Après de multiples autres, la revue Esprit, tente de comprendre l’ampleur des mouvements catholiques nés autour du mariage dit pour tous.
A dire vrai, cette étude, comme les précédentes, semble (nous nous fions à l’article de France culture qui la présente) relire l’histoire, niant, à son tour, le mouvement spontané des Manifs, au profit d’une organisation bien orchestrée par l’Eglise, laquelle l’avait anticipée par des prières pour la France, après l’élection de Hollande et un retour d’une ancienne liturgie.
“Dans un climat orchestré de « panique morale », et afin de reprendre la main dans son magistère sur l’« intime », l’Église, par la voix de l’épiscopat notamment, a pris différentes initiatives pastorales ou médiatiques, réactivant à l’occasion une tradition liturgique ancienne mais abandonnée au lendemain de la seconde Guerre mondiale, celle de la « prière pour la France », prononcée dans toutes les paroisses de notre pays le 15 août suivant l’élection de François Hollande”
Ce simple paragraphe démontre à lui seul l’absence totale de sérieux des auteurs qui n’ont visiblement pas pris le pouls réel de l’Eglise de France, ni de celui de l’Eglise en France. Pour ceux qui étaient à la genèse des mouvements, le moins que l’on puisse dire est que l’Eglise, dans sa hiérarchie, fut absente, sauf rares, très rares exceptions.
Comme nous l’avons déjà signalé pour d’autres études, celle-ci révèle l’incompréhension des chercheurs et l’inadéquation de leur méthode d’investigation au fait religieux. Voulant faire entrer la foi dans les cadres de lectures qui leurs sont propres, ils plaquent des analyses totalement erronées dont ils n’hésitent pas à fausser les conclusions. L’échantillonnage auquel ils se livrent ne sert finalement qu’à mettre des mots sur leur peur : les catholiques de France sont bel et bien vivants.
Du reste, alors que les médias n’ont eu de cesse de nier ce phénomène, France culture affirme sans complexe :
Céline Béraud et Philippe Portier analysent en détail la stratégie de mobilisation qui a abouti au succès retentissant de la Manif pour tous, ses diverses composantes, du catholicisme identitaire au mouvement pro-vie, voire aux extrémistes de Civitas, avec toutes les dissensions qu’un tel rassemblement a pu provoquer. Ils passent au crible les manœuvres à destination des médias, le choix des mots et le choc des images, évoquent ses personnages emblématiques comme celle qui se prétend elle-même « attachée de presse de Jésus », l’inénarrable Frigide Barjot.
Si l’étude est farfelue et orientée, elle a le mérite de dire haut ce que les médias nient et que les politiques redoutent, les catholiques sont de retour.
Cherchant à démontrer aux rares lecteurs de la revue que ce combat est passéiste, que l’Eglise, dont l’air de jeu traditionnelle est la famille, est exclue de la civilisation contemporaine, les auteurs entendent démontrer que l’évolution de la société fut spontanée venant de la base (sic).
Une réécriture de l’histoire qui sent le sapin, comme nous l’avons plusieurs fois signalé. La charge anti-catholiques se fait d’autant plus virulente que ses détracteurs ne connaissant pas le fond de l’âme chrétienne, cherchent en vain et avec une point d’agacement (un rien agréable pour nous) le talon d’Achille de cette génération d’extrémistes.