Dans la dernière livraison de La Nef (n°259, Mai 2014), on peut lire une intéressante interview du Père Abbé de l’abbaye Notre-Dame de Fontgombault (Indre), Dom Jean Pateau. Il évoque notamment le Motu Proprio, la reprise de l’abbaye de Wisques ou encore l’invraisemblable affaire électorale qui a touché la commune de Fontgombault.
Extrait :
La Nef : L’abbaye de Fontgombault est la plus ancienne des fondations de Solesmes à avoir choisi de maintenir la forme extraordinaire du rite romain : pourquoi ce choix ?
Dom Pateau : La forme extraordinaire a été préférée et le demeure parce qu’elle nous semble particulièrement adaptée à la vie monastique. Soulignons deux points déterminants. Le caractère plus contemplatif de la célébration promeut la dimension verticale de la liturgie. Les moments de silence de l’offertoire et du canon propices à l’intériorité rentrent dans ce cadre. Bien que cela ne soit pas propre à cette forme, il faut ajouter sur ce point le fait de ne pas user habituellement de la concélébration et de dire la Messe « tournée vers Dieu ». En second lieu, ce qui pourrait paraître paradoxal, je relève la participation du corps, sollicité par tant de gestes : génuflexions, inclinations, signes de Croix. À partir de la consécration, ces gestes, accomplis sur les espèces du pain et du vin, ramènent l’attention du prêtre au Christ réellement présent sur l’autel. Dans la tradition monastique, le corps est associé largement à la prière. La vie du moine est une liturgie. À condition de donner à chacun des gestes précisés par le Ritus servandus son poids de sens spirituel, son orientation à Dieu, le corps dans la forme extraordinaire s’associe de manière particulièrement intense à l’esprit et à l’âme en incarnant la parole, en manifestant l’humilité de celui qui célèbre face au mystère du Dieu présent.
La Nef : Avec le recul du temps, comment analysez-vous la situation liturgique actuelle, notamment la cohabitation de deux formes au sein du même rite latin depuis Summorum Pontificum ?
Dom Pateau : Deux expressions viennent à l’esprit : action de grâces et espérance. Action de grâces parce que cette initiative de Benoît XVI a incontestablement contribué à pacifier la question liturgique. Quel succès pour le démon d’avoir mis la discorde précisément dans la célébration du sacrement de l’amour ! Aujourd’hui, les deux formes sont respectées et, dans des paroisses toujours plus nombreuses, se côtoient. Et pour l’avenir ? Beaucoup de jeunes prêtres attachés au lectionnaire de la forme ordinaire, qu’ils pratiquent habituellement, désirent une liturgie plus riche au plan des rites, associant davantage le corps à la célébration. Ne serait-il pas possible de proposer dans la forme ordinaire les prières de l’offertoire, de l’enrichir des génuflexions, des inclinations, des signes de croix de la forme extraordinaire ? Un rapprochement s’opérerait à peu de frais entre les deux formes répondant à un désir légitime et, par ailleurs, souhaité par Benoît XVI.
On peut lire l’intégralité de l’interview ici et trouver toutes les informations pour s’abonner à La Nef ici.
Merci pour cette réflexion qui tend à rapprocher les deux formes, et à ne plus laisser de place au Diviseur.
– La forme extraordinaire met l’accent sur la prière .
– Pour les moines dont la vie est prière , la prière est le corps du Christ
– Il serait bon d’introduire dans la forme ordinaire quelques gestes de la forme extraordinaire .
Voici quelques propositions de Dom Pateau heureusement interrogé par ” La Nef “
Personnellement je ne crois pas à un enrichissement mutuel des deux rites. Je crois plutôt qu’ils devraient se développer parallèlement et non se fondre. Pourquoi pas deux congrégations pour le culte divin à Rome ?