A l’occasion de la fête de Pâques, Monseigneur Nicolas Brouwet, évêque de Tarbes et Lourdes, a été interrogé dans le Figarovox. L’intégralité de cet entretien est accessible ici. Il évoque notamment les échanges entre les évêques de France, lors de l’assemblée plénière à Lourdes :
“Je crois que les media ont exagéré la vivacité des débats. Les évêques sont tous d’accord sur la nécessité de susciter des échanges, des dialogues, des réflexions de fond, en particulier sur les sujets de société avec tous ceux qui ont des convictions, y compris quand elles ne sont pas les nôtres. C’est indispensable pour bien comprendre les enjeux d’un débat ; nous ne pouvons pas réfléchir seuls. Le problème est de savoir si nous avons encore la culture de cette recherche longue, patiente exigeante du bien, du vrai, du juste. Un lent travail de la raison est nécessaire, là où on préfère, par économie intellectuelle, l’émotion et les slogans.
Les chrétiens sont parfois moqués comme anachroniques, ils provoquent souvent l’indifférence. Sont-ils condamnés à vivre à contre- courant et à perdre les combats temporels?
Les chrétiens n’ont pas la mission de gagner des combats. Ils veulent seulement témoigner de l’amour de Dieu pour tout homme, un amour sans condition qui les appelle à la vie. C’est cet amour, et lui seul, qui sauve le monde. Il ne s’impose pas par la force du droit ou par des jeux politiques. Il est accueilli dans le cœur des croyants comme un feu qui embrase tout leur être et qui illumine leur conscience, leurs décisions, leurs projets. L’Evangile se répand de cette manière ; sans bruit, sans violence, sans stratégie. C’est, comme vous le dites, un peu à contre-courant…”
Point 19 de l’encyclique Quas Primas (1925, ce n’est pas si loin et c’est toujours en ligne sur le site du Vatican, comme quoi cela doit certainement encore servir à quelque chose)
19. ….. Peut-être faut-il attribuer ce désavantage à l’indolence ou à la timidité des bons; ils s’abstiennent de résister ou ne le font que mollement; les adversaires de l’Eglise en retirent fatalement un surcroît de prétentions et d’audace. Mais du jour où l’ensemble des fidèles comprendront qu’il leur faut combattre, vaillamment et sans relâche, sous les étendards du Christ-Roi, le feu de l’apostolat enflammera les cœurs, tous travailleront à réconcilier avec leur Seigneur les âmes qui l’ignorent ou qui l’ont abandonné, tous s’efforceront de maintenir inviolés ses droits.
Entre la magistère de Pie XI, et l’évêque en question, j’ai comme le sentiment qu’il y a un fossé.
Pie XI l’explique, c’est la nécessité de conserver l’idée du combat qui entretiendra le feu de l’apostolat (je sais ce voeu pieux s’est un peu trouvé malmené au Mexique durant son propre pontificat) .
On pourra toujours dire qu’il faut voir l’historicité des documents; et qu’aujourd’hui ce pape ne l’écrirait plus. L’argument fallacieux tombe de lui même, car qui pourrait croire que la situation actuelle, bien pire pour le monde que celle des années 20 n’en déplaise à certains idéologues, ne justifie justement pas du remède exposé ?
C’est juste.
C`est un combat spirituel permanent et pas seulement un témoignage.
Ce n`est pas comme ca que nos ancêtres voyaient cela. C`est une lutte spirituelle qui se transporte dans l`éducation, le social et le politique.
C”est une réponse excellente dans sa concision. C’est précisément ce qui manque aujourd’hui chez nous catholiques, “à sa tête” et chez les fidèles, très majoritairement, faute d’un magistère infaillible pour nous guider.
A ma connaissance, Jésus ne faisait pas de politique et il a dit que son royaume n’était pas de ce monde, que celui-ci était le royaume du prince des ténèbres; alors prions, appelons l’aide de l’Esprit Saint. Quant à Mgr Brouwet, il me paraît doucereux et pratiquer l’angélisme, il a parlé pour ne pour ne pas dire grand chose comme beaucoup de nos évêques…
qu’est-ce qu’un témoignage qui ne se “manifeste” pas? A quoi sert la vérité si elle doit être tenue sous le boisseau avec la bénédiction de certains prélats?…
Parler pour ne rien dire…
“C’est un feu que je suis venu apporter sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé !”
Nicolas, Nicolas! “réveille-toi ô toi qui dors”, et une fois réveillé ne négocie pas avec le diable!
Je commenterai juste cette phrase :” dialoguer avec des personnes qui n’ont pas des convictions identiques aux nôtres ”
Cette formule pourrait parfaitement se situer dans la bouche de n’importe quel élu parlementaire, entendant entamer un simple débat à l’assemblée, mais non pas dans celle d’un évêque, les devoirs de sa charge l’oblige non pas à entretenir de libres discussions mondaines, mais à enseigner le fond même de l’évangile et de la loi millénaire de l’Eglise, même si pour se faire , il emploie des moyens pédagogiques adaptés à l’auditoire.
Notre Seigneur et les grands papes de l’Eglise , n’ont de fait jamais engagé aucun dialogue, mais au contraire répandu les vérités éternelles de la révélation divine et les lois morales qui en découlent . A t on jamais vu , un immense St Pie X , essayer d’établir un dialogue avec les modernistes qui relativisaient l’importance historique des textes évangéliques? Absolument pas ! il a au contraire fulminé des encycliques d’une sévérité extraordinaire, et des condamnations canoniques dures, mais indispensables envers des clercs apostats !
C’est donc le moment décisif de saisir à quel point , la fausse charité et intelligence de nos évêques français , se traduisant par une indolence et un relativisme confondants , dissimulent fort mal leur absence de fermeté et de courage, que leur imposent pourtant les devoirs spirituels considérables de leurs charges épiscopales !
La véritable grâce ne passe donc plus , dans le temps présent, par les évêques de France ( car les vrais bons sont une minorité ) mais par l’ardeur sublime des plus humbles fidèles catholiques, attachés à leurs dévotions , à la pérennité de la sainte messe, charitables envers leur prochain et leur famille, ainsi que par un pape providentiel , digne figure du saint François d’Assise .
Si notre pape a pu prononcer des homélies fort critiques à l’égard des évêques carriéristes et indifférents au bien de leurs ouailles , nous devons l’encourager également à adresser dés maintenant les plus vifs reproches aux évêques français , devenus des traîtres envers leur mission sacrée de guide spirituel et d’enseignant , car ils ont abusivement privilégié ” cette option de dialogue” menant inévitablement dans toutes les impasses de l’immoralité, et n’ouvrant plus la voie à la conversion des cœurs dans la fermeté !
il est bien possible que les catholiques français , soient en fait obligés de s’adresser au nonce apostolique , représentant du pape en France , pour attirer son attention sur l’ensemble des égarements et des inconduites des prélats français, dans le but de susciter enfin , une vive réaction papale devenue absolument indispensables!
Nous sommes dés maintenant , et à notre corps défendant , contraints de court-circuiter la hiérarchie officielle , pour informer Rome , du comportement doctrinal et ecclésial désinvolte , indolent , lâche et irresponsable de nos évêques , en vue d’une sévère reprise en main incontournable !
pour “Gaudet”
Vos remarques sur les méfaits du carriérisme ou de l’indifférence en milieu épiscopal sont judicieuses. Cependant je crois qu’il ne sert à rien d’opposer les évêques français (et peut-être ceux des autres pays) qui ne “feraient pas leur devoir” et ce qu’enseigne le pape, surtout depuis Vatican II.
Cette opposition est illusoire et artificielle.
Ce que vous dénoncez, nous le subissons depuis que le magistère n’est plus enseigné avec la garantie de l’infaillibilité. D’ailleurs, ce dommage fait que non seulement la grâce “ne passe plus par les évêques de France”, mais qu’ elle ne passe PLUS EGALEMENT par le pape celui-ci refusant désormais d’exercer un magistère infaillible.
Et ce ne sont pas les canonisations annoncées dimanche 27 avril qui vont arranger la situation.
Le bon pasteur donne sa vie pour les brebis
Le mercenaire, qui n’est pas le pasteur, voit-il venir venir le loup, il laisse ses brebis et s’enfuit. Et le loup s’en empare et les disperse.
Pourquoi de telles affirmations alors que le Président de la CEF a précisément fait annuler la prestation de Madame Fabienne Bruguere ! …. Monseigneur Brouwet est-il au courant des positions très fermes du Pape sur les sujets de société?… Il faut discerner dialogue et endoctrinement…
C’est vraiment décevant toute cette intelligence pour en arriver là! Je croyais que Mgr.Brouwet encourageait les cathos qui partaient manifester contre le M…gay ?
Merci pour la citation du Pape Pie XI, parce qu’on se demanderait si l’Eglise n’aurait pas perdu sa vivacité et son courage?
Pour ma part il est clair que je préfère passer pour un extrémiste, un prosélyte, un illuminé ou que sais-je encore de la part de tous ces bien-pensants que de renier le Sacrifice de Notre seigneur! ” Heureux lorsqu’on vous persécutera à cause de moi …….” C’est peut-être dépassait pour certains?
Quoi, ils pensent témoigner sans faire de vagues, sans déranger, sans créer des inimitiés? Ils se fourrent le doigt dans l’œil !
Qu’il ne veulent pas aller au casse pipe, c’est leur liberté mais qu’au moins ils encouragent ceux qu’y iront. Qu’ils cessent de se cacher derrière un faux semblant de pacifisme doucereux et mielleux ! Soyons soumis à leur doctrine concernant la Foi et les mœurs mais concernant notre manière d’agir, cela ne les regardent pas, agissons à cause de notre sacerdoce commun et laissons-les discourir entre eux et sacrifions-nous avec la grâce de l’Esprit-Saint pour faire triompher la royauté de Notre divin Sauveur! Nous avons notre part, ils ont la leur! Je pense que nos Évêques pour la plus part sont des enfants trop gâtes!
Dixit : Les chrétiens n’ont pas la mission de gagner des combats. Ils veulent seulement témoigner de l’amour de Dieu…
In hoc signo vinces : Par ce signe, tu vaincras…
Portons la croix…
Les chrétiens n’ont pas la mission de gagner des combats. Ils veulent seulement témoigner de l’amour de Dieu pour tout homme, un amour sans condition qui les appelle à la vie. C’est cet amour, et lui seul, qui sauve le monde. Il ne s’impose pas par la force du droit ou par des jeux politiques. Il est accueilli dans le cœur des croyants comme un feu qui embrase tout leur être et qui illumine leur conscience, leurs décisions, leurs projets. L’Evangile se répand de cette manière ; sans bruit, sans violence, sans stratégie. C’est, comme vous le dites, un peu à contre-courant… »
il a raison………….” Les chrétiens n’ont pas la mission de gagner des combats”
Pourtant il est question de la survie de l’Eglise en Europe et le témoignage, l’expression des positions chrétiennes ne peuvent déboucher sur des combats au royaume des hommes.
La survie de l’Eglise c’est rendre à Dieu la place centrale dans nos vies au quotidien donc lutter contre l’interconnexion permanente qui rend impossible la transmission et l’héritage dit Finkielkraut.
« Il suffit que les hommes de bien ne fassent rien pour que le mal triomphe. » / Edmund Burke (1729 – 1797)
Ce paragraphe est très insuffisant car il donne à entendre que la victoire dans les combats temporels n’est pas nécessaire.
Victoire de Sainte Jeanne d’Arc, victoire des armées catholiques en Espagne en 1936-1939.
Victoires des Cristeros et des Vendéens qui ont limité par leur sacrifice les pires conséquences des gouvernements révolutionnaires du Mexique et de France.
Si on se bat aujourd’hui et si on descend dans la rue c’est pour changer les lois iniques et gravement offensantes pour l’ordre surnaturel et la création ! Il nous faut gagner ces combats ! Pour nous et pour nos enfants ! Jeanne d’Arc a appris de Saint-Michel l’art de la guerre pour gagner les combats !
Je ne vais pas citer les encycliques antérieures au Concile pour ne pas choquer.
“Les laïcs doivent assumer comme leur tâche propre le renouvellement de l’ordre temporel”. La phrase précédente déclare ceci :” Il revient aux pasteurs d’énoncer clairement les principes concernant la fin de la création et l’usage du monde et d’apporter une aide morale et spirituelle pour que les réalités temporelles soient renouvelées dans le Christ”. ( V.II Apos. Laïcs § 7)
Omnia instaurare in Christo ; ça vous rappelle quelque chose ?
En clair renverser, balayer tout ce qui s’oppose à la loi naturelle et divine et remplacer par des lois chrétiennes : c’est la condition de la paix (relire la première phrase de Pacem in terris… de Jean XXIII).
C’est curieux!
Je n’ai pas entyendu parler d’un Pape Paul … ni même d’un archevêque.
Car pour morigener ainsi un évêque vous l’êtes sans doute, votre seigneurerit
Que pouvons nous attendre de bons nombres d’évêques acquis aux idées de VII?……….
Pas grand choses pour l’instant …..tant qu’il n’y aura pas de volonté réelle .
Hélas c’est le même discours de compromission avec l’inacceptable que celui prôné par Mgr Pontier sur KTO….
http://www.ktotv.com/videos-chretiennes/emissions/nouveautes/entretien-entretien-de-paques-avec-mgr-pontier/00084687
Si les chrétiens ne font que témoigner encore faut-il que le monde accueille le témoignage: “S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi” disait Jésus; c’est tout le problème, un témoignage est inutile, s’il est repoussé réduit à se taire, et invisible dans son coin
A écouter Mgr Brouwet, les clercs font aussi de la comptabilité comme çà, sans stratégie, sans plan.
A croire que la stratégie et les plans sont en dehors des talents humains, ou consistent en de honteux relents de l’orgueil…
Soyons donc de gentils baba cool, doucereux et sans plan…
Une misère;
– Emploi de mots sortis de leur contexte sémantique; un exemple = “combat”
Or le Christ a dit Matthieu 10;34 “je ne suis pas venu apporter la paix mais le glaive…” non pas qu’il ait pour but de provoquer cela mais il sait que c’est une conséquence irrémédiable (ce qui n’empêche qu’il nous laisse la paix des hommes mais qu’il nous donne Sa Paix”)
– Propositions vides de signifié : exemple = “susciter des échanges avec ceux qui ont des convictions qui ne sont pas les nôtres” of course … sinon le dialogue est court “je pense A, moi je pense A, nous pensons A, OK tout va bien, à la prochaine fois, OK à la prochaine, salut, salut”.
– De la confusion entre ce que certains sont et ce qu’ils croient être / exemple “Un lent travail de la raison est nécessaire, là où on préfère, par économie intellectuelle, l’émotion et les slogans” 90% des évêques ont fuit devant le débat face aux chrétiens qui ne pensent pas comme eux, c’est à dire pas comme le monde. Quant à leurs discussions rationnelles avec les athées libertins, qu’ils nous en montrent les fruits. Rien sinon une loi et d’autres en cours que seuls les chrétiens militants parviennent à ralentir.
– Pour “combattre” le chrétiens (oui il ne parle pas des catholiques) n’a qu’à montrer l’amour de Dieu pour tous les hommes, il est accueilli dans le coeur de tous les croyants (là il élargi aux croyants en un Dieu) : Il faut déjà commencer par expliquer aux athées libertins qui gouvernent qui est Dieu, que Dieu existe, etc … et après ils peuvent entendre parler d’amour, surtout que la souffrance dans le monde et les imperfections de la matière sont pour eux autant de preuves de l’inexistence d’un amour divin et donc d’un dieu.
On voit bien qu’il n’a jamais eu à évangéliser des athées libertins … Dieu t’aime cher député, chère ministre ! Ah bon je savais pas ! alors je retire mes lois “éthique” sur l’avortement, l’euthanasie, le mariage dénaturé, la GPA et la PMA pour acheter des enfants, le gender pour les enfants, etc.
La cerise sur le gateau :
“L’Evangile se répand de cette manière ; sans bruit, sans violence, sans stratégie. C’est, comme vous le dites, un peu à contre-courant…” (= sans LMPT)
C’est effectivement totalement à contre-courant de l’histoire de la christianisation.
Après cette belle parlote il est incapable de présenter la moindre stratégie d’évangélisation, d’éléments de discours, de personnes à approcher, et pas le moindre résultat.
C’est joliment exposé mais c’est loin d’être totalement vrai.
Le chrétien a vocation au combat puisque la sainteté ne se s’acquiert pas mollement même si à la base c’est un don. Le don de force du Saint Esprit nous y prépare.
Maintenant la nature et les armes du combat sont différents que dans le combat classique et mgr donne des pistes par rapport à la recherche du bien véritable que le monde ne recherche hélas plus. Il commet ici selon moi une vraie erreur de vocabulaire en utilisant le mot combat. S’il avait parlé de lutte politique à la limite, et encore…
“Tant que nous vivons nous luttons, et tant que nous luttons, c’est signe que nous ne sommes pas en infériorité et que le bon esprit vit en nous. Si la mort ne te trouve pas en état de vainqueur, elle doit te trouver en état de lutteur.” Saint Augustin