Le site Internet de Famille Chrétienne a publié la traduction d’un énième entretien accordé par le pape François à la presse, en l’occurrence au journaliste italien Ferrucio de Bortoli, entretien publié dans le quotidien italien Corriere della Sera et dans le quotidien argentin La Nación. Il y confesse : « En mars dernier, je n’avais aucun projet pour changer l’Église. Je ne m’attendais pas, pour le dire ainsi, à ce transfert d’un diocèse à un autre. J’ai commencé à gouverner en cherchant à mettre en pratique tout ce qui avait surgi au cours des discussions entre les cardinaux lors des congrégations générales ». Nous avons interrogé l’abbé Claude Barthe, un des meilleurs “vaticanistes” français, pour en savoir un peu plus, à un an de l’élection du pape François, sur ce que pourraient être les réformes qu’il envisage… V. G.
Vini Ganimara – Le numéro du 1er mars de L’Homme Nouveau a publié trois articles que vous avez écrits sur le thème « Vatican, quelle réforme de l’Église ? ». Vous évoquez le livre du P. Congar, Vraie et fausse réforme dans l’Église, paru en 1950 aux éditions du Cerf. Selon vous quelle est la vraie réforme de l’Église ?
L’abbé Claude Barthe – Sûrement pas celle du P. Congar, qui était une vraie fausse réforme, si j’ose dire, ou une fausse vraie, si vous préférez. Il résumait les attentes des catholiques dits à l’époque « de progrès », mais porteurs en réalité de projets très datés et qui se sont avérés funestes. Son idée était de promouvoir une rénovation/adaptation au monde, en évitant de toucher aux « structures », c’est-à-dire aux dogmes, mais en visant tout de même une transformation foncière. Yves Congar parlait d’établir la « primauté du pastoral ».
Les véritables réformes qui ont rénové l’Église au cours des siècles ont été bâties, en fait, sur le modèle de la réforme grégorienne du XIe siècle (redressement de la papauté, de l’épiscopat, lutte contre le relâchement des clercs). Les grandes réformes, celle d’un ordre religieux comme le Carmel, celle lancée par le concile de Trente, sont de ce type : des tensions exigeantes de l’Église vers sa propre régénération ascétique, spirituelle, disciplinaire, liturgique.
V. G. – Selon vous, après le Concile, la réponse au P. Congar a été donnée par Joseph Ratzinger dans L’Entretien sur la foi, publié en 1985, qui prônait une réforme sur le type de celles dont vous parlez ?
C. B. – Oui, à condition de préciser que le livre du cardinal Ratzinger se situait à l’intérieur du processus postconciliaire pour infléchir ce processus, ou plus exactement pour appuyer l’infléchissement qui se dessinait. C’était le livre programme d’une restauration de type traditionnel, pour réagir contre « la fumée de Satan répandue dans le Temple de Dieu à la suite du Concile Vatican II », comme avait dit Paul VI. Cette attitude visant à recadrer « l’esprit du Concile » a trouvé son amplitude maximale, même si on peut la juger au total timide, sous le pontificat de Benoît XVI. Timide, mais comprenant un volet liturgique de très grande portée réformatrice, spécialement avec le Motu Proprio Summorum Pontificum.
V. G. – Et la réforme du pape François : réforme congardienne ou réforme ratzinguérienne ?
C. B. – C’est autre chose. Je ne suis pas sûr qu’il s’agisse de réforme dans l’esprit du pape. Certes, la Curie romaine va être jusqu’à un certain point remaniée, avec sans doute des regroupements d’organismes, peut-être la création d’une Congrégation pour les Laïcs, ceci dans quelques années. Mais, essentiellement, le pape veut un changement, qui consiste à « revenir à l’Évangile », à abandonner le « légalisme », l’« idéologie », l’« enchevêtrement de fixations et de procédures », à se placer « au milieu du peuple », à « sortir vers les périphéries de son propre territoire ou vers de nouveaux milieux sociaux-culturels ». Il s’agit plutôt d’un état d’esprit, mais il n’y a pas en vue des modifications institutionnelles définies, des mutations liturgiques, a fortiori pas de révisions doctrinales. Je pense que ce pape « venu du bout du monde » veut surtout promouvoir une manière qui lui est propre, imprimer son charisme spécifique.
V. G. – Vous voulez dire que c’est un pontificat pour rien ?
C. B. – Je n’ai pas dit ça, Monsieur Ganimara ! Il est possible, en tout cas, que le pape François soit le dernier à bénéficier d’une telle présence auprès de l’opinion publique. Il y a, depuis Pie XII, une croissance de la popularité du pape qui, jusqu’à un certain point, depuis le Concile, compense la décroissance de l’autorité doctrinale et morale de l’Église. Avec le pape François, cette ferveur populaire est vraiment très impressionnante. Mais avec un grand écart, qui était déjà considérable sous Jean-Paul II, entre le pape qu’on acclame et l’Église dont on refuse ou dont on ignore tranquillement l’enseignement, même lorsqu’on est catholique. Est-il possible que cela puisse perdurer, en écartant encore l’ouverture du compas, dans la mesure où le catéchisme est de moins en moins enseigné ? J’observe par ailleurs que le pape François secoue le vieil arbre de la Curie romaine, une Curie en l’état d’une administration qui gère depuis un demi-siècle le post-concile. Il la secoue par ses discours, mais surtout par le fait qu’il subvertit en permanence les cadres établis au moyen de ses réseaux personnels de contacts, d’information et de décision. Il ne remet nullement en cause les institutions du gouvernement de Pierre comme telles, mais il fragilise leur mode actuel d’exercice. Qui pourrait regretter que cette administration romaine, au moins aussi rigide que l’administration ecclésiale d’avant Vatican II, soit ainsi relativisée ? Peut-être s’apercevra-t-on un jour que le rôle providentiel dévolu à ce pape était de déblayer le terrain pour les réformateurs du futur.
V. G. – Pour ceux d’une réforme ratzinguérienne et non pas congardienne, si je vous suis bien ?
C. B. – Il faut rêver, ou plutôt espérer : ceux d’une réforme ratzinguérienne qui se substituerait à la réforme congardienne des années 60. Un retour à la case départ, et puis un nouveau départ, en somme. Il faut convenir que les responsables d’Église pour le vouloir sont rares. Et que beaucoup n’en veulent pas.
V. G. – C’est trop leur demander : c’est énorme !
C. B. – C’est la crise de l’Église qui est énorme. Et elle n’en est qu’à ses débuts. Je cite au début du dossier de L’Homme Nouveau une conférence faite à Milan par le cardinal Schönborn, archevêque de Vienne, décrivant l’Église comme une barque qui semble dans nos pays au bord du naufrage. Le catholicisme paraît chaque jour davantage une anomalie pour la culture occidentale, laquelle est devenue, pas trop profondément on espère, une culture mondiale. Et au sein de l’Église, c’est l’indifférence au contenu structuré de la foi et de la morale, l’affadissement de la liturgie, l’effacement du sacerdoce.
Mais l’espérance doit briller. La réforme de « restauration » s’appuyait sur un mouvement qui l’avait précédé et qui continue toujours, un mouvement très large de renouveau spirituel, catéchétique, missionnaire, vocationnel, ce que l’on a nommé le « nouveau catholicisme ». Numériquement faible, il subit la formidable pression de la modernité. Alors, quelle réforme demain pour l’Église romaine ? « Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort », dit saint Paul. Dans une « infirmité » qui ne peut que s’accroître, ce qui fait l’essence de l’épiscopat romain et universel, à savoir dire la foi au nom du Christ sans possibilité d’errer, demeurera comme l’or pur qui reste au fond du tamis de la crise.
Prions pour la réforme “ratzingerienne”.
Nous sommes nombreux à le regretter : “au sein de l’Église, c’est l’indifférence au contenu structuré de la foi et de la morale, l’affadissement de la liturgie, l’effacement du sacerdoce”. Déjà la liturgie ressuscite grâce, soit à des prêtres qui se sont lassés de son affadissement, soit à de jeunes prêtres qui ont compris sa place centrale dans la vie de l’Eglise.
Souhaitons que la réforme de la Curie “secoue aussi le vieil arbre” de l’Eglise entière, et pousse à rétablir les vraies priorités : l’attention aux fidèles et à ceux qui pourraient le devenir, la pastorale, la distribution des sacrements, en premier lieu de la pénitence, et tout cela doit passer avant l’administration de l’Eglise, du diocèse, de la paroisse. On peut penser que l’administration prenait peu de temps au Curé d’Ars…
Nous enterrons demain un de nos amis, pratiquant de toujours, dont le curé de la paroisse n’a pas le temps de célébrer les funérailles. Il a fallu trouver un prêtre ami de la famille, alors que les funérailles sont, en dehors d’un adieu amical à un de nos frères, une occasion pastorale exceptionnelle.
Les équipes d’accompagnement sont très nécessaires, et le plus souvent dévouées, mais elles ne peuvent remplacer un prêtre. C’est vrai, ils sont de moins en moins nombreux, mais c’est une raison de plus pour qu’ils se concentrent sur l’essentiel.
Je suis surpris par la superficialité de la lecture de Vraie et fausse réforme du P. Congar par le P. Barthe. De la même manière, il semble ignoré que, dans l’esprit d’Y. Congar, la primauté du pastoral n’est pas un abandon du doctrinal. C’est plutôt à comprendre dans le sens du développement de la “forme pastorale de la doctrine” que demandera plus tard Jean XXIII aux pères conciliaire dans le discours d’ouverture du concile (Gaudet Mater Ecclesia, 11 octobre 1962). On peut bien entendu être en désaccord avec cette position théologique mais il faut alors la critiquer sur le plan qui est le sien : la théologie fondamentale et non simplement une lecture sociologique et politique du thème de l’adaptation au monde. Bref, ce genre de critique se travaille…
Le Pape François, outre un changement volontaire de style (attitudes publiques, paroles, simplicité vestimentaire, lieu d’habitation), a commencé une réforme de la Curie et en premier la Banque du Vatican (commencée par Benoit XVI) puis a créé un “ministère de l’économie et des finances”, il a aussi écarté de nombreux Cardinaux et mis des nouveaux à la place: Il évacue donc en ce moment ce qui a poussé Benoit XVI à la démission. Il a aussi demandé aux évêques de changer de vie et d’attitude, or c’est Rome qui avalise les choix des évêques; il va donc appliquer sa norme par ce biais (mais il n’aura pas le temps de tout épurer ainsi avant sa mort). Il prépare aussi le traitement de quelques disputes médiatique récurrentes (la communion des divorcés remariés en particulier).
Pendant ce temps le “Peuple de Dieu” évolue et les anciens meurent alors que les nouvelles générations arrivent, entre les deux le trou des quadra-quinquagénères. Les idéologies de 68 ayant fait leurs (mauvaises) preuves, les jeunes cherchent autre chose. Les diocèses mal gérés tombent en faillite, près de 50% des prêtres ne sont pas diocésains mais d’ordre, fraternités, communautés (ex: St Jean, St Pierre, St Martin, Emmanuel, …) qui regroupent bien plus de séminaristes que les séminaires diocésains.
Les autres continents “poussent”.
Vatican II est ovationné par les anciens mais certains textes sont critiqués ou passés sous silence, et ce concile sera dans 50 ans pas plus connu que le sont les conciles d’il y a un siècle et plus aujourd’hui… Et afin de ne pas sombrer dans la “soupe tiède” ou dans les schismes, le dogme catholique sera pour le coup épuré de ses fioritures mais dans le respect de la Tradition héritée de l’antiquité chrétienne.
Pour l’instant il faut travailler à la nouvelle évangélisation et à la restauration des catholiques dans la vie publique d’où la laïcité franc-maçonne prétendait les chasser sans bruit ni vagues.
LA TOUR DU PIN, le 19 Mars 2014
” Fête de Saint Joseph Artisan ”
Au Très Saint Père, Le Pape François,
Vous citez l’Apôtre Saint Paul : ” Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort ”
Pape François, vous voulez une Réforme efficace, humblement je vous le demande, Le meilleur changement que vous puissiez faire, serait de parler en Vérité :
Et de faire rétablir ce qui est caché aux fidèles Catholiques depuis trop longtemps, par la Publication Officielle du Troisième Secret de Fatima. Les révélations faites par la Très Sainte Vierge Marie, à Soeur Lucie, qui ne fut pas entendue par le pape Jean XXIII . Alors qu’il lançait le Concile de Vatican II, a-t-il eu peur de communiquer les Prédictions et les paroles de la Très Sainte Vierge Marie au monde ?
Revenez à l’Evangile, vous rendrez efficace la ferveur populaire. Vous relancerez les Vocations Sacerdotales Diocésaines qui font tant défaut à l’église Catholique à travers le monde. Il y aura beaucoup de conversions aux Catholicisme avec la connaissance exacte du Troisième Secret de Fatima, dans la foi au Saint Nom du Christ.
De nombreux Païens se convertirons, les massacres des chrétiens cesseront. Vous serez bénit par Dieu.
En la Fête de Saint Joseph Artisan, je vous dis humblement mon union de prière avec vous Très Saint Père François. Votre Frère et Abbé Guy François, Prêtre Missionnaire de la Communauté des Chanoines Régulier de Saint Augustin.