Le groupe de recherche sur le crédit global de l’agence de notation Moody’s a publié en juillet un rapport spécial sur le vieillissement planétaire « sans précédent » qui aboutira selon lui à un ralentissement global de la croissance au cours des deux décennies à venir.
Le vieillissement aura pour effet de réduire la main d’œuvre disponible, mais aussi le taux d’épargne des personnes âgées qui ont toute raison de dépenser leurs économies, au détriment de l’investissement au service de l’économie.
Sur les 112 pays dont Moody’s a analysé la démographie, bien plus de la moitié – 68 – seront dès l’an prochain au nombre des « vieillissants », 34 « vieux » ; les « super-vieux », où plus de 20 % de la population ont 65 ans et plus, seront cinq. Sur ces cinq, l’Allemagne, l’Italie et le Japon le sont déjà ; ils seront rejoints par la Finlande et la Grèce.
On parle beaucoup de la bonne santé démographique de la France, mais cela n’empêche pas que celle-ci aussi va au devant de graves problèmes du fait du vieillissement de sa population : on prévoit l’arrivée d’onze pays supplémentaires dans ce groupe des super-vieux d’ici à une dizaine d’années. Parmi eux, outre la France (à la 15e place) : le Royaume-Uni, les Pays-Bas, et le Canada, rejoints cinq ans plus tard par une nouvelle fournée qui fera passer le total des super-vieux à plus de 35.
Tous les pays – sauf quelques pays africains –vont devoir affronter au moins un ralentissement de la croissance de leur population, ou la diminution en termes absolus de la population en âge de travailler, dès 2015.
Les Philippines – pays catholique avec une belle proportion de familles nombreuses – font partie de ces économies de plus en plus rares où la natalité reste assez importante pour que l’allongement de la durée de vie n’entraîne pas une trop importante sur-représentation des personnes âgées. Aussi ses représentants prévoient-ils un bond économique pour leur pays à l’heure où la formation des jeunes est mieux assurée et où les pays émergents comme l’Inde, la Chine et les autres « tigres » du sud-est asiatique peinent déjà à remplacer leurs travailleurs vieillissants du fait d’une démographie (volontairement) déprimée.
Les pays arabes sont eux aussi en meilleure forme que les autres.
MercatorNet, qui rapporte les conclusions de l’étude Moody’s, souligne que la baisse des taux de fécondité dans le monde est un élément majeur du déclin à prévoir – et il est déjà bien trop tard pour renverser la tendance rapidement. Que propose l’anayste financier ? Une meilleure participation à la force de travail (alors que le vieillissement est en soi un facteur de déclin favorisant le chômage), l’augmentation de l’immigration, la favorisation des flux financiers vers un pays, ainsi que les innovations technologiques au bénéfice de la productivité.
Des robots, peut-être, pour remplacer les berceaux vides… Ils ont l’avantage de n’être ni gourmands ni vindicatifs. Mais de là à croire que la vie de chacun en sera améliorée…
Ci-dessous : les graphiques.
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La démographie est un sujet délicat, et je pense que votre analyse des chiffres de Moody’s devrait être pondérée par quelques éléments, que voici :
– si on considère qu’on est “vieux” a partir de 60 ans, étant donné qu’à moyen terme on vivra 80 ans, on peut considérer que l’on est grosso modo vieux 25% de sa vie.
– un stabilisation optimale de la population mondiale voudrait que chaque génération soit aussi nombreuse que celle qui la précède et que celle qui lui succède, ce qui donne une pyramide des âges en obélisque : rectangulaire jusqu’à un certain âge (modulo quelques décès prématurés, accidentels ou de maladie par exemple) puis en pointe
– en conséquence, une stabilisation optimale de la population mondiale conduirait à avoir 25% de seniors : le monde entier serait alors “super vieux” selon les critères de Moody’s
– en cas de non stabilisation, c’est à dire de pyramide durablement pyramidale, on verra une croissance exponentielle de la population mondiale (la génération n+1 est par exemple 2 fois plus nombreuse que la génération n, à raison de 4 enfants par couple, autrement dit, en 10 générations, on multiplie la population par 1000, ce qui signifierait 7000 milliards d’habitants dans 300 ans).
– une croissance exponentielle est incompatible avec tant le respect de la nature que celui de la dignité de l’homme. (le problème n’est pas la nourriture, mais la qualité de la vie)
– en conséquence il est nécessaire d’avoir une croissance modérée de la population, assurant un tout petit peu plus que le renouvellement des générations
– cela a des répercussions concrètes : réforme majeure de nos systèmes sociaux, en particulier la gestion de la dépendance. Mais aussi et surtout une véritable éducation à la sexualité humaine, centrée sur sa réalité surnaturelle.
On peut contester l’analyse de Moody, et considérer que l’on est pas « vieux » à 65 ans. Certes en fonction du coût artificiel de la main d’œuvre qui veut que « automatiquement » une personne âgée soit plus payée que quelqu’un de plus jeune, les entreprises, toujours à la recherche du profit maximum, ont tendance le plus à se débarrasser de leurs employés à partir de cinquante ans. Mais c’est là un choix économique faussé par une recherche de rentabilité immédiate.
D’autre part, actuellement dans la plupart des pays développés, l’âge de survie, lorsqu’il n’y a pas d’accident de parcours, est partout supérieur à 80 ans (particulièrement au Japon). Les centenaires (femmes plus que les hommes) ne sont pas rare. Ce qu’il y aurait lieu de faire est de réaménager l’activité des seniors, dont le savoir faire est certain, pour que la société dans son ensemble puisse bénéficier d’une main d’œuvre compétente dont le prix devrait baisser.
Shimon Levi
Moody a raison de montrer par des calculs sophistiqués ce que le bon sens montre depuis toujours.
La croissance économique dépend de la CROISSANCE de la population ; un SATU-QUO entraîne à terme une récession. C’est un leurre (pour ne pas dire un mensonge) de la pensée malthusienne et néo-malthusienne que les ressources étant limitées il faut limiter la croissance de la population.
Une population plus nombreuse augmente la demande (moteur de la production) mais aussi augmente les moyens de production, le besoin engendre toujours la créativité dans la création de nouvelles ressources.
Au point de vue alimentaire il est possible, si on le veut, de développer la culture d’algues, de bactéries (spirulines), d’insectes et autres vers de terre qui d’après certaines populations sont délicieux à consommer. La sous-alimentation ne résulte pas d’une réelle carence mais d’une carence organisée au profit de certains, comme moyen d’imposer une hégémonie.
John-Paul Lucas.
C’est le MANQUE DE « JEUNES » plus qu’un EXCÈS DE « VIEUX » qui est responsable du ralentissement d’une économie. Pour ses enfants on travaille et on est créatif, ils sont « consommateurs » et deviendront « producteurs ».
Par ailleurs la croissance d’une population n’est jamais exponentielle, au mieux linéaire, le plus souvent asymptotique. Il est illusoire de faire des calculs effrayants qui ne se réaliseront jamais pour justifier la domination de certains.
Nostradamus
En tant que psycho-gériatre, je conteste catégoriquement que l’on soit vieux à 60 ans. Certes les performances physiques diminuent à partir de 30 ans, plus encore après 40 ans, mais je connais bien des cinquantenaires capables de « performances physiques » dont des jeunes de 20 ans sont incapables.
Dans l’intérêt de la société (et non pas des entreprises capitalistes) tout autant que dans l’intérêt de chacun de nous, il est capital de maintenir en activité, en fonction des capacités de chacun, les personnes de plus de 60 ans.
W. Harvey
Qu’appelle-t-on « qualité de vie » ? La « qualité de vie » d’un japonais « moyen » vivant dans un pays densément peuplé (que certains n’hésitent pas à appeler « surpeuplé ») et avec une population plus « âgée » est-elle moins bonne que celle d’un bantou « moyen » vivant dans la brousse avec une densité de population ridiculement basse ?
La « qualité de vie » dépend de l’organisation des relations entre les hommes et de la « dose d’amour » que l’on y met.
Shimon
URGENCE!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Les pro-mort affirment qu’ils ont obtenu 40 000 signatures en faveur de l’euthanasie . Pouvez vous faire mieux pour montrer que nous sommes en fait MAJORITAIRES et contre l’Euthanasie ?
http://www.provie.eu/non_l_euthanasie
Faites circuler
Je pense que certains ici ont mal compris le sens de mon commentaire.
Je voulais simplement dire que si chaque couple a quatre enfants, et que les conditions sanitaires occidentales sont réunies, alors la population croît exponentiellement : chaque génération est deux fois plus nombreuse que la précédente.
La courbe actuelle n’est pas exponentielle, car les pays “du Nord” ont une faible natalité, et les pays “du Sud”, une forte mortalité.
Bref, les deux facteurs limitants de la population sont la natalité (=comportement des couples) et la mortalité (= santé y compris épidémies et famines).
Le développement induisant la diminution de la mortalité, la population croît exponentiellement si le taux de natalité reste haut : c’est la transition démographique, et il n’y a rien d’idéologique ici.
La “qualité de vie”, c’est ce qui fait toute la différence entre “vivre” et “survivre”. La question n’est pas la quantité de ressources que nous pouvons produire (poussé par la nécessité l’homme peut repousser beaucoup de limites), la question est plutôt de savoir dans quel cadre vivrait alors l’humanité.
En fait, derrière cela, la question qui se pose, c’est de savoir si l’homme compte vivre en harmonie avec la nature, ou s’il se dirige vers une artificialisation de toute la production. Je pense que la deuxième solution n’est pas compatible avec une éthique chrétienne de la nature, en cela que nous devons dominer la Terre, pas la détruire.
La conséquence de cela est simple : l’humanité doit maîtriser la croissance de la population. Mais la vraie question, c’est comment : les campagnes de stérilisations massives et de promotion de la contraception telles que promues par l’ONU sont un véritable double crime contre l’humanité : à cause du génocide ainsi orchestré, mais aussi, et surtout, par le viol organisé des consciences et des âmes.
La seule solution viable, c’est l’enseignement d’une vraie éthique de la sexualité, pour en user de manière non seulement responsable, mais surtout juste, et même, pour les chrétiens, sainte. Il est plus que temps de replacer la sexualité humaine dans son contexte essentiel, qui n’est ni la reproduction ni le plaisir, car le don de la vie comme le don du plaisir ne sont que des fruits de la nature profonde de la sexualité humaine : l’image sur Terre de l’amour de Dieu.