Mgr Pierre-Marie Carré, évêque de Montpelier et vice-président de la Conférence des évêques de France, en a dit un peu plus à Famille chrétienne sur la rencontre entre le gouvernement Valls et les représentants français de l’épiscopat :
“Pour notre part, nous souhaitions en aborder trois [sujets] en particulier : les chrétiens en Irak, une question importante compte tenu de l’actualité et sur laquelle nous avons passé beaucoup de temps. Les deux autres sujets étaient la fin de vie et la reconnaissance des diplômes de consacrés venus de l’étranger et désirant exercer une profession médicale sur le territoire national. De son côté, le gouvernement a souhaité parler des dégradations des lieux du culte catholique.
Que vous a appris le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, sur la situation en Irak ?
Le ministre a fait un exposé assez long, montrant qu’il connaissait bien la situation. Il revenait d’Irak et était sur le point d’y repartir avec François Hollande. Il a souligné le caractère épouvantable des témoignages recueillis là-bas. Il a salué l’action de l’Église catholique et des diverses confessions chrétiennes orientales auprès des chrétiens en Irak. J’ai aussi remarqué qu’il a refusé de parler de l’État islamique, employant systématiquement le mot « Daesh ». Et puis il a élargi la réflexion : des questions se posent aussi pour le Liban, la Syrie. Il a souligné aussi que la France était sensible à l’engagement du pape François qui a demandé d’une part, d’arrêter absolument les exactions qui se passent là-bas et d’autre part de porter attention aux autres minorités menacées.
Le sort des Irakiens ayant fait une demande d’asile à l’ambassade de France à Erbil (Irak) a-t-il été évoqué ?
Oui. Le ministre a évoqué ces demandes de visas, confirmant qu’il y en avait 8000. Accueillir autant de monde en France lui paraît difficile. Il n’a donc pas donné de chiffre pour dire combien de personnes pourraient l’être. Pour l’instant, la priorité est donnée à ceux qui ont de la famille en France. Une parenthèse : à Montpelier, plusieurs paroisses qui ne connaissent personne en Irak ont indiqué qu’elles étaient prêtes à accueillir des réfugiés. Pour le moment, la préfecture a seulement répondu : « Si vous connaissez des réfugiés irakiens, dites-nous lesquels ».
Ces déclarations répondent-elles à vos attentes sur ce point ?
Nous attendions un engagement clair de la France pour une action humanitaire. Et un autre pour arrêter au maximum tous ceux qui font le mal, ces égorgeurs qui se parent d’une religion. Sur ce point, oui, nous avons obtenu satisfaction.
Selon le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, le nombre de dégradations contre des lieux de cultes catholiques ayant donné lieu à des plaintes a triplé entre 2008 et 2013.
Attention à ne pas tirer de conclusions hâtives. Beaucoup de ces actes ont des motifs crapuleux (vol de troncs, de statue), sans visée de profanation ou d’attaque contre la religion catholique elle-même. J’ai répondu au gouvernement que, pendant assez longtemps, des dégradations étaient commises dans des lieux de culte sans que cela ne se traduise par une plainte. Sauf que depuis, nous avons demandé aux communautés chrétiennes de les signaler aux autorités. Pour souligner clairement que, dans certains cas, l’Église catholique est attaquée et menacée, et que ces agressions sont intolérables. Ce à quoi Bernard Cazeneuve a répondu qu’il demandait aux préfets de porter systématiquement plainte dès qu’il s’agissait de dégradations de lieux de culte.
Mgr Georges Pontier a parlé du débat sur la fin de vie. Comment cela s’est-il passé ?
Le président de la Conférence des évêques de France a rappelé l’importance de donner un message d’espérance et favorisant le lien entre les personnes. Et non pas déclarer que le suicide assisté était une bonne solution pour notre société. La réponse du Premier ministre a été, je le cite quasiment mot pour mot : « Cette question doit être traitée dans le dialogue et le respect de chacun avec une volonté d’apaisement. » Deux députés, Jean Leonetti (Alpes maritimes), auteur de la précédente loi, et Alain Claeys (Poitiers), ont été mandatés pour examiner cette question dans le cadre d’une commission d’enquête mise sur pied pour écouter, rencontrer les personnes. On ne sait pas comment ce débat aboutira. Mais je crois que l’Église catholique sera entendue à ce sujet. Notre idée est de procéder comme nous l’avions fait lors de la révision des lois de bioéthique. Réfléchir sérieusement et apporter notre contribution au débat.
Sur ces différents points, comment sentez-vous le gouvernement ?
Beaucoup d’eau a passé sous les ponts. Le gouvernement est plus circonspect aujourd’hui qu’en 2013. J’ai le sentiment que nous avons été écoutés. En plus des ministres, beaucoup de conseillers étaient à la réunion, prenant des notes. J’ai aussi senti que cette réunion avait été préparée sérieusement. Chacun des ministres avait son dossier et ses fiches. L’un ou l’autre a lu son papier. Le contexte était cordial. On s’écoutait, on se parlait. Même s’il y avait un côté formel. Sur un sujet épineux comme la fin de vie, nos dirigeants ont annoncé qu’ils feraient les consultations nécessaires. Le Président de la République, en son temps, a dit qu’il recevrait les responsables des cultes avant toute décision pour ce sujet. Alors nous attendons.”
Avec une remarque comme celle ci : ” Le gouvernement est plus circonspect aujourd’hui qu’en 2013. J’ai le sentiment que nous avons été écoutés”, il ne faut pas s’attendre à ce que les responsables de l’Eglise catholique en France remettent en cause “le mariage pour tous”. Pour eux, c’est déjà une affaire classée. Affaire suivante, donc, juste en croisant les doigts, sans coup de crosse ?
Quant à affirmer, en titre de ce commentaire de M. Bernard, ” Fin de vie : l’Eglise attend d’être consultée”, on croirait lire la pire prose du journal “La Croix”.
D’abord, pour commencer, l’Eglise, cela ne réduit pas “aux hommes d’Eglise”. Relisons le procès de Jeanne d’Arc et ses fulgurantes réparties, et ce qui dans les écrits du concile Vatican II rappelle le magistère infaillible pour définir ce qu’est l’Eglise.
Je passe sur les remarques du style “le ministre des Affaires étrangères connaît bien le dossier de l’Irak” ; on aimerait ajouter : la preuve, c’est que ce ministre n’a rien fait ces derniers mois ! Mgr Barbarin, au contraire, qui “n’a pas fait l’ENA, et les concours des Affaires étrangères, lui, en sait sûrement davantage et il a agi (et pas Mgr Carré, pas très carré côté Irak : vous l’avez entendu en parler ces dernières semaines, ne serait-ce que pour venir au soutien de Mgr Barbarin ?). Etonnant, le silence sur ce point de M. Bernard, commentateur de cet entretien.
Pour le reste, du “lénifiant” comme d’habitude et bien entendu, du “courage, fuyons”.
Résumé et moralité : nous n’avons rien appris. Et ces éminences “n’ont rien appris, rien oublié” : Elles se contentent de lire “la Croix” et encore, les mauvaises pages pour en faire du “copié-collé” de leurs déclarations officielles.
de la pure jactance ! rien de positif ! ce sont les FM de la rue Cadet qui tiennent le crachoir ! comment ces évèques peuvent-ils se laisser manipuler par des êtres qui les haissent ?
Pas de conclusions hâtives! Beaucoup de ces actes sont crapuleux, ou perpétrés aussi par des malades mentaux, évidemment…
PAUVRES DE NOUS!!!
L’incendie de cette église dans le canton de Genève était j’en suis sûr, crapuleux, pour pouvoir revendre le terrain à un promoteur immobilier qui va y construire des lieux d’accueil pour gentils immigrés… qui lui permettront de libérer encore plus de terrains constructibles à l’avenir…
Une bonne âme, finalement, ce promoteur profiteur, qui va loger de pauvres étrangers sans ressources, par charité chrétienne.
C’en est à crever de rire…
Rire jaune!
” Accueillir autant de monde en France lui paraît difficile”
Mais accueillir des dizaines de milliers de non-chrétiens, c’est du gâteau!
Après un tel discours, on peut en déduire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Notre Église de France peut encore sans risque (pour combien de temps?) continuer à vivre dans un état de demi-sommeil.
Non, chère Marguerite-Marie, “l’Eglise de France”, ce n’est pas seulement les évêques. C’est nous aussi, fidèles sans prestige. à nous de réveiller les évêques défaillants à défendre “la foi et les mœurs”.
Il y a bien des “veilleurs” ; tâchons de les encourager par tous moyens.