Nos confères de Paix Liturgique (lettre n°457, 16 septembre) ont commenté les annonces nouvelles églises affectées pour célébrer la messe dans la forme extraordinaire à Lyon (69) et aux Chapelles-Bourbon (77), se réjouissant des gestes pastoraux des évêques concernés :
Souvent, nous nous interrogeons devant ces évêques qui semblent préférer l’avancée du désert pastoral et spirituel au recours aux forces encore vives de l’Église, dont font assurément partie les communautés traditionnelles. Nous ne pouvons donc que saluer les gestes du cardinal Barbarin, primat des Gaules, et de Mgr Nahmias, évêque de Meaux. En effet, dans un cas comme dans l’autre, ce n’est pas tant d’un coup de pouce au monde traditionnel qu’il s’agit (les célébrations existaient préalablement) mais de redonner vie à un lieu de culte en permettant que le saint sacrifice de la messe y soit de nouveau célébré tous les dimanches. L’église Saint-Just était en effet jusqu’ici prêtée au culte orthodoxe tandis que la messe n’était plus célébrée en l’église des Chapelles-Bourbon que tous les deux ou trois mois. Nous n’ignorons pas qu’il existe, dans un cas comme dans l’autre, des interrogations liées à ces nouvelles affectations. En effet, l’église Saint-Just n’est située qu’à quelques pas de l’église Saint-Georges, confiée à des prêtres de l’association Totus Tuus, où se célèbre depuis 1989 la liturgie traditionnelle et, aux Chapelles-Bourbon, ce n’est que la messe dominicale qui est offerte alors que les familles apprécieraient certainement de pouvoir bénéficier d’une offre pastorale élargie. Toutefois, le fait marquant demeure, à Lyon comme à Meaux, la pleine reconnaissance de l’existence de communautés traditionnelles (prêtres et fidèles) et le choix de les intégrer plus étroitement au diocèse. De les aider, en quelque sorte, à sortir des « périphéries » où elles se trouvaient, pour mieux contribuer à l’effort de nouvelle évangélisation auquel nous sommes, tous, appelés. Sans faire montre d’un optimisme hors de propos, on peut dire que, si les célébrations de la messe en forme extraordinaire ne connaissent pas une croissance considérable, elles ne reculent pas alors que, chaque année, un grand nombre d’églises de France cessent d’être desservies tous les dimanches. Le nombre des messes traditionnelles augmente même, ici, d’une nouvelle célébration alors que, là, une messe mensuelle devient messe dominicale hebdomadaire, etc. Même si elle n’a jamais été quantifiée, la progression de la proportion des messes en forme extraordinaire par rapport aux messes en forme ordinaire en France doit être logiquement au moins semblable à la progression de la proportion du nombre de séminaristes pour la forme extraordinaire par rapport au nombre de séminaires pour la forme ordinaire. Le phénomène est, d’un côté, celui d’un nombre de pratiquants et de vocations incompressible et même en légère mais constante progression et, de l’autre, d’une décroissance continue.