La coupe du monde de football qui se tiendra en Afrique du Sud se rapproche de jours en jours. Joie! N’est-ce pas le seul moment où l’on peut avouer presque sans honte que l’on aime son pays sans se faire traiter de fasciste? N’est-ce pas la seule période pendant laquelle on voit les coeurs du peuple de France battre à l’unisson et les rues couvertes de drapeaux tricolores exprimant avec force la fierté d’être français?
Alors, certes, les esprits chagrins me diront: “qu’un sport ou 22 bonshommes couverts de sueur se dispute un ballon sur une grande pelouse soit le seul dénominateur commun de cette Nation héritière de Clovis, de Jeanne d’Arc et de Napoléon, n’est-ce pas quelque peu affligeant?” Je répondrai en disant qu’il est loin le temps où le bon peuple de France se réjouissait à l’annonce de la victoire de son bon roi à la bataille de Bouvines (presque 800 ans maintenant!) Moralité : tout ce qui peut encore donner l’impression à nos concitoyens qu’ils ont encore quelque chose à voir entre eux ne peut pas être totalement mauvais. Et s’il faut s’infliger de longs matchs insipides de 90 minutes (plus le temps additionnel) pour sauver la France, et bien ventre saint-gris! je ferai chauffer mon poste au lieu de profiter du ciel étoilé des longues soirées d’été.
Mais voilà. La fête attendue s’annonce quelque peu compromise. D’abord à cause des résultats médiocres des bleus. Vaincus face à la Chine 1-0 lors de son dernier match avant la coupe du monde, la France s’était également qualifiée dans la douleur pour le mondial face à l’Irlande grâce à une faute éhontée du capitaine Thierry Henry. Cette affaire avait failli déclencher une crise géopolitique à l’échelle européenne (si e n’est mondiale) ce qui sur le moment, était quand même particulièrement tordant.
Mais il y a autre chose: madame Rama Yade, ex-secrétaire d’Etat aux droits de l’homme reléguée au sport, semble s’être donnée le mot pour gâcher mon seul plaisir footballistique. «Je n’ai pas à leur demander ça (de chanter l’hymne national). Ils font ce qu’ils veulent, les joueurs», a-t-elle expliqué sur la chaîne de télé Direct 8, faisant valoir que le contraire équivaudrait à «une espèce de dictature» et qu’il ne fallait de toute façon «pas prendre l’absence de réaction pour du mépris ou de l’antipatriotisme.» Puis, de conclure : «Est-ce que chanter la Marseillaise, parce qu’on vous l’a demandé, est une manifestation de patriotisme? S’ils ont envie de chanter, ils chantent (…) et ceux qui ne chantent pas, il ne faut pas le prendre mal». Lire la suite !