Ces cinq points sont relatifs aux actes intrinsèquement mauvais ne devant jamais être promus par la loi (Voyez l’appendice à la fin de ce guide qui traite d’autres points). Sont intrinsèquement mauvais les actes qui entrent fondamentalement en conflit avec la loi morale : on ne doit en aucun cas les accomplir. C’est un péché grave que d’approuver ou de promouvoir délibérément l’un ou l’autre de ces actes, et nul candidat réellement désireux de faire progresser le bien commun ne doit soutenir d’actes contraires aux principes non négociables qu’impliquent ces points.
1. L’avortement
Pour ce qui concerne une loi autorisant les avortements, l’Église enseigne qu’il n’est jamais licite de s’y conformer, “ni (…) participer à une campagne d’opinion en faveur d’une telle loi, ni (…) donner à celle-ci son suffrage” » (EV n. 73). En pratiquant l’avortement on tue volontairement et directement un être humain innocent, c’est donc une forme d’homicide.
L’enfant à naître est toujours l’innocent, et aucune loi ne peut permettre qu’on lui ôte la vie. Même si un enfant est conçu des suites d’un viol ou d’un inceste, la faute ne saurait lui être imputée et il n’a pas à subir la mort pour les péchés d’autrui.
2. L’euthanasie
Souvent dissimulée derrière l’expression de « mort dans la dignité », l’euthanasie est également une forme d’homicide. Personne n’a le droit de se donner la mort ni d’ôter la vie à une personne innocente.
Avec l’euthanasie, on tue une personne malade ou âgée par action ou par omission au nom d’un sens déplacé de la compassion, alors que la vraie compassion ne peut pas nous induire à faire intentionnellement à autrui quelque chose d’intrinsèquement mauvais (EV n. 73).
3. La recherche sur les cellules souches embryonnaires
Les embryons humains sont des êtres humains. « Le respect de la dignité humaine exclut toute manipulation expérimentale ou exploitation de l’embryon humain » (CDF article 4, b).
Les récentes avancées scientifiques montrent que les traitements médicaux que les chercheurs espèrent développer à partir de l’expérimentation sur les cellules souches embryonnaires, peuvent, à la place, souvent être développés à partir de cellules souches adultes. Il est possible d’obtenir des cellules souches adultes sans faire de mal aux personnes dont elles proviennent. Il n’y a donc aucun argument médical valable en faveur de l’utilisation de cellules souches embryonnaires. Et même si des avantages pouvaient être attendus de telles expérimentations, ils ne justifieraient pas qu’on détruisent des embryons humains innocents.
4. Le clonage humain
« Les tentatives (…) faites pour obtenir un être humain sans aucune connexion avec la sexualité, par “fission géméllaire”, clonage ou parthénogenèse sont à considérer comme contraires à la morale, car elles sont en opposition avec la dignité tant de la procréation humaine que de l’union conjugale » (RVH I, 6).
Le clonage humain implique aussi l’avortement, car les clones embryonnaires “rejetés” ou “ratés” sont détruits, alors que chaque clone est un être humain.
5. Le “mariage” homosexuel
Le véritable mariage est l’union d’un homme et d’une femme. La reconnaissance juridique de tout autre type d’union comme “mariage” sape le mariage véritable. De plus, la reconnaissance juridique des unions homosexuelles joue, en fait, en défaveur des personnes homosexuelles en ce qu’elle les encourage à persister dans ce qui est objectivement un arrangement immoral.
« Dans le cas où serait proposé, pour la première fois à l’Assemblée législative, un projet de loi favorable à la reconnaissance juridique, le parlementaire catholique a le devoir moral d’exprimer clairement et publiquement son désaccord et de voter contre ce projet de loi. Accorder le suffrage de son vote à un texte législatif aussi nuisible pour le bien commun, serait un acte gravement immoral » (UPH n. 10).
4. De quels mandats politiques dois-je me préoccuper ?
Les lois sont votées par le pouvoir législatif, appliquées par le pouvoir exécutif et interprétées par le pouvoir judiciaire. Cela signifie que vous devez examiner soigneusement tout candidat à la législature, toute personne se présentant à un poste de l’exécutif et toutes celles que l’on désigne à une fonction judiciaire. Cela est valable non seulement au niveau national, mais aussi au plan régional ou local.
Il est vrai que moins la fonction est élevée, moins il est probable que son détenteur puisse traiter de certains points. Votre conseil municipal, par exemple, ne légiférera jamais sur la légalité de l’avortement mais il peut traiter de dossiers liés à des cliniques locales d’avortement. Il est important d’évaluer les candidats à la lumière de chacun des points moraux non négociables qu’ils auront à traiter dans la fonction qu’ils cherchent à occuper.
Peu de personnes atteignent une fonction élevée sans avoir auparavant occupé une fonction inférieure. Il arrive que des gens deviennent député, sénateur ou président sans jamais avoir été élu à une position inférieure. Mais la plupart des députés, sénateurs ou présidents ont commencé leurs carrières politiques au niveau local. C’est également vrai pour ceux qui sont au niveau régional. La plupart d’entre eux ont commencé dans des conseils municipaux ou des conseils scolaires avant de gravir les échelons de la carrière politique.
Les futurs candidats aux fonctions plus élevées sont principalement issus de ceux qui aujourd’hui postulent à des positions inférieures. Il est donc prudent d’appliquer ces mêmes critères aux candidats locaux. On devra chercher à élire, pour des fonctions de niveau moindre, des candidats qui soutiennent la morale chrétienne afin qu’ils soient davantage susceptibles d’être élus à des fonctions plus élevées où leurs positions morales pourront directement jouer.
Abréviations :
CVP : Congrégation pour la doctrine de la Foi, Note doctrinale à propos des questions sur l’engagement et de comportement des catholiques dans la vie politique, 2002 : http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_
20021124_politica_fr.html
CEC : Catéchisme de l’Église catholique.
EV : Jean-Paul II, Evangelium Vitæ (L’Évangile de la Vie).
CDF : Conseil pontifical pour la Famille, Charte des droits de la famille.
RVH : Congrégation pour la doctrine de la Foi, Instruction sur le respect de la vie humaine naissante et la dignité de la procréation. Réponse à quelques questions d’actualité, 1987.
UPH : Congrégation pour la doctrine de la Foi, Considérations à propos des projets de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles, 2003 : http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_20030731_homosexual-unions_fr.html