Répondant aux questions de Radio Vatican, Mgr Pierre d’Ornellas, évêque de Rennes chargé des questions de bioéthique par la Conférence des évêques de France, a commenté l’adoption de la proposition de loi autorisant par principe la recherche sur l’embryon humain. En voici une assez complète retranscription. Je commente par ailleurs la loi dans Présent de ce jour (disponible pour les abonnés dès le début de l’après-midi ici). – J.S.
• Il s’agit d’un vote de partis, ce n’est pas un vote qui manifeste une grande conscience individuelle des législateurs. C’est un vote qui a lieu après une absence de débat caractérisée. Du coup, ce vote est plutôt indicatif d’un climat de parti contre parti, plutôt qu’indicatif d’une réflexion à hauteur des enjeux. (…)
• L’enjeu est considérable, il est celui de l’embryon humain, de celui qui partage notre humanité. Tous ceux qui ont voté ont commencé à exister dans la condition embryonnaire ; je ne sais pas s’ils avaient conscience de cela. Ce vote est très surprenant, très déstabilisant, et je crains qu’il crée plus de trouble dans les consciences de nos concitoyens qu’il ne résout de problèmes.
• Je ne sais pas si (le gouvernement) a eu peur du débat, le minimum qu’on puisse dire, c’est qu’il a fait preuve d’aveuglement, c’est-à-dire : ne pas voir que le débat est nécessaire et que ce débat est un débat de société, c’est vraiment un aveuglement étonnant, puisque le législateur de 2011 a précisé dans la loi que tout changement concernant la bioéthique devait être précédé d’un débat sous forme d’états généraux. Que le gouvernement ne veuille pas ce débat de société par la société, ne l’organise pas, c’est au moins un aveuglement, au pire une peur. Entre les deux, je ne sais pas.
• Parler de l’embryon humain, cela touche au plus profond des consciences humaines. Il suffit d’être sur le terrain et de rencontrer des parents qui vivent une PMA : c’est une évidence pour eux que cette réalité fécondée, c’est leur enfant.
• Je suis très triste de voir que le gouvernement et ce pseudo débat à l’Assemblée fassent fi des consciences humaines. C’est comme s’il y avait quelque part une espèce de mépris pour ceux qui ont une conscience humaine dans la société et qui sont sensibles à cette question du début de la vie dans le sein d’une femme.
• Cette proposition de loi parle de la recherche fondamentale, c’est nouveau. Auparavant, on était plutôt dans le registre de la recherche appliquée. Là, il y a une très grande différence. Deuxièmement, l’encadrement de l’autorisation est beaucoup plus flou que les conditions de dérogation au principe d’interdiction. Et troisièmement, s’il y avait avant avec le principe d’interdiction des dérogations, il y avait toujours le pouvoir du ministre, c’est-à-dire le pouvoir politique d’arrêter la recherche, de l’interdire.
Ici, avec cette proposition de loi, c’est une recherche fondamentale avec des contours extrêmement flous pour l’encadrement (…), et c’est totalement livré à l’Agence de la biomédecine. C’est-à-dire que le politique se démet de sa responsabilité et livre tout à des techniciens. Ce sont des techniciens qui vont donner l’autorisation pour s’occuper de la personne humaine potentielle, comme dit le Comité consultatif national d’ethique, de l’être humain, de celui qui doit être respecté comme une personne humaine, qui a la dignité d’une personne humaine. Il me semble que c’est comme si nous assistions à la naissance de l’Homo technicus qui prend la place de l’Homo sapiens.
— Que dire à ceux qui affirment que la recherche sur l’embryon va servir la médecine du futur ?
• Cela fait quand même des dizaines d’années qu’on entend ça. Et ça fait quand même des dizaines d’années qu’on attend le résultat, puisqu’il y a des Etats qui autorisent la recherche sur les embryons humains et les cellules souches embryonnaires, mais on attend toujours les résultats. Par contre je constate que tout récemment, en Italie, deux équipes ont réussi une thérapie sur six enfants alors que la recherche sur l’embryon humain et les cellules souches embryonnaires est interdite. (…) On ne parle pas scientifiquement à partir de promesses. Ce qui est scientifique c’est de voir les résultats. Or je suis frappé de voir les résultats qui sont obtenus à partir des cellules souches adultes, et ces résultats sont de plus en plus nombreux.
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ll suffit d’être sur le terrain et de rencontrer des parents qui vivent une PMA : c’est une évidence pour eux que cette réalité fécondée, c’est leur enfant.
Voilà ce que dit Monseigneur Pierre d’ORNELLAS.
Et depuis près de quarante ans, quand les parents décident d’avorter leurs futurs petits enfants, encore au stade d’embryon, pour la majorité d’entre eux, pensent-ils que la réalité fécondée est leur enfant ?
La recherche sur les embryons humains n’est que la suite logique du processus spirituel ayant conduit à l’avortement. La perte du sacré de la vie est la conséquence de la loi de Madame Simone VEIL. Et l’eugénisme qui fait rage en France, touchant particulièrement les petits foetus trisomiques 21, a été rendu possible par l’arsenal législatif contenu dans cette loi, abominable pour le Dieu de la Vie.
Certes l’Eglise était contre, mais depuis quarante ans, n’est-elle pas fidèle à l’Etat Français qui a fait voter cette loi ? Du moins si j’en juge par le nombre de médailles de la Légion d’honneur distribuées aux évêques et cardinaux, et qui a-t-il osé la refuser en raison de la loi de Madame VEIL ?
La recherche sur l’embryon humain est une chose épouvantable, mais pas très différente de l’avortement ! Quand donc les responsables de l’Eglise demanderont aux fidèles de se battre pour que cessent ces politiques médicales honteuses ? Et quand donc défileront-ils pour ce combat là ?
C’est difficile, me diront-ils ! C’est vrai !
Et bien qu’ils me soutiennent car j’ai demandé au Président de la République son aide pour que la France dépose un dossier auprès de l’UNESCO pour que l’enfant trisomique 21 soit reconnu patrimoine de l’humanité.
Et je n’ai pas de réponse !
Mais si tous les évêques de France m’adressent leur soutien, n’est ce pas pour le Président François HOLLANDE un grand signe, le conduisant à sortir de son silence ?
Mon bouclier est auprès de mon Dieu
le sauveur des coeurs droits,
Ô Dieu le juste juge,
lent à la colère,
mais Dieu en tout temps menaçant ( in Ps 7 )
Quarante de patience pour le Seigneur, n’est-ce pas amplement suffisant ? Et ces quarante ans touchent à leur fin !
Jean- Christophe
Excellente réaction de la part de l’évêque de Rennes , dont je retiendrai 2 affirmations fondamentales et incontournables.
En premier lieu, la question de l’expérimentation sur l’embryon humain vivant aurait du donner lieu , à un immense débat national, au vu de l’extrême gravité de l’enjeu sociétal. il aurait été impossible , sous la gouvernement responsable et impartial ( ce qui n’est pas le cas évidemment ) de dépasser le cadre purement parlementaire, pour saisir la conscience de l’ensemble des citoyens. Au lieu de cela , et comme le souligne justement l’évêque , ce fut une simple et sordide négociation entre petits députés de base, représentant non leurs électeurs, mais les intérêts vulgaires et fort discutables de leur propre parti. En cela le pouvoir gouvernemental a encore honteusement trompé les citoyens, et mérite donc de se voir infliger une dure sanction et réprobation, à l’occasion du prochain rendez vous électoral des municipales.
Par ailleurs, l’évêque attire, avec beaucoup de bon sens, l’attention de tous sur le fait que ces pratiques sans contrôle d’expérimentation, durent dans d’autres pays depuis des dizaines d’années , sans qu’aucun résultat n’ait pu être obtenu en terme de découverte essentielle pour la médecine. Ainsi donc l’état vient de donner carte blanche à des laboratoires pour procéder à des actes criminelle contre de véritables êtres humains, tout en ne pouvant pas méconnaître le fait que l’efficacité scientifique de telles méthodes , est véritablement quasi nulle!
Autrement dit une telle situation absolument dégoûtante, nous ramène à la sinistre époque , ou les médecins nazis , comme l’ignoble docteur Mengel, accomplissaient les pires crimes contre des innocents, pour des résultat scientifiques inexistants . Ce seul fait incontournable, doit suffire à totalement discréditer ce gouvernement maudit dans la conscience des citoyens chrétiens, les libère de tout devoir d’obéissance envers un pouvoir devenu pervers et corrompu, et doit les inciter à sévèrement le sanctionner dans les urnes!
S’agissant de l’évêque de Rennes, si nous approuvons la grande valeur morale de son communiqué, nous devons également l’encourager à le faire lire dans chacune des églises de son diocèse, à l’occasion des homélies du dimanche, afin de l’ensemble des fidèles soient pleinement informés de la question de ce genre d’expérimentation, et donc renforcer leur opposition politique envers ce gouvernement félon .