titre que je donne à cet article. Le titre, précisons-le tout de suite, est trompeur. Jackson Namunya Tali a certes été condamné à la pendaison, mais c’est parce que la jeune femme à qui il a procuré un avortement illégal est morte au bout de son sang, huit jours après l’avortement.
Il est condamné pour deux meurtres : le juge kenyan a déclaré que « l’accusé a tué deux personnes » et doit « souffrir la mort » par pendaison.
Christine Atieno avait sollicité l’« aide » de l’infirmier alors que sa grossesse était encore précoce. A la suite de l’opération elle avait eu de fortes hémorragies. Huit jours plus tard, l’infirmier avait embarqué la jeune femme dans sa propre voiture pour l’emmener de la clinique de Gachie, à 15 km de Nairobi, vers un hôpital qui pourrait lui donner les soins requis. Elle est morte pendant le trajet.
Et sans cette mort, il n’y aurait pas eu de condamnation à la pendaison ; sans doute n’y aurait-il même pas eu de poursuites.
D’ailleurs, l’infirmier a opéré dans la clinique où il travaillait : il ne s’agissait pas d’un avortement clandestin dans une arrière-cuisine.
Tali a nié avoir pratiqué l’avortement, affirmant que Cristina Atieno s’était présentée dans sa clinique alors qu’elle avait déjà subi l’intervention et qu’elle saignait. Le juge Nicholas Ombija a retenu le fait que Tali n’a jamais pu expliquer comment il se pouvait que la jeune femme s’était, de l’avis des témoins, présentée en bonne santé, sans hémorragie, affirmant que la seule explication possible était que Tali avait bien pratiqué l’avortement.
Le juge l’a condamné pour « avoir avec préméditation causé la mort de la défunte en l’aidant à avorter volontairement ; je le condamne en conséquence ».
L’avortement est illégal au Kenya sauf en cas de danger pour la vie de la mère.
La dernière peine de mort effectivement exécutée au Kenya remonte à 1987.
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Il est temps que l’Afrique nous donne des leçons et nous aide à sortir du délire subjectiviste dans lequel une partie de l’occident s’enferme.