Mgr Olivier de Germay s’en prend au pessimisme dans son dernier éditorial :
“Oui, le pessimisme est une tentation qui nous guette, et cela est vrai aussi en Corse. J’entends parfois des discours désabusés sur la situation de l’Ile, sur son avenir, sur la baisse des vocations, sur les églises qui se vident, etc. « Tout fout l’camp » disons-nous parfois, l’air de dire qu’avant, tout allait bien. Ce pessimisme est stérile car il est paralysant. Affectés par cette pathologie spirituelle, nous avons tendance à baisser les bras et à nous raccrocher à quelques témoignages du passé qui n’ont pas encore disparu.
Animé de la vertu d’espérance, le chrétien ne se démobilise pas
Or, nous dit le Pape, « ne nous laissons pas voler l’Espérance ! » L’Espérance, en effet, est cette vertu chrétienne – à ne pas confondre avec une sorte d’optimisme naïf – qui permet de reconnaitre le travail de l’Esprit Saint au sein même des situations d’épreuve, au milieu des « déserts spirituels ». Animé de cette vertu, le chrétien ne se démobilise pas, au contraire il sait pouvoir compter sur la puissance de la grâce car « là où le péché s’est multiplié, la grâce a surabondé » (Rm 5,20).
Il est vrai qu’au milieu de véritables atouts et richesses, il y a de réelles pauvretés spirituelles sur notre Ile aujourd’hui – et ne pas les voir serait peut-être pire que le pessimisme – mais la vraie question est : que faisons-nous pour y faire face ? Parmi les solutions qu’il propose, le Pape a cette phrase étonnante : « le Fils de Dieu nous a invités à la révolution de la tendresse ».
Le Saint-Père nous demande de combattre l’individualisme ambiant – qui oppose et isole les personnes – en développant une culture de la rencontre. A une époque où l’on peut facilement communiquer avec une personne habitant de l’autre côté de la planète tout en ignorant son voisin de palier, il devient urgent d’apprendre à recréer les liens d’une authentique fraternité. Sortons de nos isolements confortables, dépassons nos soupçons ou nos peurs de l’autre pour oser la rencontre et servir les soifs de communion et de tendresse qui sont en nous.
Faisons-le là où nous vivons, mais aussi, et tout particulièrement, au sein de nos communautés paroissiales. Comment, en effet, ceux qui n’ont pas la chance de connaitre le Christ, mais qui pourtant se sentent attirés par « le spirituel », pourraient-ils avoir envie de rejoindre nos assemblées si celles-ci sont composées d’individus qui s’ignorent ? Ils risquent bien de se tourner vers la très à la mode « spiritualité du bien-être » qui ne fait que les enfermer dans leur ego. A moins qu’ils n’aillent vers d’autres Eglises, ou alors vers des sectes à l’apparence très fraternelle…
Sortons de nos isolements confortables, dépassons nos soupçons ou nos peurs de l’autre
Ne sous-estimons pas l’invitation du Saint Père. Son appel à une « fraternité mystique » a de quoi modifier en profondeur notre façon de vivre. Il s’agit en effet « d’apprendre à reconnaitre Jésus dans le visage des autres ». Comme tout apprentissage, cela demande de la patience. Mais c’est le seul moyen pour véritablement transformer nos relations. Dans cette lumière, l’autre n’est plus un concurrent, un étranger, un inconnu dont la vie ne m’intéresse pas, ou celui qui m’a offensé… il est quelqu’un qui a du prix aux yeux de Dieu, quelqu’un pour qui le Christ est mort. Même s’il n’est pas chrétien, le Christ est déjà présent en lui, il attend de se manifester à lui, et peut-être suis-je celui grâce à qui ce dévoilement sera possible, si je veux bien passer du triste pessimisme à la joie de croire !
Pas d’angélisme dans les propos du Pape : l’autre parfois me fait souffrir, mais il s’agit aussi « d’apprendre à souffrir en embrassant Jésus crucifié quand nous subissons des agressions injustes, sans jamais nous lasser de choisir la fraternité ».
Ce choix d’aimer au-delà de nos simples affinités humaines, est le témoignage que le monde attend. Choisissons donc la fraternité et entrons avec joie dans l’Espérance !”
Vous avez parfaitement raison dans votre exhortation à s’ouvrir à l’autre. Mais il faut reconnaître que nous assistons à une montée du communautarisme en Corse dû à l’arrivée trop massive d’étrangers à la culture corse. Les insulaires, et avec eux les corses du continent, ne se sentent plus chez eux dans leur île, non pas par individualisme (le corse est hospitalier), mais par la crainte de se laisser submerger par des modes de vie consuméristes qui les inquiètent et les coupent de leurs racines.
(Jérémie 6:14, 15) 14 Et ils essaient de guérir l’effondrement de mon peuple à la légère, en disant : ‘ Il y a la paix ! Il y a la paix ! ’ alors qu’il n’y a pas de paix. 15 Ont-ils eu honte d’avoir commis une chose détestable ? D’abord, ils n’ont vraiment pas honte ; et puis ils n’ont jamais su ce que c’est que de se sentir humilié. C’est pourquoi ils tomberont parmi ceux qui tombent ; au temps où il me faudra leur faire rendre des comptes, ils trébucheront ”, […]
rester dans l’espérance,ne pas céder au pessimisme ! oui c’est possible : en aimant ! relire Saint Paul et son exhortation sur l’amour : tout est dit et c’est un bon examen de conscience ….
Merci Mgr , àtravers vos paroles ,je vois le vrai visage de Jésus
Si je comprends bien, chaque Chrétien, avec ses petits bras et les quelques heures de disponibilité que la vie (sociale, professionnelle, etc) lui laisse est prié d’aller rayonner sa Foi et témoigner d’une religion que ceux qui en ont la garde ne promeuvent pas, “par peur du prosélytisme”.
Nous faisons ce que nous pouvons, mon Prince…
on veut la fraternité, mais que faire si le voisin ne veut pas? ou s’il accepte l’amitié en pensant au vers de Racine: “J’embrasse mon rival mais c’est pour l’étouffer”? les situations difficiles ne sont pas évoqueés
“S’il n’est pas chrétien, le Christ est déjà présent en lui”….(‘sic)
ça veut dire quoi????Je clique sur “aide”Merci
C’est évidemment bien, Monseigneur, c’est toujours bien d’inviter à cultiver la belle vertu théologale de l’espérance. Mais enfin, dans le contexte du drame que vit la France aujourd’hui, soumise à une marche forcée de déchristianisation, de violence, de déshumanisation sous la botte tyrannique d’un pouvoir mensonger et destructeur, il n’est pas convenable de passer sous silence ce contexte particulier dans lequel en effet doit toujours s’inscrire l’espérance.
Car l’espérance peut aussi, doit aussi dans le contexte que nous connaissons aujourd’hui, s’inscrire dans l’action. Le devoir de l’action pour les catholiques, pour vos fidèles, est de contribuer à la mise en œuvre de la doctrine sociale de l’Eglise dont le critère primordial est celui de la défense des plus faibles. Aujourd’hui le pouvoir s’attaque à la vie et à la famille et en particulier à la filiation et ainsi aux enfants en invoquant des justifications idéologiques et déraisonnables d’une égalité ignorante des différences. La machine folle poursuit sa course avec puissance.
Il y a en France toute une partie du peuple animée au plus profond par l’espérance et qui agit face à ce contexte si grave que nous venons de décrire et que vous passez sous silence. Voilà bien de quoi redonner de l’espérance aux fidèles y compris de votre diocèse : s’engager pour la défense des enfants c’est-à-dire des plus faibles. L’exemple nous a été donné pas plus tard que le 2 février. Pourquoi ne l’évoquez-vous-même pas ? « Sortir des isolements confortables », n’est-ce pas ce qu’ont fait tous ces gens de bonne volonté en traversant la France pour faire entendre publiquement un langage de raison, de responsabilité, d’honneur ? Tous ceux qui « veillent », et ceux qui font « sentinelles » aux dépens de leur confort pour le coup, aux dépens de leur sécurité en face d’une police sortant parfois de ses droits ?
Le combat pour le respect des lois naturelles, voilà de quoi réveiller le bon peuple catholique qui n’attend que d’être convaincu par un discours argumenté de ses pasteurs car on est là au cœur du message de la Révélation. L’Eglise a des certitudes, elle a des messages décisifs pour le bien commun, messages qui lui sont propres au titre de la foi mais qui en même temps rejoignent la raison commune. Les autorités ecclésiales doivent enseigner, transmettre, exposer, expliciter, faire contempler la splendeur de la vérité à leurs ouailles, POUR QUE TOUS LES CATHOLIQUES SOIENT A L’UNISSON DANS LA VÉRITÉ. Ainsi sera partout développé le dynamisme dans le combat en faveur du bien commun, et l’évangélisation du peuple chrétien lui-même sera source d’espérance… et de vocations…
@ Jean
Vous tapez dans le mille : que faire si les rares évêques les plus conservateurs que nous ayons se contentent d’aborder des thèmes généraux et de nous inciter à prier ?
Ils ont la mission très élevée d’enseigner, guider et sanctifier les âmes de leur diocèse dont ils sont personnellement responsables devant Dieu.
Ils confirment : ils savent donc qu’à cette occasion Jésus-Christ fait de ces jeunes confirmés nous des “miles Christi”, des militants. A quoi servent des militants qui ne militent pas ?
De quels enseignements pratiques — donc apologétiques — avons-nous besoin sur la défense de la famille contre l’avortement, l’euthanasie, la propagande de l’idéologie du genre à l’école ? Les recevons-nous ?
Quels appels à agir et quels efforts d’ensemble nous faut-il pour nous organiser en contre-poids face aux fausses élites anti-catholiques comme Peillon et les autres ?
Et si l’on vérifie que personne ne le fait, il faut le faire soi-même : s’organiser, par les moyens pacifiques et légaux, et sensibiliser sans relâche tous les milieux… mais sur la base de la doctrine catholique traditionnelle, car c’est le seul fondement solide, le seul socle de confiance, le seul ensemble de principes qui ne changera jamais…
Nous avons assisté à la messe de l’Assomption à Galleria (sud de Calvi). Le prêtre a enfilé sa soutane à côté de l’autel devant les fidèles, pendant que les enfants priés de s’attrouper en rond autour de l’autel, faisaient”Coucou” à Papa et Maman, et Papy et Mamie, pendant toute la messe ! La Corse aussi est contaminée et il est temps de l’évangéliser car nombreux sont les usurpateurs du mot catholiques tandis que peu sont réellement croyants, pratiquants et fidèles à Rome. Ce n’est pas du pessimisme ! C’est la triste réalité ! Y’a du boulot, Monseigneur !