Donald R. McClarey est un catholique de naissance et engagé dans le mouvement pro-vie depuis 1973, c’est-à-dire depuis l’arrêt Roe contre Wade de la Cour suprême “légalisant” l’avortement. Marié depuis 26 ans et père de trois enfants, il est avocat dans une petite ville des États-Unis, président du conseil d’administration d’un centre d’aide aux femmes enceintes et collaborateur régulier du blogue The American Catholic qui traite de politique et de culture dans une perspective catholique.
Donald y a confié le 7 septembre une synthèse sur l’élection présidentielle remportée par Obama avec tout juste 50 % des électeurs contre 48 % à Mitt Romney, sur les raisons de cette victoire et ses conséquences prévisibles. Une première analyse d’intérêt. Je tâcherai d’en mettre d’autres dans les prochains jours.
Voilà, une nation coupée en deux a choisi de réélire le pire président de toute son histoire, tout en maintenant le contrôle étroit des Républicains sur la Chambre des Représentants. Cela garantit qu’aucune loi d’importance ne sortira du Congrès dans les deux années à venir. Ainsi le peuple a collectivement voté pour Obama et pour le blocage. Quelles leçons peuvent être tirée de ce fiasco ?
1. Le triomphe de la politique identitaire. L’élément de base de la victoire d’Obama, ce sont les groupes qu’il a courtisé avec assiduité : les Noirs, les Hispaniques, les femmes célibataires et les homosexuels. Qu’Obama ait été un désastre pour les politiques économiques et fiscales de la nation et préside une économie vraiment fichue, n’intéressent pas le moins du monde l’écrasante majorité de ces groupes.
2. Diviser pour régner. Obama a poursuivi une stratégie gagnante en attirant ses partisans aux bureaux de vote et en diabolisant ses adversaires. Cette stratégie a marché et il n’est pas douteux qu’elle se reproduira dans les années à venir, les politiciens cherchant des succès dans la division.
3. Votez pour la revanche. Obama et nombre de ses disciples, pas de doute là-dessus, estimeront qu’il a reçu le mandat de poursuivre sa politique. C’est une opinion fausse. Par la manière dont il a gagné, Obama s’est garanti que la moitié de la nation travaillera activement contre lui et ses œuvres jusqu’à ce qu’il quitte sa fonction.
4. Les problèmes… quels problèmes ? La nation affronte une économie stagnante qui glisse vers la récession, un déficit abyssal, le Moyen Orient embrasé et un Président qui n’a aucune idée sur ce qu’il faut faire sur tout cela. Ces problèmes n’ont pas préoccupé, dans cette élection, une faible majorité d’Américains.
5. La dépendance envers le gouvernement. Obama a énormément gonflé les rangs de ceux qui dépendent du gouvernement pour survivre, et une faible majorité d’Américains soutient cette politique.
6. La liberté religieuse. Les politiciens tireront de cette élection qu’ils peuvent utiliser l’Église catholique comme un bouc émissaire sans en pâtir électoralement.
7. Être en campagne électorale permanente. Obama na jamais gouverné en tant que Président des États-Unis, mais plutôt comme le chef d’une faction politique dans le pays. Il n’a jamais cessé d’être en campagne électorale permanente et dès lors que cette attitude a été payante pour lui, il ne la quittera plus jamais.
8. Changer le pays. Michael Barone, le meilleur connaisseur de la politique américaine, avait prédit, comme moi, une victoire écrasante de Romney. Dans une Amérique telle que celle que lui et moi nous avons connue, il en aurait été ainsi. Obama et ses acolytes ont réussi à changer la moitié de cette Amérique.
9. Des médias corrompus. Tout au long de cette campagne les médias du système ont fait de leur mieux pour aider Obama dans sa quête de réélection. La protection qu’ils lui ont accordée en ne lui posant jamais de questions sur le désastre de Benghazi, n’en est qu’un des plus lumineux exemples. Ils ont atteint leur but, quelle que soit la confiance minimale que leur accordaient les gens qui ne partageaient pas leurs vues politiques.
10. Et après ? Plus de division, plus de gens à prétendre que les problèmes du pays s’évanouiront si nous avons plus d’étatisme, si nous créons plus d’argent comme par magie et si nous ignorons doctement la réalité. Nettoyer ce gâchis prendra des décennies.