Il s’agit de Mgr Domenico BARTOLUCCI, Maître émérite de la chapelle Sixtine, grand ami et collaborateur de Benoît XVI.
Au site DISPUTATIONES THEOLOGICAE, il avait déclaré :
Maître, la publication récente du Motu proprio Summorum Pontificum a apporté un vent d’air frais dans le panorama liturgique désolant qui nous entoure… en avez-vous profité vous-même pour célébrer la « messe de toujours » ?
A vrai dire, j’ai toujours célébré cette messe, de façon ininterrompue depuis mon ordination… En fait j’aurais même des difficultés à célébrer la messe du rite moderne, puisque je ne l’ai jamais dite…
Pour vous, elle n’a donc jamais été abolie ?
Ce sont les paroles mêmes du Saint Père, même si certains font mine de ne pas le comprendre, et même si beaucoup ont soutenu le contraire dans le passé.
Pensez-vous que les fidèles soient moins enthousiasmés par la forme traditionnelle du rite, à cause de son aspect peu « participatif » ?
Allez, il ne faut pas dire de bêtises ! Moi j’ai connu la participation des fidèles autrefois, aussi bien à Rome, dans les basiliques, qu’à travers le Monde, et ici-même dans le « Mugello », dans cette paroisse, dans cette belle campagne autrefois peuplée de gens pleins de foi et de piété. Le dimanche à vêpres, le prêtre aurait pu se contenter d’entonner le « Deus in adjutorium meum intende », et puis se mettre à dormir sur la banquette jusqu’au capitule : les fidèles auraient continué tout seuls et les pères de famille auraient entonné, un par un, les antiennes !
C’est donc pour vous une vaine polémique, par rapport à l’actuel style liturgique ?
Hélas, je ne sais pas si vous avez déjà assisté à des funérailles : Alléluias, applaudissements, des phrases loufoques, au point de se demander si ces gens ont déjà lu l’évangile : Notre-Seigneur lui-même pleure sur Lazare et sur la mort… Avec ce fade sentimentalisme, on ne respecte même pas la douleur d’une mère. J’aurais voulu vous montrer comment autrefois le peuple assistait à une messe des morts, avec quelle componction et quelle dévotion on entonnait le magnifique et terrible Dies Irae !
Mais la réforme n’a-t-elle pas été faite par des gens conscients et bien formés doctrinalement ?
Je m’excuse, mais la réforme a été faite par des hommes arides, arides, je vous le répète. Moi, je les ai connus. Et quant à la doctrine, je me souviens que le cardinal Ferdinando Antonelli, de vénérable mémoire, disait souvent : « Qu’est-ce que nous pouvons faire de ces liturgistes qui ne connaissent pas la théologie ? »
Avec, notamment, Mgr Burke, Mgr Ranjith et Mgr Piacenza les nouveaux cardinaux annoncent la durée d’une politique.
La bonne nouvelle étant qu’il a déjà 93 ans !
Nomination magnifique, même si elle est purement symbolique. Les symboles ont leur importance.
Mais ayant dit ceci, je me demande:
– Pourquoi le pape n’a pas remit en place Mgr Bartolucci, puisque son éjeccion de la Chapelle Sixtine était ilégale (“maître perpetuel”). C’était l’occasion, puisqu’il vient de faire une nommination à ce poste. On dira que Mgr Bertolucci est très vieux mais, si on avait respecté le droit, il serait encore en poste maintenant, au même age. Je ne vois donc pas de problème.
– Dans les autres nomminations cardinalices, il n’y a pas beaucoup de ce que vous appelleriez des “cardinaux Summorum Pontificum”. Ranjith, Burke et Piacenza sont débordés par le reste, dont certains fortement antitraditionelles. Donc, un consistorium de demi-mesure? Si le pape veut un successeur dans sa ligne, il faudrait un colège cardinalice dans sa ligne. Ca n’a pas l’air.
Enfin, que je trouve cela beau et comme c’est consolant de sentir que notre Église peut retrouver cette dimension d’élévation spirituelle. Déo Gratias
Jean Claude Bleau, Canada