Rome, de la cause en canonisation de la bienheureuse Kateri Tekakwitha, jour de sa fête (voyez l’image mais il s’agit d’une vision d’artiste ; on ne
possède aucun portrait de la bienheureuse) !
Kateri est née sans doute en 1656 près d’Auriesville (Ossernenon à l’origine), dans le nord de l’État de New York, donc tout près de la frontière canadienne, dix ans après et sur le lieu
même du martyre d’Isaac Jogues de Jean de Brébeuf, prêtres missionnaires jésuites, et de leurs six compagnons – ceux qu’on nomment les « Martyrs canadiens » ont été canonisés par
Pie XI en 1930 (www.martyrshrine.org).
Kateri était Algonquine, par sa mère catholique, et Agnier – on dit Mohawk chez les Anglo-Saxons : merci à Pierre-Louis de me l’avoir rappelé en février dernier… – par son père.
Orpheline à quatre ans – toute sa famille est décimée par une épidémie de variole, elle est elle-même défigurée par cette maladie et rendue presque aveugle –, elle est recueillit par des parents
qui, une fois pubère la veulent marier. Elle s’y refuse voulant demeurer vierge ce qui était, chez les Indiens, une sentence de mort civile, voire de mort tout court. Elle est réduite en
esclavage mais réussit à s’échapper et se réfugie dans une forêt où elle mène une vie d’ascèse et de prière, car elle veut être chrétienne. Jacques de Lamberville (1641-1710), un saint
prêtre missionnaire jésuite français auprès des Iroquois – que ces derniers avait surnommé « l’homme divin » –, la rencontre à Onondaga (dans l’actuel État de New York) et discerne l’âme d’une
sainte dans cette infortunée jeune fille qui désire tant être chrétienne. Il l’instruit de la religion et après six mois de catéchuménat la baptise le jour de Pâques 1676. Le « Lys des Agniers »
décèdera peu après, le 17 avril 1680.
Kateri fut déclarée vénérable par Pie XII le 3 janvier 1943, puis béatifiée par Jean-Paul II le 22 juin 1980.
C’est Monseigneur Paul A. Lenz, postulateur de la cause, qui a annoncé à Catholic News Agency, le 17 avril, la toute prochaine introduction de la cause en canonisation. On savait,
depuis 2006, que deux miracles attribués à Kateri étaient soumis à l’expertise des médecins de la Congrégation pour la cause des Saints. L’annonce de Mgr Lenz semble donc
suggérer que les médecins ont rendu un verdict positif quant à la nature miraculeuse des guérisons.
Monseigneur Lenz est un prélat très engagé dans la mission chez les Indiens et la défense de leurs droits – il n’est pas pour rien dans la nomination de Mgr Donald Pelotte, un
Abenaki, comme premier évêque indien des États-Unis. Né en 1925 à Gallitzin, Pennsylvanie, il a été ordonné prêtre pour le diocèse d’Altoona, dans ce même État, en 1949. Il fut de 1976 à l’an
passé, l’administrateur délégué du Bureau of Catholic Indian Missions, et demeure toujours administrateur de la National Tekakwitha Conference (groups.creighton.edu/tekconf).
Voilà un merveilleux dossier à suivre…
Bonjour,
Merci pour cet article. Voici ce que le Dictionnaire Biographique du Canada dit de la future canonisée http://www.biographi.ca/FR/ShowBio.asp?BioId=34669&query=Tekakwitha
Il n’y a pas à douter que l’Eglise américaine fasse de Kateri un modèle à suivre pour ses propres ouailles. Pourtant, l’espace et le temps, court, de sa vie font d’elle un authentique lys franco-amérindien, issue, non pas de l’Amérique catholique, encore balbutiante, mais de la Nouvelle-France.
Merci de ce portrait de cette belle sainte. Les saints américains qui ont été présentés au pape samedi soir sont tous fort attachants (cf. http://e-deo.net/?p=2242).
Juste une petite précision, si vous me le permettez : Je ne suis pas un spécialiste de la question mais d’après ce que j’en sais les médecins ne se prononcent pas sur la nature miraculeuse d’une guérison : ils peuvent simplement statuer quant à l’inexplicabilité de celle-ci dans l’état actuel de la science, tout comme ils peuvent également vérifier les autres conditions médicales qu’une guérison miraculeuse doit satisfaire : caractère instantané, rémission définitive sans rechute, absence de traitement durant et avant la guérison. C’est l’Église qui ensuite va émettre un Décret de reconnaissance du miracle (ce qui implique d’autres conditions pour lesquelles les médecins sont incompétents : présence d’un contexte de foi et d’une conversion du cœur).
Cher Olivier,
vous avez mille fois raison. Je vais, grâce à vous, reprendre – demain – ma rédaction fautive. Merci !