L’abbé Michel Graziani, alors curé de la paroisse Notre-Dame de Capelou, avait relancé en 2006, une tradition de 500 ans. A l’automne 1506, au château de Biron, les évêques d’Agen et Cahors étant les invités d’Armand de Gontaud-Biron, évêque de Sarlat, s’étaient lancé un défi : comment déjeuner ensemble, chacun restant dans son diocèse ? Connaissant les lieux, il les mena autour de la source de la falaise à Lavaur, qui avait longtemps marqué la frontière entre les pays de Cadourques (Lot), des Pétrocores (Dordogne) et des Vascons(Lot et Garonne) avant de se jeter dans la Lémance. Depuis ce lieu a pris le nom de Fontaine des Trois Evêques.
Cette année encore, l’église St Laurent des Arques (Lot) a accueilli les trois prélats ce lundi 21 avril, octave de Pâques : Mgr Norbert Turini (Cahors), Mgr Hubert Herbreteau (Agen) et Mgr Michel Mouïsse (Périgueux-Sarlat).
A propos du déjeuner des trois évêques d’Agen, de Cahors et de Sarlat :
J’ai entendu une histoire similaire à propos des évêques d’Aurillac (Cantal), de Rodez (Aveyron = Rouergue) et de Cahors (Lot = Quercy) qui déjeunaient ensemble une fois l’an aux environs de Montmurat, proche de Montredon, point de concours des trois évêchés (je n’ai pas de référence écrite à vous donner sur le sujet).
En fait je me demande si ces déjeuners amicaux n’avaient pas une valeur symbolique remontant à la nuit des temps quand les peuples gaulois (celtes) ou même antérieurs se partageaient en cités (que les départements actuels n’ont fait que recopier). Les frontières se plaçaient en général dans des espaces moins densément peuplés que le reste des territoires. Il était raisonnable pour maintenir des relations pacifiques entre voisins de vérifier périodiquement que des empiètements n’étaient pas faits dans ces zones tampons.
Dans le cas que j’évoque, les diocèses correspondaient aux peuples gaulois Arvernes (Cantal), Rutènes (Rodez) et Cadurques (Cahors).
Notez que le peuple cadurque, à l’identité forte, a tenu tête à César quelque temps (Uxellodunum) après la défaite à Alesia du gaulois arverne Vercingétorix.
Plus tard au “Bas-Empire” puis au cours du “Moyen Age”, pendant de nombreux siècles les évêques, tels que Saint-Rémi, ont souvent représentés la permanence de l’identité culturelle ou politique des cités et des peuples gallo-romains face aux envahisseurs venus de l’est (Alamans,Francs,Goths, Huns etc…), du Sud (Arabes) ou du Nord (Normands).
Il est amusant de constater que de nos jours encore ce type de rencontres entre voisins se perpétue. Ainsi les représentants des autorités politiques ou administratives de France et d’Espagne se réunissent annuellement et alternativement dans les Pyrénées Orientales du coté français ou dans la province de Gérone côté espagnol en Catalogne du Sud, pour vérifier que les bornes frontières sont toujours en place sur les crêtes des Albères. Ces bornes ont été placées il y a plus de 350 ans, suite au traité des Pyrénées. Repas-déjeuner que l’on imagine copieux et bien arrosé ! Mais là plus d’évêques !!!
FT
Oui, c’est triste de voir, comme vous le dites si bien, qu’après avoir sévi dans le diocèse de Poitiers, il poursuive sa route en Suisse…vraiment, ce prélat n’a pas froid aux yeux !
Auparavant les trois évêques avaient célébré une messe dans une paroisse du diocèse de Cahors.
http://paroissedecatus.eklablog.fr/les-evenements-paroissiaux-c17028964