Depuis maintenant cinq années, Riposte Catholique s’intéresse à la ténébreuse affaire des Franciscains de l’Immaculée (FI). Dès 2013 des éléments factuels pour le moins étonnants ainsi que des témoignages – parfois de sources antagonistes – nous sont parvenus, formant la conviction que la mise sous tutelle d’une telle congrégation était une profonde injustice dans ses fondements et une forfaiture d’une sauvagerie institutionnelle inouïe dans son déroulement.
Un nouvel élément d’importance est venu s’ajouter dernièrement. Un prêtre FI s’est exprimé par le biais de Corrispondenza Romana, petite agence de presse fondée par Roberto de Mattei, qui a récemment relayé des initiatives laïques et ecclésiastiques pour la défense de la doctrine et la pratique de mariage catholique contre les ambiguïtés lancées par Amoris Lætitia. Ce Père n’hésite pas à écrire sous son vrai nom : Paolo M. Siano… et il n’est pas un inconnu en Italie car c’est un des plus fins connaisseurs de la franc-maçonnerie : un de ses livres est un best-seller en la matière. Digne héritier de saint Maximilien Kolbe – qui y voyait un danger mortel pour l’Église – son expertise est suffisamment solide pour être reconnue même de ses adversaires.
Nous ne pouvons livrer une traduction complète de son article, nous nous arrêterons donc sur les passages clé. Le Père Siano écrit à l’occasion d’un funeste anniversaire, car en effet il révèle que le 21 janvier 2012, dans un couvent romain de la congrégation eut lieu une rencontre entre les autorités FI et un groupe de cinq prêtres contestataires (deux Américains et trois Italiens) et il décrit la teneur des échanges ainsi :
« La rencontre, qui dura une journée entière, fut effarante par la quantité et la véhémence d’accusations vénéneuses portées contre le Père Manelli [alors supérieur général et fondateur des FI, NdT] ».
« Dans cette rencontre du 21 janvier 2012, les trois confrère italiens nous dirent en substance (je suis témoin) : si vous n’enlevez pas le latin du Séminaire [appelé à ce moment Séminaire Théologique Immaculée Médiatrice, STIM] nous vous dénonçons à la Congrégation [des religieux] où vous savez qu’il y a des “modernistes” [ou “progressistes”] qui vous mettront sous tutelle ».
Et de conclure qu’il en fut effectivement ainsi. Comme nous le voyons c’est bien un certain retour à la tradition – par ailleurs parfaitement cohérent avec le projet de départ des fondateurs – qui fut insupportable à certains. Rappelons que les “accusations vénéneuses” sont tombées car le P. Manelli a jusqu’à présent gagné tous ses procès, la seule procédure encore en cours concernant des faits éventuels qui ont eu lieu après le début du commissariat. À moins d’éléments nouveaux, nous ne pouvons que donner raison au Père Siano qui parle d’une véritable guerre et de persécution contre le P. Stefano Manelli visant à le discréditer, surtout en interne.
À propos de la situation actuelle, le P. Siano décrit une atmosphère de rééducation bolchevique qui a pour but d’effacer non seulement la mémoire des fondateurs (P. Stefano Manelli et P. Gabriele Pelletieri) – cela contre tous les textes de l’Église qui régissent la vie religieuse – mais aussi la spécificité charismatique des Franciscains de l’Immaculée, notamment le vœu marial et la pauvreté radicale. Ces deux éléments sont les piliers de la vocation spécifique des FI, reconnus comme tels en 1998 par le Saint-Père Jean-Paul II à l’occasion de l’érection de cette congrégation comme institut de droit pontifical. Malheureusement, le P. Siano livre une analyse glaçante pour l’avenir : tant que les postes d’influence sont occupés par des ecclésiastiques à la “mentalité progressiste”, il n’y a probablement pas d’échappatoire pour qui veut rester fidèle aux vœux qu’il a prononcés. Fidèle à l’Église et à Dieu en somme…
Dans ce contexte il pose des questions radicales dans le dernier paragraphe qui mérite la traduction :
« En conscience et en connaissance devant le Juge Divin, Dieu d’Israël, nous ne pouvons continuer à nous taire, silencieux et passifs, devant le triomphe d’injustices et de faussetés qui crient vraiment vengeance devant la face de Dieu. Que Dieu et la Très Sainte Marie corédemptrice nous aident à savoir souffrir pour le bien de l’Église. Nous ne savons pas ce que sera notre avenir : FI ? Prêtres diocésains ? Réduits à l’état laïc ? Seule une intervention extraordinaire de la Grâce peut nous sauver. Autrement nous “mourrons” vocationnellement, mais avec honneur, pas comme des traîtres. Amen ! ».
Concluons par quelques remarques :
– Le Père Siano confirme l’inanité des accusations portées contre le fondateur et le fait qu’elles ne furent que des prétextes pour camoufler le motif principal qui animaient les contestataires, à savoir l’aversion envers la tradition – aversion toujours inopportune pour un catholique.
– Il est vain de réduire l’affaire des FFI à une opposition de personnes ou de “lignes pastorales”. Il est proprement scandaleux que l’autorité ecclésiastique empêche, sans raison grave, des baptisés d’être fidèles à leur vocation propre : une fois la forme de vie approuvée, seul un chapitre général peut la modifier et non pas le caprice de quelques-uns, fussent-ils princes de l’Église. Et encore, il est tout à fait légitime à de simples individus de conserver la forme de vie correspondante aux vœux prononcés, quand bien même seraient-ils un petit nombre. Ce qui est loin d’être le cas en l’espèce. Il y a là une véritable trahison de la mission de l’Église qui a le devoir grave d’aider ses membres à accomplir leur vocation.
– Les interrogations finales du P. Siano sont paradoxales, car elles semblent montrer que c’est bien la destruction totale qui était prévue. Cette dernière n’est pas encore advenue alors que c’était théoriquement possible grâce à l’autorité pontificale. Cette affaire est probablement loin d’être finie.
Nous ne pouvons pas rester indifférents à la souffrance des membres de cette congrégation.
Oui, nous comptons par dessus-tout sur l’aide du Seigneur.
Mais cette prière ne peut-elle pas s’accompagner d’un soutien fort et efficace ?
@Francesco
Si, vous pouvez écrire à Mgr Braz de Aviz, comme beaucoup l’ont fait, et lui disant très poliment que vous êtes choqué que cette injustice n’ait pas été réparée. Il vous répondra poliment à côté de la question. Mais s’il reçoit, cent, mille, dix mille lettres, cela le fera bouger peut-être???
Vous pouvez en parler dans votre paroisse, envoyer des courriels à vos amis. Vous verrez avec effroi que 99 % se contrefoutent des injustices qui arrivent aux autres.
Vous trouverez l’adresse courriel sur le site du Vatican.
Si c’est une affaire de latin, les franciscains la gagneront aisément car le vent a tourné ailleurs comme ici.
des faussaires et prévaricateurs, coupables de forfaiture, sévissent aujourd’hui à tous les échelons de l’Eglise.
Le pire est que sous prétexte d’obéissance, “les bons” leur laissent carrément les coudées franches….
Quand cette situation cessera-t-elle, si l’application du “syllabus” de Pie IX ne reprend pas vie dans l’esprit et le coeur des prêtres ?….
C’est rien moins que l’avenir de l’Eglise avec le risque d’hérésie abominable du clergé qui est en cause. Rien moins, hélas !
Quel acharnement contre cette communauté !!!!!! IN CRO YABLE de la part de ces monsignores !!!!! quoi qu’ils fassent le triomphe de Dieu se fera ! sont-ils conscients tous ces malfaisants qu’un jour ils seront devant le Juge Suprême et qu’ils devront répondre à la question : Pourquoi M’avoir persécuté ?
La forme traditionnelle existe définitivement depuis 1570 et certains voudraient qu’elle n’existe plus. Saint Pie V puisqu’il est question de ce grand Pape a établi par la bulle “Quo Primum Tempore” l’organisation définitive de la célébration du SAINT SACRIFICE DE LA MESSE !
A mon humble avis il est vraiment dommage et triste qu’il y aie autant de haine entre nous catholiques. Ce qui fait la joie de certains, sans parler du Malin qui doit se frotter les mains.
Il faudrait effectivement que les différents instituts de forme traditionnelle soutiennent les Franciscains de l’Immaculée, mais comme ils sont eux aussi dans le collimateur……mais je pense qu’ils le font sans en parler pour ne pas s’attirer eux aussi les foudres vaticanes.
Prions le Rosaire qui est très efficace.
Je me demande jusqu’à quand Bergoglio usurpera sa charge,il oublie que l’Eglise ne se limite pas ,loin de là,à la hiérarchie.
Personnellement je suis en “grève” de pape,cet homme est malade et ne devait pas accepter de monter sur le trône de Saint-Pierre,il canonise Jean XXIII et Jean Paul II,béatifie Paul VI mais ne suit en rien leur exemple.
Cet homme,un jésuite,ne parlant que deux langues cela est fort surprenant!
Depuis 1962 l’Eglise est à l’agonie,nos églises font l’objet de profanations,mais personne ne s’en soucie,Bergoglio a fait ériger une statue de Saint Michel Archange dans les jardins du Vatican,tout cela n’a aucun sens!
N’oublions pas qu’il y a 60 ans le Saint Pape Pie XII rendait sa belle âme à Dieu!
Dans l’article ou la lettre du père Siano il est question d’une attaque “anti-fondateurs” généralisée de fondateurs de communautés souvent marquées par une certaine “radicalité” ou un désir de “retour à la Source” et attirant de nombreuses “vocations” .
Ces communautés sont nées , pour la plupart , sous le pontificat de J.Paul 2 ou celui de Benoit XVI pour la Fraternité des Saints Apotres …..
Il est temps que tout cela s’arrête .