Voici le commentaire du discours de Mgr Pontier, fait par Philippe Maxence sur le blogue de l’Homme Nouveau :
“Dans ce discours, Mgr Pontier reprend la phrase du Pape François, contenue dans Evangelium Gaudium, sur le rôle respectif du pape et des évêques :
« “Je ne crois pas qu’on doive attendre du magistère papal une parole définitive ou complète sur toutes les questions qui concernent l’Église et le monde. Il n’est pas opportun que le Pape remplace les Épiscopats locaux dans le discernement de toutes les problématiques qui se présentent sur leurs territoires. En ce sens, je sens la nécessité de progresser dans une ‘décentralisation’ salutaire”. (n° 16) ».
Le Président de la CEF cite également cet autre propos du pape François :
« “J’exhorte toutes les communautés” à avoir “l’attention constamment éveillée aux signes des temps” ».
C’est ce discernement justement que l’on aimerait retrouver à l’œuvre, de manière plus claire, plus distincte, plus forte, dans le sens du « que votre oui soit oui » de l’Évangile. Depuis un an, et aujourd’hui encore, des catholiques de tous les âges se mobilisent pour défendre la famille attaquée dans sa réalité la plus profonde, avec des conséquences anthropologiques dévastatrices. On aurait aimé moins de questions et une évaluation plus juste de cette attaque contre la famille et un soutien ferme pour ceux qui ne cessent de défendre la cellule de base de la société, sans laquelle rien n’est possible si elle n’existe plus, n’est pas défendue et soutenue par l’ensemble des corps intermédiaires et le pouvoir politique à son plus haut échelon. Les regrets sur l’abstention aux élections municipales ou sur le raidissement de certains catholiques – lesquels ? – ne servent à rien si les choses ne sont pas clairement nommées. Les souhaits d’une plus grande décentralisation au sein du Corps mystique n’apportent pas grand-chose s’ils ne conduisent à une parole claire, orientée vers l’extension du Royaume et la reconnaissance de la Seigneurie du Christ, même sur les réalités temporelles. Les évêques de France, qui savent pourtant saluer le courage des chrétiens persécutés, dénoncer la faillite du système économique libérale, voire de manière plus discutable, prendre parti dans des questions touchant un pays étranger (l’Ukraine) ou se prononcer pour une certaine Europe qui nie pourtant son passé chrétien, ces mêmes évêques ont, en revanche, peur d’être récupérés. Mais qu’ils parlent de manière forte et distincte et ils ne seront pas récupérés. Par qui d’ailleurs ? En ces temps difficiles, où il ne suffit pas d’accuser les chrétiens de tous les maux, allons-nous, enfin, sortir des ondes profondes de la culture de l’enfouissement ?”
Comme d’habitude, Philippe Maxence fait les bonnes remarques et pose les bonnes questions.
On peut d’ailleurs observer que c’est justement Mgr Dagens qui tout récemment, d’une part craignait d’être instrumenté (par des catholiques) s’il refusait de soutenir la virulente porte-parole de la théorie du genre,d’autre part prêchait pour le retour à “l’enfouissement” !
Il est certain que ceux qui disparaissent en s’enfouissant ne seront plus instrumentés… Mais Jean-Paul II nous a pourtant dit “N’ayez-pas peur”. Il parlait à la foule, mais on peut supposer que c’était aussi aux évêques.
Le Pape m’a semble-t-il encouragé les Chrétiens à s’engager en politique pour défendre l’évangile face à une société mue par une idéologie qui ne cherche qu’à le combattre dans les plus hautes instances de l’état y compris dans la représentation européenne. Les évêques ne semblent consentir à le faire que pour défendre les autorités qui nous asservissent, en diabolisant les catholiques qui défendent les richesses de notre religion et proclament la dignité et la gloire de son divin fondateur. Que des évêques craignent d’être récupérés par l’évangile, c’est quand même un peu fort!…
Est-ce que ce sont les autruches qui enfouissent la tête dans le sable en cas de danger? ou est-ce les bergers qui ont peur du loup?
Je commenterai ici cette phrase:” j’exhorte les communautés à constamment éveiller leur attention au signe des temps” mais également le souhait de Mrg Pontier de voir une décentralisation totale de l’autorité ecclésiale en vertu de laquelle les évêques locaux , auraient toute latitude pour apprécier les évolutions sociales , dont ils sont les spectateurs , et se prononcer en conséquence!
Pour peut que l’on se penche avec respect devant l’humilité et la charité instinctive du pape François, je dois reconnaître que la formule ” les signes des temps ” me laisse plutôt dubitatif quant à son interprétation exacte et réaliste . ici me prendrait résolument d’option de la comprendre, puisqu’il faut bien essayer d’en donner une signification , comme la nécessité pour les communautés catholiques de chaque pays d’examiner attentivement les évolutions sociales , morales et politiques se déroulant dans leurs pays respectif!
En cela , effectivement je ne peux qu’adhérer à ce point de vue papal , selon lequel les catholiques locaux , toute hiérarchie confondue, doivent non pas détourner les yeux ,mais au contraire se conduire en membre actif du milieux dans lequel ils vivent , dans le but d’accomplir leur vocation , c’est à dire la mise en oeuvre concrète de l’évangile et de la loi de l’Eglise , dans toute son amplitude. Autrement dit nous ne sommes pas là , pour rester les bras croisés, mais pratiquer la charité fraternelle dans notre vie quotidienne, et défendre hardiment les valeurs évangéliques fondamentales , quitté à se placer profondément en contradiction avec les multiples bouleversements psychologiques qui remuent en permanence notre société humaine, fatalement en proie à tous les égarements .
En somme le chrétien est un individu fidèle et assidus aux sacrements de l’Eglise , qui également se conduit charitablement dans sa vie quotidienne, et combat vigoureusement les ennemis doctrinaux de son Eglise, en particulier les maudites instances de la franc maçonnerie , qui sont à l’origine des législations déplorables , dont lui et l’ensemble de la société sont victimes, avec parfois même la complicité plus ou moins passive de prélats catholiques, ayant accompli une sorte de ralliement lâche et coupable envers un pouvoir politique dépravé, comme cela est le cas dans les pays d’Europe, et en France en particulier !
La passivité intolérable , et la complaisance hallucinante dont Pontier et ses séides, face à notre gouvernement gauchiste, dont la meilleure illustration est ces discours abscons fort riches en déclarations nulles mondaines et fumeuses , sont le plus puissant argument démontrant leur trahison doctrinale fondamentale de la loi évangélique!
le comportement abusivement relativiste et mollasson de la CEF, au sujet des questions sociétales, et leur absence de ferme condamnation d’un pouvoir politique évidemment félon, traduit bien leur recul inacceptable devant la nécessité de défendre l’évangile jusqu’au bout et donc de récuser toute légitimité aux infâmes attaques contre la famille , et la vie des enfants à naître !
Par ailleurs , la position du sieur Pontier consistant à affirmer une décentralisation de l’autorité religieuse , au profit des évêques locaux , doit être interprété et reçu par les catholiques, comme une volonté sous jacente d’autonomie morale doctrinale à l’égard de Rome, à qui il sera désormais refusé de porter un regard critique sur le comportement des évêques locaux, et leur prise de position pourtant bien souvent discutable au regard des lois fondamentales de l’Eglise .
Ainsi donc , non seulement Pontier de part son attitude complaisante envers un gouvernement ennemis de Dieu, ne remplit plus ses obligations de pasteur catholique, mais encore il revendique une invraisemblable autonomie
doctrinale envers le saint siège, dans le seul but d’échapper à des condamnations papales.
Prenons donc conscience que ce même pape François qui accueilli fort fraîchement ce dévergondé de Hollande ,
démontrant par là même son rejet de la politique de gestion familiale française actuelle, pourrait parfaitement aussi , adresser un anathème aux évêques français, qui démontrent un manque évident de dynamisme dans leur devoir de défendre ces valeurs chrétiennes essentielles . En cela le désir d’indépendance de Pontier traduit en fait son peu courageux désir, d’affronter ses responsabilité vis à vis du pape, et se mettre lâchement à l’abri du danger de sanction canonique , forcément présent à son esprit !
Hier encore , nous avons vu un évêque allemand démis de ses fonctions pour des comportements personnels dispendieux et scandaleux , mais la sanction papale venant frapper un évêque pour des raisons morales et doctrinales, n’est pas du tout dans l’absolu une hypothèse d’école, et notre Mrg Pontier entend donc par tous les moyens , se soustraire à ce risque tangible, auquel il devrait normalement être exposé, de par son comportement de haut fonctionnaire d’administration religieuse, cherchant en permanence à honteusement dissimuler son manque de courage, par des discours plats , sans consistance, ou se mêlent formules creuses, et ridicules exhortations politicardes, dignes du plus bas dés députés de notre hémicycle national
Cher Gaudet,
entièrement d’accord avec votre commentaire qui ne parle pas la langue de buis.
Je ne puis me défaire de la certitude que “la loge” a sonné l’hallali, que fuir encore serait vain et lâche, et que la seule solution est d’affronter le combat.
Nous avons pour nous le paraclet, le défenseur, l’inspirateur, le peuple de Dieu ne peut pas être vaincu, mais nous serons certainement blessés, certains durement et certains succomberont. Nous aurons la récompense de notre courage et la sanction de notre lâcheté.
Il ne serait pas raisonnable de décentraliser la parole officielle de l’Eglise sur les épiscopats locaux, par exemple la CEF.
Les épiscopats locaux, sauf peut-être quelques uns (Etats-Unis, Espagne, Italie, Pologne…) n’ont ni la solidité doctrinale, ni la vigueur pastorale pour porter haut et fort le catholicisme.
Réalisons-nous que les évêques de France n’ont plus “produit” de saints en métropole depuis Saint François de Sales au 17ème siècle ? Et encore, je suis aimable, saint François de Sales, évêque de Genève…
Comment faire confiance à un un corps épiscopal aussi faible ?
Il suffit de lire que le système économique libéral est en faillite, car il n’existe pas. L’économie est totalement sous la coupe de l’état socialiste (de gauche ou de droite) et d’un système de connivence (république des copains) qui est liberticide et non pas libéral. Avec un tel constat à côté de la réalité, il n’est pas étonnant que les évêques ne comprennent rien aux problèmes de l’ensemble des catholiques, qui d’ailleurs sont eux mêmes souvent aveuglés par ces mauvaises analyses. On se demande si les évêques ont lu et compris les paroles de Jean Paul II sur la doctrine sociale de l’Eglise. Il combat sans détour le socialisme et le collectivisme, systèmes qui rongent la France mais l’Eglise de France ne peut s’empêcher d’aimer le socialisme qui soit-disant aime les pauvres alors qu’il en est le principal pourvoyeur et qu’il est le tueur de nos valeurs judéo-chrétiennes. Les évêques ont peur de se désolidariser du socialisme malgré les exhortations de Jean Paul II. Ils sont souvent tièdes et sans convictions. C’est triste.
Oui Marie-Zoé, beaucoup confondent socialisme et charité. On ne saurait transférer à l’état l’obligation de l’amour du prochain.
Commentaire sur l’Eglise Lordes sur le CEF Le 10 avril 2014
Je crains que certains évêques français prennent les paroles du pape comme un encouragement au gallicanisme. En tout cas quand j’entends le mot “décentralisation” j’ai peur ; car la décentralisation opérée en France dans le domaine politique a été un encouragement aux féodalités locales pour exercer un pouvoir discriminatoire et coûteux. (Notez que l’avènement de la décentralisation correspond en France au début de l’ère du déficit budgétaire permanent).
En France Vatican II correspond au début du déclin net de la fréquentation des églises. (D’habitude je me méfie des corrélations fortuites, mais cette corrélation-ci a peut-être quelque raison d’être examinée avec attention ; Ne pas dire trop vite : Vatican II était une réponse aux problèmes de la déchristianisation. Mais se demander plutôt : Vatican II a-t-il généré des pratiques qui ont accéléré la déchristianisation ? par des encouragements au modernisme .?..au libre-arbitre ?… par l’élévation dans l’Eglise de la démocratie au niveau d’un quasi-dogme ? ). Ce déficit de la “clientèle” des églises – qui ne s’arrête pas et qui touche principalement les jeunes – est préoccupant. Il est urgent de veiller à ne pas passer au dessous de la masse critique de jeunesse dans les églises (notion de physique nucléaire qui signifie qu’en dessous d’une certaine quantité de matière radioactive, il n’y a pas amorçage de la réaction). Mais le nombre déclinant de fidèles en n’explique pas tout. C’est comme le souligne Philippe Maxence l’excessive réserve de l’épiscopat français, son apparente passivité ou la mollesse du discours tenu, l’absence de directives précises (par exemple en matière de censure ; qu’est donc devenu le Nihil Obstat ?) explique que la jeunesse ne se sent pas défendue. La transcendance ignorée (on ne se met plus à genoux pour la consécration, pour la communion) fait que la foule des chrétiens qui entre dans les églises est parfois (souvent ?) est trop peu consciente qu’elle recherche la présence de Dieu, qu’elle est là pour prier, pas seulement pour s’exercer la voix en chantant des hymnes parfois insipides !
J’espère que les évêques français prendront cette recommandation du pape comme un encouragement à la subsidiarité (régler localement des problèmes locaux). Mais les catholiques espèrent que l’Eglise catholique romaine restera universelle c’est-à-dire qu’on se retrouvera en terrain connu quand on changera de paroisse, de diocèse, de région ou de pays. .. Souhaitons que les catholiques déçus de ce qu’il considère comme des propos trop peu religieux et trop mondains, ne se tournent pas vers une paroisse plutôt qu’une autre parce que les pratiques de leur paroisse géographique ne leur plaisent plus. (un peu comme certains parents d’élèves contournent la carte géographique scolaire en inscrivant leurs enfants dans l’enseignement libre plutôt que dans une école publique qui suscite la méfiance). En France un nombre croissant de paroisses sont accaparées par des laïcs qui imposent leurs vues (politiques) au prêtre titulaire ou desservant alors que dans une paroisse digne de ce nom tous les chrétiens de toutes conditions doivent se sentir soutenus, tous les chrétiens doivent se sentir à l’aise.
FT