Exceptionnellement, ce n’est pas d’un livre que je voudrais vous parler aujourd’hui, mais d’un article paru dans L’Express de cette semaine (n° 3158, 11 janvier 2012).
Un long article est consacré à la traduction en français du roman Dans la grande nuit des temps de l’Espagnol Antonio Munoz Molina, publié par Le Seuil. Ce roman est consacré à la Guerre d’Espagne, guerre civile qui opposa les Républicains et les Nationalites et qui vit la victoire du général Franco.
Dans un entretien qu’il accorde à cette occasion, l’auteur – qui se situe du côté des Républicains – invite pourtant à sortir du manichéisme concernant cette période de l’histoire de son pays. Il faut, selon lui,
« sortir de la représentation simpliste où les Républicains sont par essence les bons et les nationalistes, les méchants ».
Une vision qui est celle d’un autre républicain espagnol : Michel Del Castillo, comme en témoigne son livre sur Franco, Le temps de Franco.
Antonio Munoz Molina fait surtout cette remarque :
Du côté républicain, chaque tendance – communistes, anarchistes, trotskistes… – fait sa propre révolution. Les uns et les autres volent des armes et des uniformes, tuent allègrement des bourgeois et brûlent des églises. Notez qu’ils ne s’en prennent jamais aux banques !
Ce rapprochement, que je n’ai pas lu ailleurs – entre les églises brûlées et les banques protégées, montre toute la réalité de ces opposants au grand capital et défenseurs du prolétariat : la haine de l’Église surpassait tout, même celui du capital. Révélateur.