L’archevêque de Lyon ne viendra pas seulement saluer les manifestants, il marchera avec eux et il explique pourquoi :
“Je compte y aller pour être au milieu des Français qui veulent manifester leur désaccord et demander un débat qui n’a pas tellement eu lieu. C’est une manière, plus rude que d’ordinaire, de faire entendre notre opposition, et qui n’est pas tellement dans les habitudes de l’Église. Je manifesterai, parce que j’ai la conviction que ce projet risque de provoquer des désordres durables dans la vie de notre nation. Il va apporter plus de trouble que de paix. […] Des nombreuses auditions, où nous avons été plus ou moins bien écoutés selon les cas, ressort l’impression d’un blocage. Quand j’ai rencontré Manuel Valls, le ministre de l’intérieur, il y a quelques semaines, il a écouté mes arguments avec respect, mais à la fin, il m’a dit : « Nous sommes très déterminés. » Je comprends cette détermination, mais la mienne n’est pas moindre. Puisque la manifestation est un moyen démocratique qui nous est offert, je ne vois pas pourquoi nous ne l’utiliserions pas. Il me semble naturel, par ailleurs, que certains, dans l’Église, choisissent d’autres voies d’expression, même si nous partageons une profonde conviction commune sur le sujet. Il n’y a pas de « consigne du parti »… Je comprends les évêques et les fidèles catholiques qui ne souhaitent pas manifester, mais, comme beaucoup d’autres évêques, j’irai. Même si j’ai confiance dans les générations futures qui pourront revenir sur nos erreurs, je ne veux pas être le jouet d’un « esprit muet et sourd », pour reprendre l’expression de la Bible. Ce serait indigne de ne rien dire. […]
Jésus, avant l’Ascension, nous a laissés comme dernière consigne : « Vous serez mes témoins. » Dans le cas présent, il y a un enjeu majeur pour lequel nous devons témoigner. C’est toujours difficile, et je prie pour que Dieu nous donne les mots et le ton justes. L’Église n’est pas rivée sur les risques qu’elle court en s’exposant. Elle cherche plutôt à savoir si elle est fidèle à la mission qu’elle a reçue : faire en sorte qu’il y ait la paix sur la terre… Parfois, certains silences sont des lâchetés. En l’occurrence, ces risques éventuels importent peu, dans la mesure où nous sommes convaincus que ce projet de loi fait courir un risque considérable à la société. C’est une donnée anthropologique fondamentale que l’on ne change pas avec une loi.”
Mgr Barbarin rejoint donc les évêques qui manifesteront dimanche : Mgr de Germay, Mgr Aillet, Mgr Ducasse (administrateur du diocèse de Pontoise), Mgr Castet, Mgr Aumonier, Mgr Centène, Mgr de Germiny, Mgr Molinas ‘vicaire général du diocèse de Toulon).
Il pourrait y en avoir d’autres, mais Mgr Rey et Mgr Cattenoz sont hélas retenus à l’étranger.
[je ne veux pas être le jouet d’un « esprit muet et sourd », pour reprendre l’expression de la Bible]…
Bien dit. Parfois il faut sortir du pas de la porte et marcher afin que l’on sache que nous ne voulons pas être enfermés et reclus dans une mansarde. Le pasteur doit accompagner son troupeau.
Merci de ne pas craindre le courroux. Vivat Jesus!
Bravo et merci , nous serons nous aussi présents dimanche.