10 ans après avoir été ordonné au diocèse de Perpignan-Elne, Mgr André Marceau, 68 ans, vient d’être nommé à Nice. Il répond à l’Indépendant :
Comment avez-vous été informé de cette nomination ? Avez-vous été consulté ?
Disons que cela fait à peu près trois semaines que la question m’a été posée par le Nonce Apostolique qui est l’ambassadeur du pape à Paris. C’est une sorte d’entretien d’embauche au cours duquel, pour ma part, on fait valoir ses raisons de rester car j’étais véritablement surpris qu’on me propose Nice. J’ai eu la confirmation lundi dernier. Ce n’est pas un cursus de carrière que j’avais envisagé. Sachant que la fin de la mission d’un évêque se situe vers les 75 ans, honnêtement à 68 ans, je pensais rester à Perpignan et j’avais d’ailleurs des arguments pour rester. […] J’aurais aimé terminer la maison Jean-Paul II du centre diocésain, c’est-à-dire, la mettre en ordre de marche car cela fait à peine un mois que cela fonctionne. Mais je suis heureux pour le diocèse d’avoir réalisé ce nouvel ensemble, cette chapelle, la bibliothèque dont l’aménagement n’est pas encore finalisé. Sans oublier la maison de l’évêque encore en travaux et dans laquelle je n’habiterai jamais. Oui, j’aurais aimé que tout soit terminé pour aller plus loin au niveau pastoral, après le synode.
Autrement, que retenez-vous de votre passage en Roussillon et de la ferveur locale ?
Déjà, je connaissais un peu le département pour être venu depuis l’enfance en vacances à Angoustrine. Et je porte un regard positif sur ce département. J’ai reçu un très bel accueil dans le milieu de l’église mais aussi dans la société civile. J’ai rencontré des gens engagés. Beaucoup de personnes engagées dans l’église, aussi. Avec une ferveur similaire à ce que j’avais vécu à Bordeaux, d’où je viens. Mais je dois dire avoir été impressionné par le pèlerinage à Font-Romeu. Il y a la Sanch que j’ai également découverte, une tradition porteuse de sens. Et que dire de la beauté du patrimoine religieux qui m’a émerveillé !
Y a-t-il une chose qui va vous manquer ?
Le matin, quand je viens à la maison diocésaine et que j’ai le Canigou en face, je suis heureux de le voir. Et pour tout vous dire, la première fois que je suis monté au sommet, c’était en 1981. Quand je suis arrivé en 2004, j’avais déjà un peu d’avance.
Comment va se passer l’intérim, en quelque sorte, jusqu’à votre départ ?
Aujourd’hui, je suis administrateur du diocèse jusqu’au 11 mai où je prendrai ma fonction à Nice. A partir de là, le diocèse sera vacant. Un conseil de consulteurs composé de prêtres que j’ai nommés élira ensuite un administrateur diocésain pour assurer l’intérim. Enfin, le Nonce Apostolique est chargé de faire un travail d’investigation pour trouver un évêque ou ordonner un prêtre. Je pense qu’il sera nommé avant la fin de l’année.”
On est toujours sidéré de voir un évêque “muté” sans que son remplacement n’ait été étudié. Imaginez la même incurie dans le privé : le directeur commercial est appelé au poste de secrétaire général, par exemple, et on verra d’ici la fin de l’année à recruter un nouveau directeur Commercial ou bien à promouvoir un commercial.
C est vrai que la gestion des “ressources humaines” episcopales laisse à désirer.
À l echelle du diocèse (Vannes) c est la même chose. On mute les prêtres et on regroupe de facto les paroisses au coup par coup pour remplacer les morts et les depart en retraite.