J’ai déjà dit (ici et là notamment) pourquoi j’admirais Mgr Robert Finn, évêque de Kansas City-St. Joseph
(Missouri). C’est un évêque qui ne mâche pas ses mots et ne pratique pas la “langue de buis”. Une nouvelle preuve nous en est donnée par ses commentaires sur le discours d’Obama à Notre
Dame dimanche dernier et qui ont été publiés le lendemain. Ils nous donnent un point de vue plus autorisé que celui des scribouillards de L’Osservatore Romano : honte à eux !
Reconnaissant la nécessité de poursuivre la collaboration avec l’administration Obama, l’évêque déclare que « nous nous battons pour survivre, littéralement ».
Il poursuit : « Nous nous efforçons de protéger les milliers d’enfants à naître. Nous nous battons pour le droit d’exercer une conscience convenablement formée dans le domaine public. Nous ne
devrions pas sous-estimer le danger qui consiste à mettre les pieds dans cet effort, ou à prendre une attitude attentiste. Si nous ne sommes pas prêts à lancer une attaque frontale sur la
protection du droit à la conscience, pour renverser Roe vs. Wade et pour la défense de l’authentique mariage, nous perdrons sur tous ces terrains». L’évêque ajoute : « Si nous nous
calons dans notre fauteuil pour nous assoupir dans une fausse conception de la paix et de la coopération sur ces questions, alors nous perdrons ces batailles et nous nous demanderons pourquoi
après ».
Les mots employés par le P. Jenkins dans son discours sont une caricature de la position des évêques qui se sont opposés à la venue d’Obama à Notre Dame. L’évêque affirme que
« le dialogue est important, mais la question est honnêtement posée : “Devons-nous négocier sur des choses qui sont intrinsèquement mauvaises ?”. J’estime que la réponse est : non ». Il
poursuit : « Les évêques ont pris conscience de la nature destructrice des décisions que le président Obama a promis de prendre sur les questions liées à la vie, et qu’il a maintenant
réalisées pour ce qui est de l’avortement et de la recherche sur les cellules souches embryonnaires. C’est une grave affaire, parce qu’elle touche à la vie et à la mort ».
L’évêque explique que le scandale de la décision de Notre Dame réside dans « sa capacité à désorienter les gens sur l’enseignement catholique relatif à l’avortement, et sur le
caractère premier de l’avortement par rapport aux autres problèmes de notre vie publique ».
Il remarque que dans son discours de Commencement, Obama « a dit que nos divergences sur l’avortement – nommément l’opposition convaincue de l’Église à l’avortement et son
soutien convaincu à l’avortement étaient “irréconciliables” (…) et, disant cela, il m’a alors semblé que le dialogue était arrivé à un arrêt criant (…) Le Président a fermé la porte à tout
dialogue en disant qu’il ne changerait pas sa position sur l’avortement et il a compris qu’il n’y aurait aucun changement sur la position de l’Église quant à l’avortement (…) Pour moi, cela a été
la leçon du jour et je suis heureux que M. Obama ait été si clair (…) Si les catholiques n’y voient pas un problème, alors je ne pense pas qu’il comprennent la menace que cela représente pour la
signification du mariage, de la fidélité, de la chasteté de la nature sacrée de la vie humaine et de l’amour dans le couple ».
Merci Mgr Finn !