“Je suis au courant des événements en Irak par l’intermédiaire d’un dominicain à Marseille, le Père Jean-Marie Mérigoux. Il a passé une partie de sa vie à Mossoul et connaît très bien le contexte ainsi que de nombreuses personnes sur place. Il reçoit, de façon quasi quotidienne, des renseignements sur l’évolution de la situation, dont il me fait part. J’ai accueilli à Marseille Mgr Antoine Audo, évêque d’Alep, en Syrie. Je suis aussi en lien avec le Patriarche Gregorios III, chef de l’Église melkite-catholique, et avec Mgr Louis Sako, patriarche des Chaldéens.
Que représente pour vous le lien avec les chrétiens d’Orient ?
Il se situe dans l’histoire – longue de 2000 ans – de la présence chrétienne sur cette terre. Le drame que vivent les chrétiens d’Orient touche aussi l’ensemble de la population de ces régions. Nous voyons bien, dans ces pays à forte population, dirigés par des responsables de confession musulmane, la situation des minorités. Celles-ci subissent les conséquences du conflit interne à l’islam qui oppose Sunnites et Chiites. Le lien avec les chrétiens d’Orient s’inscrit dans le contexte global – politique et historique – mais aussi dans notre fraternité pour eux. Nos frères chrétiens sont là-bas depuis toujours, souvent sur des lieux très forts de l’histoire biblique et chrétienne. Le phénomène de l’émigration est dramatique. Les évêques de ces Eglises essaient de les encourager à rester.
Comment le diocèse de Marseille accueille-t-il les chrétiens orientaux ?
Il existe une tradition d’accueil à Marseille. Les communautés de rite oriental y sont présentes depuis très longtemps. Suivant les aléas de l’histoire, telle ou telle communauté a souffert le plus : Libanais, Arméniens… Actuellement, la paroisse des Assyro-chaldéens vit des moments douloureux. J’observe pourtant une grande solidarité et un courage inouï. Les communautés de rite latin sont très sensibles à leur vie. Elles sont en lien avec les paroisses proches.
Quel est votre message aux communautés chrétiennes ?
Notre premier devoir est celui de l’information. Nous sommes à une époque où l’information circule, sans que nous puissions contrôler ce qui nous est dit. J’encourage les chrétiens de France à la prudence et à la vérification des informations. Le deuxième devoir est celui de la prière pour ces communautés, tous les dimanches, lors de la prière universelle. Notamment dans les centres mariaux qui nous unissent à eux de façon très forte. Ensuite, nous avons un devoir de solidarité, par le biais des associations qui travaillent au soutien matériel des communautés chrétiennes dans ces pays. Il nous faut aller jusque-là, jusqu’à ce partage matériel. Le dernier point est l’accueil. Dans la mesure où des chrétiens de ces communautés arrivent chez nous, ne jugeons pas leur décision mais essayons de les accueillir, de les comprendre et de les aider autant que faire se peut.
A quoi souhaitez-vous sensibiliser les responsables politiques ?
On voit bien que la compréhension des événements au Moyen-Orient est mouvante, à cause de la radicalisation de certains groupes qui utilisent la violence. On peut souhaiter que nos responsables politiques entendent toutes les opinions et toutes les analyses ; qu’ils soient sensibles aux messages que leur transmettent, lors de leurs voyages, les responsables religieux, en particulier chrétiens, qu’ils les rencontrent (ou qui les rencontrent)pour leur donner leur éclairage d’hommes de terrain, fin connaisseurs de l’histoire de ces pays. Que l’on ne reste pas dans la géopolitique trop lointaine qui finalement se retourne contre les autochtones à cause d’alliances pas toujours heureuses.”
très bien très bien ! mais la charité doit s’exercer chez soi d’abord ! que fait-il pour le Père Zanotti ?
C’est certes tout à fait bien de défendre les chrétiens d’orient. Mais on attend toujours, par ailleurs, la parole de la CEF ès qualité, et donc de Mgr Pontier lui-même, à propos du scandale du jugement sur Vincent Lambert qu’on s’apprête à tuer par privation de nourriture et d’hydratation. A ce sujet, Mgr Ginoux s’est exprimé de manière absolument parfsarrle pauvre du ccccccccone
C’est tout à fait bien, assurément, de prendre la défense des chrétiens d’orient. Mais on attend toujours la parole de la CEF ès qualité sur le sort odieux, scandaleusement réservé à Vincent Lambert, à qui l’on s’apprête à donner la mort en le privant d’alimentation et d’hydratation, conduisant ainsi délibérément un blessé à une affreuse agonie. Mgr Ginoux s’est exprimé à ce sujet de manière parfaite. Il est très grave que la position évidente qu’il défend ne soit pas confirmée comme position de la CEF et donc de MGR PONTIER lui-même.
de Jean-François
Il me semble étonnant que la CEF dispose de si peu de contacts avec les chrétiens d’Irak. Sans remettre en cause la qualité de l’information du Père Mérigoux, ne convient-il pas en ce domaine de disposer de plusieurs sources,
ne serait-ce que pour appréhender les évènements de manière plus complète.
Les chrétiens chassés d’Irak ou qui fuient la guerre attendent des pouvoirs politiques plus que des rencontres ou des opinions: la cessation de l’utilisation des armes par les djihadistes, et l’obligation de déposer les armes aux soldats rebelles. Pour les chrétiens d’Orient entendre un concert des nations prêcher la paix au Moyen Orient, c’est rêve impossible; les nations ne peuvent même pas décider du sort des chrétiens chassés de chez eux. Messieurs les évêques demandez la paix à grands cris, les chrétiens retourneront alors chez eux ; mais c’est s’attaquer au commerce des armes et du pétrole