Le calendrier liturgique nous donne de fêter aujourd’hui Saint Pie V. Rendons hommage à ce Pape qui a grandement contribué à unifier le Missel romain !
Leçons des Matines avant 1960
Quatrième leçon. Pie, né dans une ville du Piémont nommée Bosco, de la noble famille des Ghisleri, originaire de Bologne, entra à l’âge de quatorze ans dans l’Ordre des Frères Prêcheurs. On remarquait en lui une admirable patience, une profonde humilité, une très grande austérité de vie, une application continuelle à l’oraison, et le zèle le plus ardent pour l’observance régulière et la gloire de Dieu. Il s’adonna à l’étude de la philosophie et de la théologie, et excella tellement dans ces sciences, qu’il s’acquitta avec un grand succès de la charge de les enseigner. Il fit en plusieurs lieux des conférences sacrées très fructueuses, remplit longtemps avec une force d’âme inviolable les fonctions d’inquisiteur, et préserva, au péril même de sa vie, un grand nombre de villes de l’hérésie qui s’efforçait de les envahir.
Cinquième leçon. Paul IV, à qui ses vertus le rendaient cher, le promut d’abord à l’évêché de Népi et Sutri, et, deux ans après, le mit au rang des Cardinaux Prêtres de l’Église romaine. Transféré par Pie IV au siège de Mondovi, dans le Piémont, il reconnut que beaucoup d’abus s’étaient introduits dans cette Église, et fit la visite de son diocèse pour les extirper. Lorsque toutes choses furent remises en ordre, il revint à Rome, où il fut occupé des négociations les plus importantes dans l’expédition desquelles il prit toujours le parti de la justice, et déploya une liberté apostolique et une grande constance. A la mort de Pie IV, il fut élu Pape, contre l’attente générale ; mais, sauf l’extérieur, il ne changea rien à sa manière de vivre. Il eut un zèle incessant pour la propagation de la foi, une sollicitude infatigable pour le rétablissement de la discipline ecclésiastique, une vigilance assidue pour l’extirpation des erreurs, une bienfaisance inépuisable pour soulager les nécessités des indigents, un courage invincible pour défendre les droits du siège apostolique.
Sixième leçon. Le sultan des Turcs, Sélim, dont les succès avaient accru l’audace, ayant réuni une flotte nombreuse près des îles Cursolaires, fut vaincu, grâce à Pie V, et plus encore au moyen des prières adressées à Dieu qu’au moyen des armes. Ce Pontife connut cette victoire par une révélation divine à l’heure même où elle fut obtenue, et il l’annonça aux personnes qui se trouvaient avec lui. Il préparait une nouvelle expédition contre les Turcs lorsqu’il tomba gravement malade ; il supporta avec une grande patience de très cruelles douleurs, et étant arrivé à l’extrémité, reçut les sacrements selon l’usage, puis rendit son âme à Dieu dans une paix profonde, l’an mil cinq cent soixante-douze, âgé de soixante-huit ans, après avoir siégé six ans, trois mois et vingt-quatre jours. Son corps est l’objet d’une grande vénération de la part des fidèles dans la basilique de Sainte Marie-Majeure. Dieu opéra de nombreux miracles en faveur de ceux qui recouraient à l’intercession de Pie V, et ces prodiges ayant été prouvés juridiquement, il a été inscrit au nombre des Saints par le Souverain Pontife Clément XI.