En application de la politique de protection des enfants et des mineurs que l’archevêque de Philadelphie (Pennsylvanie) a fait appliquer en octobre 2012, un an après son installation, Mgr Charles Chaput a entamé une procédure de réduction à l’état laïc de deux prêtres de son presbyterium. L’annonce en a été faite par un communiqué du 23 février. Elle vise les prêtres James J. Collins, 75 ans, et John P. Paul, 67 ans, soupçonnés, avec crédibilité, d’avoir commis chacun de son côté un abus sexuel sur un mineur il y a une quarantaine d’années. Les deux prêtres avaient déjà été placés en « congé administratif » par l’archevêque respectivement en mai et décembre 2013, une mesure qui leur a permis de continuer à toucher leurs traitements et à bénéficier d’une protection sociale tout en étant interdits de toute activité liée à leur état sacerdotal. Les deux prêtres peuvent faire appel au Saint Siège de cette procédure de réduction à l’état laïc – dont on estime qu’il confirmera la procédure lancée par Mgr Chaput –, à défaut, ils seront réduits à l’état laïc pat l’archevêque et pourront être contraints à une fin de vie de prière et de pénitence.
Ce ne sont malheureusement pas des cas uniques de réduction à l’état laïc aux États-Unis, mais je tenais à les signaler pour plusieurs raisons. D’abord, pour illustrer le fait qu’après la révélation médiatique du scandale des abus sexuels sur des mineurs par des prêtres dans l’archidiocèse de Boston en janvier 2002, la réaction du Saint Siège et de l’Église aux États-Unis a été rapide, vigoureuse et constante depuis douze ans. L’exemple que je rapporte aujourd’hui s’applique à des faits commis, je le souligne, voici quarante ans… Le grand sérieux de la réaction ecclésiale fait qu’aujourd’hui les institutions catholiques aux États-Unis sont les plus sûres pour les enfants et les mineurs. Ce n’est pas le cas pour d’autres confessions religieuses ou pour des institutions non confessionnelles – enseignement public, clubs sportifs, etc. Pourtant, c’est l’Église catholique qui est quotidiennement accusée aux États-Unis par les médias, dans des feuilletons ou des films, de “protéger” ses prêtres “pédophiles”. Il est commode de toujours cibler le même arbre tout en se refusant à voir la forêt… Mais c’est injuste et, surtout, dangereux pour les enfants. On peut critiquer l’Église pour les comportements criminels de certains de ses membres, mais on pourrait aussi, parfois, s’en inspirer…
Depuis le code de droit canonique de 1983 (qui a remplacé celui de 1917) on ne parle plus de “réduction à l’état laïc” mais de “renvoi de l’état clérical” pour les clercs. Ceci n’est qu’une précision sémantique qui n’enlève rien à l’intérêt des informations bien documentées et mesurées que vous postez sur votre site.
Cordialement.