L’initiative a tous les attraits de la séduction. C’est un produit nouveau, et, on le sait, le consommateur éprouve une irrésistible pulsion d’acquisition de tout ce qui est
nouveau, qui vient d’être proposé le 3 avril. Mais c’est aussi un moyen de satisfaire à la nécessité (légitime ou pathologique) de consommer tout en aidant les plus pauvres
et les plus démunis de nos frères en humanité. Mais qu’est-ce donc que cette huitième merveille du monde ?
C’est une nouvelle carte bancaire ! Mais pas n’importe quelle carte puisqu’elle est officiellement “estampillée” et soutenue par le Saint-Siège, très précisément par la Société pour la Propagation de la Foi, partie intégrante des Sociétés missionnaires pontificales [1]. L’idée est simple est
astucieuse : en vous procurant la World Missions Visa Card vous aurez, bien sûr, tous les services que vous êtes en droit d’attendre d’une carte « Platinum
» (le nec plus ultra des cartes de crédit), mais à chaque fois que vous ferez un achat, 1 % de son montant net sera reversé, sans qu’il vous en coûte quoi
que ce soit, à la Société pour la Propagation de la Foi pour ses missions réparties dans 1 150 diocèses.
Cette carte émise par la Washington Mutual – une banque de Seattle (Washington) mais disposant d’un réseau national –, a été développée en partenariat avec
Follieri Capital, un établissement financier italien. Elle est, pour l’heure, réservée au marché des catholiques américains sensibilisés par un million de
publipostages et d’annonces publicitaires dans des journaux catholiques. On peut, bien sûr, remplir le formulaire de demande de carte en ligne : réponse garantie en 30 secondes !
On pourait arrêter ici la narration en attendant de voir ce que concrètement donnera cette initiative. Mis il y a un tiroir (secret ?) à mon histoire.
En 2003, Pasquale Follieri, le patron de Follieri Capital, envoyait son fils Raffaello, né en 1978 à San Giovanni Rotondo (la ville du saint Padre Pio), aux États-Unis pour constituer The Follieri Group L.L.C. qui a son siège social 350 Park Avenue, la prestigieuse artère de New York. Le but de cette entreprise immobilière était, et est toujours, «
d’aider l’Église catholique [des États-Unis] en rachetant, en principal, de l’immobilier appartenant à l’Église, en le rénovant afin de l’utiliser pour des logements destinés aux personnes à
revenus faibles ou moyens, des centres communautaires, des garderies, des maisons de retraite, des lieux de culte, des bureaux et des commerces ». C’est du moins ce qu’on peut lire sur le site de
cette société (http://www.thefollierigroup.com). Il est vrai que le coût financier du scandale des abus sexuels de prêtres, celui des charges
sociales des prêtres ou des fonctionnaires laïcs retraités, et la fluidité des fidèles ont poussé les évêques américains à “réaliser” bien des actifs immobiliers. The Follieri Group a été constitué pour en récupérer le plus possible, mais, jusqu’à ce jour seulement trois l’ont été : deux à Philadelphie, grâce à un prêt de
Yucaipa Cos., l’entreprise de Los Angeles du milliardaire Ron Burkle, qui investit dans les supermarchés et les
épiceries (un des conseillers de l’entreprise n’est autre que l’ancien président Bill Clinton…), et une en grande banlieue de Chicago acquise au moyen d’un
prêt de Wells Fargo & Co. Le projet « catholique » affirmé et renvendiqué par The Follieri Group, n’est pas
encore parfaitement discernable… Le groupe insiste beaucoup pour disons séduire ses interlocuteurs catholiques dans les diocèses américains, sur ses « relations de longue date avec de hauts
responsables de la hiérarchie du Vatican », mais le Vatican a fait savoir que le Saint-Siège n’entretenait aucune relation avec le Follieri Group. À moins que la présence d’un neveu de l’ancien cardinal Secrétaire d’État Angelo Sodano, en
qualité de conseiller spécial du Follieri Group, soit la seule manifestation de ces « hauts personnages de la hiérarchie du Vatican ».
Il n’est évidemment pas question de porter un jugement téméraire sur The Follieri Group, même si le jeune Raffaello
Follieri « est souvent vu avec les riches et les célèbres de New York », comme l’écrit le Chicago Sun-Times, car ce pourrait être pour la bonne
cause. Mais il convient d’être prudent : car ce “tiroir”, quelque peu “secret”, qui vient de s’ouvrir en “cliquant” sur la World Missions Visa Card,
pourrait en cacher un second ?
C’est de toute évidence un dossier à suivre. Comptez sur moi.
nouveau, qui vient d’être proposé le 3 avril. Mais c’est aussi un moyen de satisfaire à la nécessité (légitime ou pathologique) de consommer tout en aidant les plus pauvres
et les plus démunis de nos frères en humanité. Mais qu’est-ce donc que cette huitième merveille du monde ?
C’est une nouvelle carte bancaire ! Mais pas n’importe quelle carte puisqu’elle est officiellement “estampillée” et soutenue par le Saint-Siège, très précisément par la Société pour la Propagation de la Foi, partie intégrante des Sociétés missionnaires pontificales [1]. L’idée est simple est
astucieuse : en vous procurant la World Missions Visa Card vous aurez, bien sûr, tous les services que vous êtes en droit d’attendre d’une carte « Platinum
» (le nec plus ultra des cartes de crédit), mais à chaque fois que vous ferez un achat, 1 % de son montant net sera reversé, sans qu’il vous en coûte quoi
que ce soit, à la Société pour la Propagation de la Foi pour ses missions réparties dans 1 150 diocèses.
Cette carte émise par la Washington Mutual – une banque de Seattle (Washington) mais disposant d’un réseau national –, a été développée en partenariat avec
Follieri Capital, un établissement financier italien. Elle est, pour l’heure, réservée au marché des catholiques américains sensibilisés par un million de
publipostages et d’annonces publicitaires dans des journaux catholiques. On peut, bien sûr, remplir le formulaire de demande de carte en ligne : réponse garantie en 30 secondes !
On pourait arrêter ici la narration en attendant de voir ce que concrètement donnera cette initiative. Mis il y a un tiroir (secret ?) à mon histoire.
En 2003, Pasquale Follieri, le patron de Follieri Capital, envoyait son fils Raffaello, né en 1978 à San Giovanni Rotondo (la ville du saint Padre Pio), aux États-Unis pour constituer The Follieri Group L.L.C. qui a son siège social 350 Park Avenue, la prestigieuse artère de New York. Le but de cette entreprise immobilière était, et est toujours, «
d’aider l’Église catholique [des États-Unis] en rachetant, en principal, de l’immobilier appartenant à l’Église, en le rénovant afin de l’utiliser pour des logements destinés aux personnes à
revenus faibles ou moyens, des centres communautaires, des garderies, des maisons de retraite, des lieux de culte, des bureaux et des commerces ». C’est du moins ce qu’on peut lire sur le site de
cette société (http://www.thefollierigroup.com). Il est vrai que le coût financier du scandale des abus sexuels de prêtres, celui des charges
sociales des prêtres ou des fonctionnaires laïcs retraités, et la fluidité des fidèles ont poussé les évêques américains à “réaliser” bien des actifs immobiliers. The Follieri Group a été constitué pour en récupérer le plus possible, mais, jusqu’à ce jour seulement trois l’ont été : deux à Philadelphie, grâce à un prêt de
Yucaipa Cos., l’entreprise de Los Angeles du milliardaire Ron Burkle, qui investit dans les supermarchés et les
épiceries (un des conseillers de l’entreprise n’est autre que l’ancien président Bill Clinton…), et une en grande banlieue de Chicago acquise au moyen d’un
prêt de Wells Fargo & Co. Le projet « catholique » affirmé et renvendiqué par The Follieri Group, n’est pas
encore parfaitement discernable… Le groupe insiste beaucoup pour disons séduire ses interlocuteurs catholiques dans les diocèses américains, sur ses « relations de longue date avec de hauts
responsables de la hiérarchie du Vatican », mais le Vatican a fait savoir que le Saint-Siège n’entretenait aucune relation avec le Follieri Group. À moins que la présence d’un neveu de l’ancien cardinal Secrétaire d’État Angelo Sodano, en
qualité de conseiller spécial du Follieri Group, soit la seule manifestation de ces « hauts personnages de la hiérarchie du Vatican ».
Il n’est évidemment pas question de porter un jugement téméraire sur The Follieri Group, même si le jeune Raffaello
Follieri « est souvent vu avec les riches et les célèbres de New York », comme l’écrit le Chicago Sun-Times, car ce pourrait être pour la bonne
cause. Mais il convient d’être prudent : car ce “tiroir”, quelque peu “secret”, qui vient de s’ouvrir en “cliquant” sur la World Missions Visa Card,
pourrait en cacher un second ?
C’est de toute évidence un dossier à suivre. Comptez sur moi.
[1] Une image de cette carte figure désormais sur le site officiel du Vatican (http://www.worldmissions-catholicchurch.org/flash.html) et en cliquant sur elle on est redirigé vers le site de Follieri Capital qui lui-même renvoie à Washington Mutual…