Aux termes d’une enquête menée auprès de 866 médecins de famille néerlandais, 10 % d’entre eux ont avoué qu’il leur arrive d’administrer des doses de morphine ou de dormicum bien au-delà des posologies recommandées en vue de hâter la mort d’un patient. Pour la presse néerlandaise, ces réponses sans fard au questionnaire proposé par une émission de télévision (« Altijd wat » de NCRV) et une revue médicale, Medisch Contact, sonnent comme la fin d’un tabou.
L’idée de l’enquête est venue à la suite de la suspension en octobre, puis dusuicide d’un médecin de Tuitjenhorn qui avait contrevenu en août dernier aux critères de conformité (« critères de minutie ») de l’euthanasie légale en injectant à un patient en phase terminale une dose massive de morphine, sans respecter le protocole médical établi. Le patient était mort dans la foulée.
De nombreux médecins avaient alors dit leur indignation devant les sanctions appliquées contre ce médecin, Nico Tromp, dénonçant à la fois les investigations des services d’inspection des médecins et des services judiciaires au motif que les directives officielles ne sont pas toujours applicables, selon eux, dans la réalité.
Voilà qui éclaire d’un jour plus exact la pratique de la « sédation palliative » aux Pays-Bas, dont il apparaît de plus en plus qu’elle est une sorte d’euthanasie qui ne dit pas son nom. Et qui, du point de vue moral, est bien plus ambiguë qu’une piqure létale : selon les cas, elle peut constituer un assassinat délibéré ou une pratique justifiée par l’état du patient. En brouillant les pistes entre euthanasie et soins palliatifs, elle a fait naître une zone grise où le débat peut s’enliser, laissant s’instaurer une mentalité euthanasique là où une conscience claire des limites fait défaut.
Les exemples donnés par les médecins interrogés laissent deviner cette ambiguïté.
Un médecin répond par exemple : « Lorsqu’un patient en phase terminale suffoque beaucoup ou qu’il a d’intenses douleurs qui résistent aux médicaments malgré qu’ils sont adaptés à son état, je lui donne la dose que j’estime nécessaire. En un tel moment, les protocoles ne me servent à rien. Ce n’est pas de la confection, mais du sur mesure. »
Un autre commente : « Un résultat nul de mes interventions aux yeux d’un mourant n’est pas excusable par un renvoi au protocole. »
Et un autre souligne qu’il a déjà donné un « dosage Tuitjenhorn » de sédatifs à une jeune patiente qui se trouvait dans « une situation abominable ».
Mais s’agit-il toujours de sédations euthanasiques – c’est-à-dire où l’intention de tuer est première ? L’absence de distinctions claires à ce sujet aux Pays-Bas, où l’on accepte très bien l’idée de mettre à mort un patient consentant dans des situations données, oblige à rester prudent. Car donner de la morphine à hautes doses à un patient dans les affres de l’agonie peut ne pas être un geste assassin, mais le seul moyen de le soulager, quitte à hâter (effet non directement souhaité) la survenue de sa mort. Ici, à l’évidence, on ne connaît pas assez les dossiers dans toute leur individualité pour pouvoir se faire une opinion à peu près juste.
D’autres témoignages sont beaucoup plus net, et bien plus inquiétants. Un médecin a ainsi répondu : « La dernière fois qu j’ai appliqué une sédation palliative, c’était à une patiente qui était arrivée au bout et qui faisait comprendre : “Je n’en peux plus, laissez-moi dormir.” Cette patiente s’est endormie en toute sérénité une demi-journée plus tard. » Ici, clairement, la sédation a eu pour but de faire survenir la mort.
D’ailleurs selon l’enquête, pas moins de 7 % des médecins interrogés ont indiqué avoir commencé la sédation palliative « trop tôt », alors qu’il n’était pas encore question de douleurs impossibles à soulager ou de suffocation.
En principe la sédation palliative est soumise elle aussi à des protocoles stricts : il s’agit d’endormir profondément le patient, afin qu’il ne ressente ni douleur ni suffocation, mais cela n’est « permis » que dans le cas où le patient n’a, au maximum, plus que deux semaines à vivre, ce qui est une appréciation subjective et même une affaire du serpent qui se mord la queue puisque, pendant cette sédation, il sera privé de nourriture et d’hydratation, retrait qui peut être la cause directe de la mort.
Quoi qu’il en soit l’aveu de la part de 7 % des médecins interrogés d’une sédation hors-la-loi indique que non seulement on est de plus en plus disposé à franchir les bornes, mais qu’en outre on s’en cache de moins en moins.
Pour Agnes van der Heide, professeur en soins de fin de vie, cette nouvelle donne n’est pas totalement inatttendue, même si elle ne s’attendait pas à de tels chiffres. « Cela ne m’étonne pas. Nous savions déjà que les médecins installent parfois une sédation palliative en vue de hâter la fin. Qu’ils le fassent en administrant des doses de médicaments plus élevées que ne le prévoient les directives et qu’il l’avouent désormais, c’est nouveau. » Le Pr van der Heide avait déjà mené sa propre enquête à ce sujet, estimant alors à 550 le nombre total d’administrations de surdoses de morphine qui constituaient des euthanasies cachées. Par rapport au nombre total de sédations palliatives cela représentait 3 % – nettement moins que le pourcentage que l’on peut escompter d’après les résultats de la dernière enquête de Medisch Contact.
Et cela s’accorde avec cette autre donnée qui en résulte : 6 % des médecins interrogés estiment que les directives néerlandaises actuelles ne sont pas en phase avec leur expérience de la pratique.
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Mourir pour mourir…
Mourir pour ressusciter
De toutes façons nous mourons et mourrons
Mais souffrir pour mourir qui ne veut y échapper ?
Si Dieu ne veut pas que les hommes souffrent de la faim , n’envoie-t-il pas d’autres hommes leur apporter le pain?
Et lorsque les hommes souffrent pour mourir, ne veut-il pas que d’autres hommes leur apportent la morphine à dose massive? Dieu serait-il jaloux de la charité humaine ?
C’est vouloir ignorer ce qu’est la phase vraiment terminale d’un pré-mourant que de condamner sans appel la sédation palliative. Quand les protocoles prévus s’avèrent impuissants pour la survie (impossibilité de ventilation et d’hydratation), OUI IL FAUT SONGER À ABRÉGER LA SOUFFRANCE notamment et surtout quand le patient le réclame. On le fait d’animaux par compassion, IL FAUT LE FAIRE d’êtres humains par charité. Avons-nous une seule fois vu un patient souffrant le martyre dire: s’il vous plaît, laissez-moi souffrir, j’aime çà? Alors, pitié, ARRÊTEZ DE CONDAMNER systématiquement car chaque cas relève du cas particulier avec son cortège de nuances du cas de conscience auquel on est confronté. RAPPEL: la souffrance n’est rédemptrice de rien du tout!!!!
L’ors de l’entée en agonie, je suis cent pour cent pour l’injection de morphine à haute doses
Il ne faut pas chercher inutilement l’acharnement thérapeutique sans toutefois vouloir tomber dans le smog du paganisme de donner la mort. Nous sommes à l’époque du P.P.P. (Pas vu, Pas pris, Pas péché.) L’homme en général est revenu à l’époque où nos empereurs, nos rois et nos dirigeants se croyaient des dieux! Belle époque que la nôtre!
Je ne polémiquerai pas avec Jeanne Smits dont les arguments sont comme toujours tendancieux…
C’est la rançon du parti pris mal géré.
L’euthanasie, réelle, supposée, prévue, accidentelle, n’a pas fini de faire couler des flots d’encre…
De quoi s’agit-il sur le fond si ce n’est – ce qu’il est très mal vu d’énoncer dans certains milieux – la constatation des conséquences non maîtrisables de la transgression de la loi naturelle.
Je dis bien transgression car c’est là que nous en sommes !
Tous les « biens pensants donneurs de leçon » nous serinent à longueur de journée que la vie humaine est sacrée et à préserver coute que coute de la conception à la mort.
Soit ! Mais quelle vie ?
La vie « naturelle », celle qui nous est conférée (et reprise) par Dieu ou bien le sursis de vie que l’homme se donne à travers la capacité qu’il a acquise pour lutter contre les maladies et prolonger son existence terrestre – peut être au-delà du raisonnable???
Là est la vraie question ! Celle qu’on ne veut pas voir et surtout dont on ne veut pas discuter…
Car pour prolonger cette vie, envers et contre tout, l’homme a déployé des trésors de science et d’ingéniosité, jusqu’au moment où, à force de transgresser la loi naturelle par la technique, il se trouve confronté à une déchéance évidente qu’il ne maîtrise pas et à laquelle il ne sait évidemment pas répondre, tout simplement parce qu’il n’en a pas les moyens…et ne les aura sans doute jamais, à moins d’arrêter le temps, autre loi naturelle dont la réalité dépasse l’Homme…
Dès lors, il y a d’abord une certaine logique à voir un homme dont la vie est artificiellement prolongée par des processus physico-chimiques, disparaître à la suite de l’usage de processus de même nature médicale…
Ensuite la question est de savoir si cette vie artificiellement « prolongée » au-delà des milites proposées par la loi naturelle est acceptable, supportable, pour celui à qui elle est imposée.
La vraie question à laquelle seul l’intéressé peut répondre est bien : « Doit-on condamner l’homme à vivre ? »
Et si oui, au nom de quoi ?
La question de la sédation profonde, des soins de fin de vie, etc…C’est d’abord une gigantesque hypocrisie !
Il faut en être conscient et l’assumer !
Pour de deux raisons très simples : la question de l’accoutumance aux analgésiques et le problème des perfusions.
Qu’on le veuille ou non, tout soin palliatif (j’adore d’ailleurs ce terme qui a le mérite de l’honnêteté : des soins réalisés faute de mieux et dont on sait qu’ils ne servent pas à grand-chose) implique l’usage de perfusions.
Or toute perfusion – qui consiste à faire pénétrer dans l’organisme un produit en solution par le système veineux – se traduit par un accroissement important du volume sanguin qui oblige à un travail de régulation, cardiaque, accru souvent considérable et très fatigant…
On ne s’étonnera pas alors que des gens perfusés depuis des semaines finissent par mourir d’une crise cardiaque : le cœur lâche !
Quant aux analgésiques et notamment les morphines, chacun sait qu’il y a accoutumance neuro-physiologique et qu’arrivé à un certain stade, le rôle proprement calmant n’est plus compatible avec la capacité de tolérance par l’organisme du produit administré à la dose réellement efficace : le patient va donc mourir d’overdose !
A moins qu’on arrête de le soulager…
Cela tous les médecins le savent !
Je dirai même que l’on sait – quand on en arrive à un certain stade de posologie – prévoir au jour près la mort du patient !
Là est la réalité médicale, certainement scandaleuse pour Jeanne Smits – mais la physiologie ne sait pas répondre autrement…
Et personnellement, je préfère de loin finir comme cela que d’être clouer sur un lit de douleur par des « bons chrétiens » qui vont se féliciter de mes souffrances pour le plus grand bien de mon âme : qui sont-ils pour se croire autorisés à juger du bienfondé de la douleur perçue par les autres ?
Et surtout, au nom de quoi s’estiment-ils détenteurs d’une vérité théologique qui repose sur un sophisme : refuser l’arrêt d’une vie – devenue artificielle par le biais de la technique et qui de ce fait transgresse la loi naturelle – qu’ils ne veulent pas arrêter par des techniques toutes aussi artificielles que celles employées pour la créer !…
Dans tout cela où est la prière chrétienne qui pourrait soulager le malade ,j’ai vécu cette situation ,je ne savais plus ,je ne ressentais pas le besoin de prier parce qu’aussi j’avais été mal informé ,je pensais que la sédation palliative allait durer plusieurs jours ,plusieurs semaines selon le médecin Togolais en France mais non ça a du durer 12 heures avant décès,sinon je serais rester là la nuit ,je pense aussi que Dieu en avait décidé ainsi.