Vincent Lambert est de nouveau menacé de mort par le Dr Eric Kariger, chef du service de gériatrie du CHU de Reims. Au cours d’une réunion avec la famille, ce matin, le médecin – catholique pratiquant, membre du PCD – a signifié sa décision : son patient, tétraplégique, en état de conscience minimale, mais par ailleurs en bonne santé, doit bénéficier de l’arrêt de l’obstination déraisonnable que constitue le maintien artificiel de sa vie par l’administration de nourritures et d’hydratation.
C’est une décision de mort, d’euthanasie par omission.
Elle n’est pas inattendue : voici des mois, depuis que le tribunal administratif de Chalons-en-Champagne avait ordonné que Vincent Lambert fût réalimenté après 31 jours de jeûne contraint, que le Dr Kariger se répandait dans la presse pour justifier la décision qu’il indiquait clairement vouloir reprendre, en invoquant les éléments de la loi Leonetti évoqués ci-dessus.
Car il faut le savoir, la loi Leonetti est déjà une loi d’euthanasie, même si la lettre de la loi permet de discuter l’application d’une décision d’arrêt des soins ordinaires que sont la nourriture et l’hydratation à une personne qui n’est pas du tout en fin de vie.
Les travaux préparatoires de la loi prévoyaient cependant qu’on ne cesse pas l’hydratation, en raison des souffrances que cela pouvait provoquer.
Même cette considération est aujourd’hui balayée car la première fois, Vincent Lambert a mis trop de temps à mourir…
Bien sûr, l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation sont censés servir au bien du patient, qui n’est pas malade et qui à l’occasion sort même de l’hôpital pour être en famille… Il l’aurait voulu, il n’a plus de vie relationnelle, il est dépendant : voilà ce que le Dr Kariger a répété dans la presse ces derniers mois. On « suspectait » chez lui un « refus de vivre ».
Que sa mère, son père, et d’autres membres de la famille aient suspecté chez lui une volonté de vivre, cela n’importe pas, le Dr Kariger prenant seul cette décision en interprétant le doute dans le sens de la mort, soutenu par la femme de Vincent et une partie de ses frères et sœurs.
Mais la question n’est pas de savoir ce qu’aurait voulu Vincent Lambert, mais de se demander s’il est licite de « laisser mourir » un être humain dans ces conditions, ou plutôt de provoquer délibérément sa mort en cessant de l’alimenter.
Tout au long de ces derniers mois, les convictions religieuses de Pierre et Vivianne Lambert, ses parents, présentés comme proches de la Fraternité Saint Pie X, ont aussi été évoquées dans la presse pour expliquer leur refus de la « réalité » et leur obstination en faveur de la vie de leur enfant.
Sans doute faut-il de nos jours avoir quelques convictions morales et religieuses pour comprendre que la vie humaine doit être respectée, même lorsqu’elle est diminuée et fragile. Mais nul besoin pour cela d’être « intégriste », réel ou supposé. Un des plus beaux documents dénonçant le caractère euthanasique du refus de nourriture et d’eau, soins toujours dus lorsqu’elles apportent un bénéfice au patient dans leur ordre propre, a été co-signé par Mgr Vingt-Trois et le grand rabbin David Messas. C’est ici.
Me Jérôme Triomphe, qui s’est battu comme un lion pour arracher une première fois Vincent Lambert à sa mort programmée, engage un référé pour empêcher cette nouvelle tentative. Procédure d’urgence : l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation est prévue dans de très brefs délais.
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Le docteur Eric Karigé est catholique pratiquant, il semblerait mais tout comme le pape François qui se met, au cours de sa dernière encyclique, à douter de la divinité du Christ —– pas étonnant que les évêques se rapprochent des imams, des rabbins, des pasteurs pour concélébrer en leur compagnie ——- et un catholique
” pratiquant ” de l’ église conciliaire peut très bien considérer que la vie n’a rien de sacré.
Chère Christiane
À lire votre commentaire, je vous conseille de douter de votre compréhension personnelle du texte plutot que de douter de la foi de notre Saint Père. Ce sera plus sage.
Ainsi, vous aurez la démarche humble de chercher à vous faire expliquer le texte que vous ne comprenez pas par un prêtre ou toute personne qui le comprend bien.
Bien fraternellement et en union de prières
La vie est sacrée. Mais la mort aussi devrait être sacrée et non pas indéfiniment retardée par des machines sur un lit d’hôpital.
Il ne me semble pas que le pape ait exprimé le moindre doute sur la divinité du Christ.
En revanche, qu’un “catholique pratiquant” estime qu’il peut infliger à une personne en “état de conscience minimale”, mais conscience tout de même, les abominables souffrances de la soif et de la faim sous prétexte qu’il a cru discerner un désir de mort chez cette personne, cela me laisse pantoise.
Car si son patient peut exprimer, d’une façon suffisamment claire pour que ce médecin le perçoive, le désir de voir abréger sa vie, c’est que sa “conscience minimale” n’est pas si minimale que cela, et donc qu’il y a un risque important qu’il ressente et la soif, et la faim.
Et bien entendu, il ne suffit pas que quelqu’un exprime le désir d’en finir avec la vie (surtout si cette expression n’est pas claire aux yeux de tous, mais même si elle l’était) pour qu’un médecin décide de l’assister dans le suicide qu’il désire. Le suicide assisté n’est pas (pas encore) autorisé en France !
En fait; le fait d’être catholique et ce que cela implique en matière de respect de la vie compte apparemment fort peu pour ce médecin devant le plaisir qu’il éprouve à se savoir maître de la vie et de la mort, d’usurper le rôle de Dieu ! un orgueil proprement diabolique, plus infâme encore de se draper dans le mensonge en se disant “catholique”, sans même dissimuler que sa décision n’a aucun fondement ni légal, ni médical (il n’a pas discerné clairement un refus de vivre chez sa victime, il se contente de la “suspecter”, et cela lui suffit pour tuer !)
Il me semble qu’une seule chose pourrait le contraindre, bien malgré lui, à cesser de jouer cet affreux rôle du “catholique” jouant de lacunes de la loi pour assassiner un innocent : ce serait que le pape, averti, lui demande personnellement et officiellement de renoncer : dans ce cas, il lui faudrait soit se soumettre (ce que j’espère, et pour Vincent Lambert, et pour l’âme du Dr Kariger), soit quitter son masque de “catholique”.
Il doit y avoir moyen de joindre le pape, par la nonciature et en lui écrivant directement à la maison Sainte-Marthe : il paraît qu’il prend connaissance des lettres qui lui sont adressées, même s’il n’y répond pas toujours; Et bien qu’il n’ait pas beaucoup de relations personnelles en France, il y a tout de même des gens qui doivent pouvoir s’adresser à lui, ne serait-ce que Mgr Aillet ou Mgr Rey, ou Mgr Barbarin, entre autres…
“Nul n’est tenu à des moyens extraordinaires pour le maintien de la vie.” Voilà la position de l’Eglise.
L’administration de nourriture (l’équivalent de pots pour bébés) à Vincent Lambert ne relève pas des moyens extraordinaires : il ne s’agit pas d’un traitement mais d’un soin qui, une fois la sonde installée, s’administre simplement et concourt à préserver sa vie en le nourrissant, ni plus, ni moins. Il n’est pas dans le coma, il n’est pas malade, il n’est pas en fin de vie. Dès lors qu’on prétend retirer cette alimentation en vue de le faire mourir, et non parce que l’alimentation le ferait souffrir ou s’avérerait inutile car incapable d’assurer sa subsistance, il y a euthanasie.