On s’y attendait. Depuis le début de cette année, le diocèse de San Diego (Californie) envisageait très sérieusement de se déclarer en faillite, afin de se placer sous la protection du « chapitre 11 » du Code sur la faillite des États-Unis (United States Bankruptcy Code) qui permet d’espérer un redressement judiciaire d’une société commerciale ou d’une organisation. Effectivement, le diocèse s’est officiellement déclaré en faillite le 27 février pour se prémunir contre 150 plaintes de particuliers visant des prêtres du diocèse accusés d’abus sexuels contre des mineurs, un énorme scandale révélé au début de l’année 2002 par le Boston Globe, particulièrement mal géné par l’épiscopat américain et qui a déjà coûté – hors sa réputation… – près de 2 milliards de $ à l’Église aux États-Unis.
Est-ce une décision de sagesse ? Il est difficile de répondre à cette question, mais, sans aucun doute, les finances du diocèse n’auraient pu supporter le coût des procès et des indemnités des 90 nouvelles plaintes annoncées venant s’ajouter aux 60 déjà en cours d’instruction et pour lesquelles le diocèse proposait, voici peu, une enveloppe globale d’indemnités de 95 millions de $.
Le diocèse de San Diego est le cinquième à se placer sous la protection du « chapitre 11 » après ceux de Tucson (Arizona), Spokane (Washington), Portland (Oregon) et Davenport (Iowa).
Même s’il y a présentement un débat extrêmement vif sur la question du délai de prescription de tels crimes – l’épiscopat américain, qui s’en mord les doigts aujourd’hui, ayant, dans la précipitation, opiné pour l’imprescriptibilité –, et sur la précipitation avec laquelle la plupart des ordinaires suspendent des prêtres sur de simples allégations (méthode que le cardinal Avery Dulles s.j. a condamnée à juste raison), deux brèches dans lesquelles se sont engouffrées des cohortes d’avocats avides représentant de supposées victimes qui ne l’étaient pas moins, il faut bien admettre que le scandale est énorme, même s’il est sans commune mesure, dans son étendue, avec les abus sexuels dont sont victimes, par exemple, les enfants confiés à l’enseignement public américain qui lui est protégé par la prescription. L’archevêque de Denver, Mgr Charles Chaput, s’est élevé vigoureusement contre ce “deux poids, deux mesures” en février dernier (http://www.archden.org/dcr/news.php?e=351&s=2&a=7360).
Ce scandale est essentiellement du au laxisme moral des années 1960 et 1970, au manque de discernement – pour ne pas dire à la complicité intéressée – de beaucoup de ceux à qui l’Église avait confié le scrutin des candidats au sacerdoce (on lira avec intérêt – et dégoût –, sur ce sujet, le livre Goodbye ! Good Men de Michael S. Rose). Ce scandale des prêtres dits “pédophiles” (infime minorité de cas) est en fait celui de prêtres homosexuels (énorme majorité), et écrivant prêtres on devrait aussi pour faire “bonne mesure” rajouter diacres et… évêques. Mais cela n’est pas acceptable pour le lobby “gay” et l’on comprend, dès lors, les réticenses ecclésiatiques et les résistances médiatiques quant à la réception de l’Instruction de la Congrégation pour l’Éducation catholique sur les candidats homosexuels au sacerdoce (http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/ccatheduc/documents/rc_con_ccatheduc_doc_20051104_istruzione_fr.html), du 4 novembre 2005.
Comme il est toujours utile de ne pas rester à la surface des choses, je me suis livré à une étude détaillée sur la liste des prêtres dont le comportement criminel est assuré, liste que le diocèse de San Diego vient de publier sur son site. Qu’il soit, au préalable, précisé quelques détails. La liste du diocèse de San Diego inclut également des prêtres qui ont été en ministère dans le diocèse de San Bernardino, pour la simple raison que ce dernier a été érigé en 1978 par démembrement du premier (qui lui fut créé en 1936). Les deux diocèses totalisent une population de baptisés catholiques de près de 2 millions d’âmes, et un clergé de près de 600 prêtres (séculiers et réguliers). Je n’ai pas eu le temps de rechercher le nombre cumulé de prêtres de ces deux diocèses, depuis le premier cas aujourd’hui allégué de l’abus sexuel d’un prêtre contre un mineur remonte aux années 1930. C’est assez dire que ce sont des milliers de prêtres qui, depuis plus de soixante-dix ans, ont exercé leur ministère dans ces vastes territoires de la Californie.
Le liste ne comporte que 39 noms pour les deux diocèses, voici le “statut” présent de ces prêtres (sources diocésaines) : 1 prêtre a été excardiné et exerce son ministère dans un autre diocèse (dans ce cas, un diocèse du Mexique) ; 2 prêtres ont quitté le sacerdoce pour se marier ; 20 prêtres sont décédés ; 1 prêtre est présumé décédé ; 5 prêtres sont retraités (après avoir été retirés de leurs paroisses respectives) ; 3 prêtres ont renoncé au sacerdoce ; 2 prêtres ont été canoniquement réduits à l’état laïc ; le statut de 5 autres prêtres est inconnu des deux diocèses.
Voici, enfin, par décennie, le nombre d’allégations d’abus sexuels enregistré : 1930 : 1 ; 1940 : 4 ; 1950 : 40 ; 1960 : 44 ; 1970 ; 42 ; 1980 : 10 ; 1990 : 2 ; 2000 : 0. On notera les deux “pics” des affreuses années 1960 et 1970 qui totalisent plus de la moitié des cas allégués sur trois quarts de siècle…
Est-ce une décision de sagesse ? Il est difficile de répondre à cette question, mais, sans aucun doute, les finances du diocèse n’auraient pu supporter le coût des procès et des indemnités des 90 nouvelles plaintes annoncées venant s’ajouter aux 60 déjà en cours d’instruction et pour lesquelles le diocèse proposait, voici peu, une enveloppe globale d’indemnités de 95 millions de $.
Le diocèse de San Diego est le cinquième à se placer sous la protection du « chapitre 11 » après ceux de Tucson (Arizona), Spokane (Washington), Portland (Oregon) et Davenport (Iowa).
Même s’il y a présentement un débat extrêmement vif sur la question du délai de prescription de tels crimes – l’épiscopat américain, qui s’en mord les doigts aujourd’hui, ayant, dans la précipitation, opiné pour l’imprescriptibilité –, et sur la précipitation avec laquelle la plupart des ordinaires suspendent des prêtres sur de simples allégations (méthode que le cardinal Avery Dulles s.j. a condamnée à juste raison), deux brèches dans lesquelles se sont engouffrées des cohortes d’avocats avides représentant de supposées victimes qui ne l’étaient pas moins, il faut bien admettre que le scandale est énorme, même s’il est sans commune mesure, dans son étendue, avec les abus sexuels dont sont victimes, par exemple, les enfants confiés à l’enseignement public américain qui lui est protégé par la prescription. L’archevêque de Denver, Mgr Charles Chaput, s’est élevé vigoureusement contre ce “deux poids, deux mesures” en février dernier (http://www.archden.org/dcr/news.php?e=351&s=2&a=7360).
Ce scandale est essentiellement du au laxisme moral des années 1960 et 1970, au manque de discernement – pour ne pas dire à la complicité intéressée – de beaucoup de ceux à qui l’Église avait confié le scrutin des candidats au sacerdoce (on lira avec intérêt – et dégoût –, sur ce sujet, le livre Goodbye ! Good Men de Michael S. Rose). Ce scandale des prêtres dits “pédophiles” (infime minorité de cas) est en fait celui de prêtres homosexuels (énorme majorité), et écrivant prêtres on devrait aussi pour faire “bonne mesure” rajouter diacres et… évêques. Mais cela n’est pas acceptable pour le lobby “gay” et l’on comprend, dès lors, les réticenses ecclésiatiques et les résistances médiatiques quant à la réception de l’Instruction de la Congrégation pour l’Éducation catholique sur les candidats homosexuels au sacerdoce (http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/ccatheduc/documents/rc_con_ccatheduc_doc_20051104_istruzione_fr.html), du 4 novembre 2005.
Comme il est toujours utile de ne pas rester à la surface des choses, je me suis livré à une étude détaillée sur la liste des prêtres dont le comportement criminel est assuré, liste que le diocèse de San Diego vient de publier sur son site. Qu’il soit, au préalable, précisé quelques détails. La liste du diocèse de San Diego inclut également des prêtres qui ont été en ministère dans le diocèse de San Bernardino, pour la simple raison que ce dernier a été érigé en 1978 par démembrement du premier (qui lui fut créé en 1936). Les deux diocèses totalisent une population de baptisés catholiques de près de 2 millions d’âmes, et un clergé de près de 600 prêtres (séculiers et réguliers). Je n’ai pas eu le temps de rechercher le nombre cumulé de prêtres de ces deux diocèses, depuis le premier cas aujourd’hui allégué de l’abus sexuel d’un prêtre contre un mineur remonte aux années 1930. C’est assez dire que ce sont des milliers de prêtres qui, depuis plus de soixante-dix ans, ont exercé leur ministère dans ces vastes territoires de la Californie.
Le liste ne comporte que 39 noms pour les deux diocèses, voici le “statut” présent de ces prêtres (sources diocésaines) : 1 prêtre a été excardiné et exerce son ministère dans un autre diocèse (dans ce cas, un diocèse du Mexique) ; 2 prêtres ont quitté le sacerdoce pour se marier ; 20 prêtres sont décédés ; 1 prêtre est présumé décédé ; 5 prêtres sont retraités (après avoir été retirés de leurs paroisses respectives) ; 3 prêtres ont renoncé au sacerdoce ; 2 prêtres ont été canoniquement réduits à l’état laïc ; le statut de 5 autres prêtres est inconnu des deux diocèses.
Voici, enfin, par décennie, le nombre d’allégations d’abus sexuels enregistré : 1930 : 1 ; 1940 : 4 ; 1950 : 40 ; 1960 : 44 ; 1970 ; 42 ; 1980 : 10 ; 1990 : 2 ; 2000 : 0. On notera les deux “pics” des affreuses années 1960 et 1970 qui totalisent plus de la moitié des cas allégués sur trois quarts de siècle…