« Réforme de la santé : premier grand succès d’Obama » titrait en “une” Le Figaro de samedi dernier… L’annonce de cette « victoire », dont se gargarise le camp progressiste aux
États-Unis, me semble un peu prématurée.
Les deux projets de loi, celui qui a été voté à la Chambre des Représentants et celui qui vient d’être adopté au Sénat, vont devoir faire l’objet d’un texte de synthèse rédigé par une commission
mixte députés/sénateurs avant d’être présenté au vote final de la Chambre des Représentants. Or, en matière de prohibition du financement sur fonds fédéraux du remboursement de l’avortement et de
respect de la clause de conscience, le projet du Sénat est à des années-lumière de celui de la Chambre des Représentants. La synthèse ne comprendra donc pas la substance de l’amendement
Stupak/Pitts.
Après le vote du Sénat, le député Démocrate et catholique du Michigan Bart Stupak a dénoncé les « pressions » de la Maison Blanche sur les démocrates pro vie de la Chambre et…
compté sur ses doigts. « Il y a au moins 10 à 12 membres [Démocrates de la Chambre des Représentants] qui ont déclaré, de manière répétée » qu’ils ne voteraient pas la synthèse si la
substance de l’amendement Stupak/Pitts n’y était pas inclus. « Nous sommes 10 à 12 à avoir cette position, or la loi n’a été votée [à la Chambre des Représentants] qu’à 3 voix de
majorité, il va donc leur manquer 8 à 10, peut-être 6 à 8 votes. Donc [les Démocrates] n’ont pas assez de voix pour faire voter [la synthèse] à la Chambre. » On comprend donc les «
pressions » de la Maison Blanche sur les Démocrates “rétifs”. Même si elle ne fait pas partie de ces derniers, Louise Slaughter, députée Démocrate (New York) de premier plan,
puisqu’elle est présidente de la Commission des Réglementations de la Chambre mais aussi co-présidente de l’intergroupe pro choix du Congrès, estime toute synthèse impossible entre le texte de la
Chambre et celui du Sénat « indigne du texte historique » voté par la Chambre basse : « il faut demander aux sénateurs de retourner au tableau noir »…
L’affaire est donc loin d’être “pliée” alors même que l’opinion publique américaine désapprouve de plus en plus que la loi envisage le remboursement de l’avortement sur fonds fédéraux (72 %
contre, 23 % pour selon un tout récent sondage de l’Université Quinnipiac).
Du coup, la présidente Démocrate et “catholique” de la Chambre, Nancy Pelosi, n’est plus très optimiste : le scénario le plus optimiste, dit-elle, n’envisage pas un passage au vote des
députés avant fin janvier ou début février de la loi qui, même adoptée, n’entrerait pas en application avant 2014. D’ici là, beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts du Potomac.
Et l’amendement Nelson voté à la Chambre des représentants, dont la presse française a parlé le 22 décembre? Et qui exclut le remboursement de l’avortement par les contribuables? Pourquoi l’avez-vous passé sous silence? Si ne n’est une dénigration de Nelson? Censure?
ObamaCare : le Sénat « ajourne » l’Amendement Nelson
Post du 9 décembre
Notre blogueur en chef en parlé dans ce post mentionné ci-dessus cher liseur ! Relisez-le !