A l’approche de Pâques, Monseigneur de Germay, évêque d’Ajaccio, écrit :
“« Où est-il ton Dieu ? » Cette question posée au psalmiste alors qu’il est dans l’épreuve (cf. Ps 41,11) est toujours d’actualité. Nombreux sont ceux aujourd’hui qui se posent la question de Dieu. Leurs vies souvent sophistiquées, suréquipées et connectées ne peuvent masquer la béance de leur âme ; aucun bien matériel ne peut combler leur soif d’absolu. Et ils s’adressent à nous, parfois, en nous demandant : « où est-il ton Dieu ? En quoi change-t-il ta vie ? » Ainsi apparait la mission principale du chrétien : il est appelé à témoigner des merveilles de Dieu dans sa vie. Nous le faisons volontiers – me semble-t-il – pour dire combien le Seigneur nous donne la paix, nous manifeste son amour, nous soutient dans les épreuves. Mais parlons-nous suffisamment de la résurrection ? Notre foi chrétienne est tout entière fondée sur la résurrection du Christ : « si le Christ n’est pas ressuscité, notre foi est vaine » dit saint Paul (1 Co 15,14), autrement dit, tout s’écroule. La résurrection du Christ est la clé de voute de notre profession de foi.
Approfondir l’intelligence de la Foi
Il nous faut certainement approfondir l’intelligence de la foi, c’est-à-dire nous former, pour mieux comprendre en quoi la mort et la résurrection du Christ sont au centre de l’histoire du salut. Nous devons être capable de parler de l’événement mort/résurrection de Jésus en allant au-delà de ce qui est visible : un homme a été mis à mort et il est apparu vivant le surlendemain ; oui, mais que s’est-il vraiment passé ? Pourquoi dit-on de cet événement qu’il est une victoire, l’aboutissement d’un combat spirituel ? En quoi est-il la réalisation des promesses ?
Pourquoi ne pas prendre le temps, spécialement durant le Temps Pascal, de se réunir en petits groupes (entre paroissiens ou même en famille) pour essayer de se dire, avec des mots simples et compréhensibles par un non-initié, ce qui est au cœur de notre foi ? Que signifient la mort et la résurrection de Jésus ? Pourquoi Pâque est-elle la plus grande fête chrétienne ? En quoi cet événement nous concerne-t-il ?
Tout cela est très important pour l’évangélisation, et pourtant, je ne suis pas sûr que cela soit suffisant. Lorsque nous essayons de rendre compte de notre espérance, nous ne pouvons pas toujours en rester à un discours extérieur, c’est-à-dire dans lequel nous ne sommes pas impliqués. Parfois nous sentons bien qu’il faut aller au-delà, un peu comme cet homme guéri par Jésus et à qui il dit : « va chez toi, auprès des tiens, et rapporte-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde » (Mc 5,19). Il nous faut apprendre à repérer ces petites « opérations chirurgicales » que l’Esprit Saint réalise en nos cœurs et qui sont autant de résurrections. Lorsqu’à force de prière et de participation à l’eucharistie, par exemple, le Seigneur nous a délivrés de la haine pour une personne et nous a rendus capable d’une véritable réconciliation, nous pouvons dire que nous sommes passés de la mort à la vie (cf. 1 Jn 3,15).
Pas des actes de magie
Ces résurrections ne sont pas des actes magiques isolés, elles sont le déploiement dans nos vies de la puissance de la résurrection. Et celle-ci nous est offerte gratuitement. Comment l’obtenir ? Saint Paul écrit : « le connaitre, lui, avec la puissance de sa résurrection et la communion à ses souffrances » (Ph 3,10). Autrement dit, pour avoir part à cette puissance, il faut passer nous aussi par la croix, faire le choix (parfois crucifiant !) de faire la volonté du Père et d’aimer nos frères quoi qu’il en coûte, le tout dans une offrande de nous-mêmes entre les mains du Père. La puissance de la résurrection n’est alors plus une abstraction, elle s’incarne dans nos vies, et nous devenons capables de répondre avec assurance à la question : « où est-il ton Dieu ? »”
320 vues et 0 commentaire
ce texte c’est du fondamental, pourquoi no comment !
Monseigneur de Germay est un évêque qui fait son travail d’évangélisateur et sa lettre pastorale correspond à une orientation d’espérance…merci mon Dieu.
En effet quand les vieux auront disparu, que le denier soit insignifiant, dans 10 ans quel sera le visage de l’Eglise
Il faut suivre de Germay mais en actes; pourquoi pas ?
“Pourquoi ne pas prendre le temps, spécialement durant le Temps Pascal, de se réunir en petits groupes (entre paroissiens ou même en famille) pour essayer de se dire, avec des mots simples et compréhensibles par un non-initié, ce qui est au cœur de notre foi ? Que signifient la mort et la résurrection de Jésus ? Pourquoi Pâque est-elle la plus grande fête chrétienne ? En quoi cet événement nous concerne-t-il ?”
pourquoi pas en effet sur ce site se dire ce qui est au coeur de notre Foi.
je ne veux pas imaginer que ce site soit exclusivement tourné vers la polémique.
Bravo pour ce bon évêque d’Ajaccio…que les autres évêques aient le courage de le suivre et répandre ce message à tous…
Beau texte que j’ai relu plusieurs fois. on croit à la résurrection du Christ parce qu’auparavant il y a eu l’incarnation de Jésus, sa vie et son enseignement ; tout est lié, on ne fête pas la mort et la résurrection de n’importe qui