« Le Moyne College [1] et Zogby International [2] ont publié ce jour les résultats d’un sondage [3] sur les tendances chez les catholiques qui ont retenu l’attention du président Bill (William) Donohue de la Catholic League. Voici ce qu’il en dit :
Ce sondage est intéressant à plusieurs égards, mais ce qui est peut-être le plus frappant c’est d’y découvrir que 6 catholiques sur 10 (59 %) déclarent que « La religion n’a pas actuellement suffisamment d’influence » dans la vie publique. Seuls 15 % déclarent qu’elle en a trop, et 23 % estiment qu’elle en a, en gros, suffisamment.
Il y a dix ans un sondage Gallup avait montré que 24 % des catholiques estimaient que les responsables religieux avaient trop peu d’influence ; 50 % déclaraient qu’ils en avaient, en gros, suffisamment et 22 % qu’ils en avaient trop. Que le pourcentage de catholiques voulant un plus grand rôle public de la religion soit beaucoup plus haut aujourd’hui qu’il ne l’était voici dix ans, pourrait être dû à l’accroissement de la préoccupation du public face à l’état de la santé morale de la nation. Ce qui est indiscutable, c’est que ce changement a de profondes ramifications pour tous ceux qui sont dans la course à la Présidence.
Dans l’élection présidentielle, c’est le vote des catholiques qui constitue le pivôt. On peut être sûr que les protestants voteront pour le Républicain désigné, et que les juifs voteront pour le candidat Démocrate. Les catholiques, pour leur part, ont été sujets au changement depuis quelques décennies, et quiconque gagne leurs vote gagne la Maison Blanche. Les résultats de ce dernier sondage laissent à penser que les électeurs catholiques seront plus sensibles aux candidats qui veulent plus de rôle public pour la religion.
Ce n’est pas une bonne nouvelle pour ceux qui ne cessent de réclamer à grands cris un rôle toujours plus privé de la religion. L’invocation récurrente de la nécessité de séparer l’Église de l’État n’est que la formule codée de ceux qui veulent abolir tout rôle public de la religion dans la société. Ceux qui souscrivent à cette interprétation restrictive du Premier Amendement sont de toute évidence à contre-courant, au moins chez les catholiques.
Le temps est venu pour tous les candidats de commencer à expliquer pourquoi l’expression publique de la religion est complètement liée à la santé morale de notre nation. »
[1] Le Moyne College (http://www.lemoyne.edu) a été fondé par les jésuites en 1946 à Syracuse (New York). Ce College, au sens américain du terme, est un établissement d’enseignement supérieur préparant à l’obtention de l’équivalent de la licence et du D.E.A. Il compte environ 3 600 étudiants. Son nom vient probablement de Jean-Baptiste Le Moyne, sieur de Bienville, fondateur de la Nouvelle Orléans en 1718 et gouverneur de la Louisiane.
[2] Zogby International (http://zogby.com) est une société de sondages d’opinion, créée en 1984 à Utica (New York).
[3] Le sondage complet, rendu public le 3 avril, et dont le titre est Contemporary Catholic Trends Poll (sondage sur les tendances du catholicisme contemporain), est consultable en ligne à l’adresse suivante : http://www.zogby.com/news/ReadNews.dbm?ID=1276