Dans une tribune publiée par le quotidien La Croix, le Primat des Gaules, qui a déjà participé à la Marche pour la vie le 19 janvier, annonce qu’il manifestera à La Manif pour Tous, organisée le 2 février à Lyon, en même temps qu’à Paris. Contre ceux qui pensent que, la loi étant passée, il faut rentrer chez soi et s’occuper de ses affaires, le cardinal Barbarin répond :
“Faut-il continuer à prier, parler, agir et à se manifester ? « Oui », et ce au nom même de l’Evangile du jugement dernier que l’on pourrait prolonger ainsi : « J’ai été privé d’un de mes parents dès ma naissance, et vous ne vous êtes pas manifestés ! »
Le changement de civilisation annoncé par Christiane Taubira se joue maintenant, spécialement dans le cadre de la Loi « Familles ». Elle ne parlera ni de GPA, ni de PMA mais on sait que, chassées par la porte officielle, ces questions rentreront par la fenêtre des amendements. On dit aussi que le gouvernement attend l’avis du Comité consultatif national d’éthique, mais on a pris soin d’écarter des voix discordantes.
Si l’accès à la PMA et la GPA est ouvert, c’est toute la filiation qui se trouvera bouleversée et désorientée. Pour la première fois, verra le jour une génération d’enfants privés intentionnellement de l’un de leurs parents. Qu’on pense simplement aux arbres généalogiques, tels qu’ils sont symbolisés jusqu’à ce jour, et tels qu’ils pourraient l’être demain : « Seules les fleurs artificielles n’ont pas besoin de racines » prévenait le philosophe.
Au fond, ces mesures consacreraient le droit de l’adulte sur le droit de l’enfant, le droit du plus fort sur celui du plus faible… déjà terriblement mis à mal par la loi sur l’avortement, qui se présentait comme une loi d’exception pour répondre à des situations de détresse, et que nous voyons dériver à vive allure depuis quelques décennies. Faudra-t-il supporter une nouvelle fois l’injustice revêtue des habits de la loi ? Chacun d’entre nous peut, aujourd’hui, reconnaître son existence comme le fruit de l’union d’un homme et d’une femme, quels qu’aient été les frasques ou les accidents de la vie de nos ancêtres, de nos parents… Qu’en sera-t-il demain ? Que dirons-nous aux enfants qui nous demanderont comment nous avons laissé faire cela ?
Heureusement, une parole traverse les siècles et les cultures, c’est celle de la conscience, inscrite dans le cœur et l’esprit des hommes. La Parole de Dieu l’éclaire et la rappelle. Il faut remercier tous les veilleurs : ils ne s’endorment pas et nous aident à rester vigilants. Pour les enfants sans naissance, sans parents, sans voix, pour les personnes sans âge, sans avenir, pour les sans-papiers, sans-pays, sans-domicile-fixe… Et pour tous les « sans » qui sont nos prochains d’aujourd’hui, la parabole du Bon Samaritain m’interpelle : moi, Philippe, prêtre, je ne peux pas « passer mon chemin » !
Le 2 février, à Lyon, ce sera le sens de ma présence à La Manif pour Tous.”
Merci! Et vive le collège Charles de Foucault à Rabat!
Je ne peux m’empêcher de trouver curieuse la manière de s’exprimer du cardinal Barbarin dans le dernier paragraphe : Heureusement, une parole traverse les siècles et les cultures, c’est celle de la conscience, inscrite dans le cœur et l’esprit des hommes. La Parole de Dieu l’éclaire et la rappelle.
La parole de Dieu ne ferait donc que rappeler ce qui est dans l’homme ?
Cela signifierait-il que le Verbe ne précède pas la création ?
Cet humanisme fondamental me semble suspect !
Un grand bravo d’un Philippe à un autre Philippe pour cette prise de position nette et claire et qui tranche heureusement avec le manque de courage d’autres grands clercs. Que tous les Philippe de France montent sur leurs grands chevaux (vapeur) et viennent nombreux à la manif !
Bravo Monseigneur.
Il faut toujours garder de l’huile dans nos lampes pour garder la flamme de la vie bien vivante !