La Catholic League For Religious and Civil Rights, présidée de main de maître par William (Bill) Donohue (www.catholicleague.org), s’est fait une spécialité de débusquer et de dénoncer notamment la chritianophobie du politiquement-correct : un apostolat laïc dont nous ferions bien de nous inspirer de ce côté-ci de l’Atlantique, comme nous y invitait de nouveau voici peu le célèbre journaliste italien Vittorio Messori (www.catholicnewsagency.com/new.php?n=8710).
Presque chaque jour, la Catholic League publie un communiqué de son président dans le style si particulier qui est le sien, pétri de pugnacité, de bon sens, d’humour et d’orthodoxie. Je tâcherai, autant que la chose me sera possible, de vous offrir ici la traduction de ces communiqués.
Voiici celui daté du 23 mars et qui a pour titre : Rhode Island School Bans Easter Bunny (Une école du Rhode Island interdit le Lapin de Pâques) :
« William Rearick, Inspecteur général [1] des écoles publiques de Tiverton (Rhode Island), vient d’interdire la présence du Lapin de Pâques [2] à l’occasion d’une manifestation de bienfaisance qui doit se dérouler [le dimanche 24] à l’école secondaire de Tiverton [3]. Il a également interdit l’usage du mot “Pâques” dans toutes les manifestation se déroulant dans le cadre scolaire. Il a confié au Providence Journal que depuis dix-huit mois il était devenu “plus conscient qu’il y avait des gens ne possédant aucune origine chrétienne”. C’est Peter Rabbit [4] qui remplacera le Lapin de Pâques, et les enfants pourront se faire photographier avec lui.
Bill Donohue, président de la Catholic League, fait aujourd’hui ce commentaire :
“Je suis stupéfait que l’Inspecteur général Rearick n’ait que tout récemment découvert qu’il existait des juifs et des musulmans. Mais mieux vaut tard que jamais. Toutefois, ce n’est ni un juif ni un musulman qui s’est plaint du Lapin de Pâques, mais un ex-catholique, Michael Burk, vice président du conseil d’administration de l’école. Peu importe, j’ai une info pour l’inspecteur général Rearick : il n’est pas débarassé du problème.
“Il est déraisonnable qu’à l’époque qui est la nôtre, l’Inspecteur général Rearick puisse choisir de mettre à l’honneur un voleur. Comme tous les écoliers le savent, Peter Rabbit a volé dans le jardin de M. McGregor. En faire aujourd’hui un modèle de conduite pour des enfants influençables, c’est envoyer le mauvais signal. À tout le moins, il faudrait qu’une cellule de soutien psychologique soit dépêchée à la manifestation de demain.
“Mais il y a aussi quelque chose de beaucoup plus grave dans cette affaire. Cette manifestation a un petit goût de sexisme : Peter Rabbit a trois sœurs – Flopsy, Mopsy et Cottontail – et rien ne peut être trouvé dans leurs casiers judiciaires attestant qu’elles aient jamais commis un délit. Pourquoi ont-elles été passées sous silence ? (…) Dites [à l’Inspecteur général Rearick] de ramener le Lapin de Pâques puisque seuls des ex-catholiques sont susceptibles d’en être offensés ».
Traitée avec ironie, cette affaire qui semblera à première vue d’une assez médiocre importance, est pourtant très révélatrice de cette constante guérilla à laquelle se livrent les christianophobes du politiquement-correct. La Catholic League, dans chacune de ces escarmouches, fait donner ses troupes : des centaines de milliers d’adhérents qui par lettres, appels téléphoniques, courriels savent manifester leur désapprobation et arrivent, fréquemment, à obtenir réparation…
PS : Quelques précisions pour mieux comprendre ce texte, qui correspondent à nos appels de note : [1] Nous avons traduit par « Inspecteur général » ce qu’on nomme aux États-Unis Schools Superintendent ; [2] Le Easter Bunny, que nous avons traduit par Lapin de Pâques, est plutôt l’équivalent en France (sauf dans certaines régions de l’Est du pays où le « Lièvre de Pâques » sévit) des Cloches de Pâques, supposés, l’un et les autres, apporter des friandises aux enfants ; [3] La Middle School aux États-Unis scolarise les enfants de 10 à 13 ans, et correspond au premier cycle (6ème, 5ème, 4ème) de notre enseignement secondaire ; [4] Il s’agit, évidemment, du personnage créé par Beatrix Potter.