L’intégralité de l’article est à lire sur le site du diocèse de Lyon. En voici des extraits :
“Un évêque, c’est d’abord un serviteur. Dans l’étymologie du mot “épiscopat”, il y a le verbe grec qui veut dire visiter. Un aspect essentiel de ma mission est donc d’aller dans les villes, les banlieues et les campagnes pour écouter et découvrir la vie des gens.” Mgr Barbarin laboure le terrain, ne laissant rien de côté. Quatre ou cinq fois par an, il se “pose” une petite semaine au même endroit, à la rencontre de différentes communautés. Et il ne se lasse pas de visiter les hôpitaux et les prisons, de donner son temps “à ceux qui souffrent”. Il n’a pas hésité à peser de toute son aura pour que l’Hôtel-Dieu, célèbre bâtiment de la ville, conserve une part de sa superficie dédiée à la santé. De même a-t-il ouvert les portes d’une bâtisse diocésaine pour y accueillir pendant la période des grands froids des dizaines de SDF. C’est bien le moins que l’on peut attendre des religieux qui prônent la charité et l’amour du prochain, dira-t-on. Certes, mais lui met les actes en conformité avec les discours – “l’évêque est l’avocat des petits, de toux ceux qu’on oublie, qu’on méprise ou qu’on ignore“, revendique-t-il avec force. […]
Au niveau national, il met son talent de communicant à l’aise dans sa relation avec les médias pour monter au filet dans les “coups difficiles”. Et Dieu sait qu’ils n’ont pas manqué ces derniers mois. Sa capacité à rendre intelligible par des mots simples, en prise avec le vécu de ses contemporains, éclaire, que l’on y adhère ou pas, des prises de position papales qui, à défaut d’éclairage, sont souvent difficilement compréhensibles. Il n’hésite pas à prendre la plume pour développer le point de vue de l’Eglise dans les grandes controverses. Il a défendu ainsi fermement le repos dominical et il vient de récidiver dans le Figaro contre “le droit à l’euthanasie“. De fortes paroles qui trouvent à chaque fois un vrai écho. “Les évêques de France ont pris la parole avec clarté sur des sujets majeurs comme la loi sur l’euthanasie en 2005 ou celle de l’immigration en 2006”, argumente l’évêque, marquant son souci de jouer collectif et non pas perso comme en témoignent ses bonnes relations tissées avec Mgr Vingt-Trois, le cardinal archevêque de Paris. Dans toutes ces matières, ses réponses relèvent bien de ce qu’on attend d’un responsable religieux mais sans langue de bois, ou ici de… buis. Sur les douloureux cas de pédophilie, il n’hésite pas à “remercier les victimes” qui font cet effort important sur elles-mêmes pour que ces choses soient dites et permettent à l’Eglise de crever l’abcès. Mais en même temps, il interpelle : si l’Eglise a fait ce travail et mis en place des protocoles spécifiques pour traiter de ces cas, les autres organisations de la société peuvent-elles toutes en dire autant ? […]
Pour maîtriser sa communication, il passe aussi par un site Internet très visité où il laisse même parfois des messages vidéo. Les médias ne s’y trompent pas. Ils savent qu’avec lui, les réponses seront nettes, claires et sans détour. “Sa force intérieure lui donne une très grande confiance. Il ne craint pas “d’aller au charbon” et de faire le travail d’explication aux journalistes“, témoigne un proche. Déjà très expérimenté, il connaît les “lois” des médias et en connaît surtout la versatilité. Il relève combien le Pape est sujet à ces variations. Présenté lors d’une visite en France comme “un bel exemple de délicatesse, d’intelligence et d’attention“, il devient trois mois plus tard quasiment l’”ennemi public” numéro 1. “Je suis un peu amusé de voir qu’on fait au sujet du Pape des sondages, comme pour un homme politique, où des voix – soi-disant autorisées – lui distribuent réprimandes ou bonnes notes. C’est étonnant et même assez dérisoire“, juge-t-il, ayant l’occasion d’approcher le Pape – en tant que cardinal il participe aux réunions biannuelles au Vatican et il a eu l’opportunité de l’accompagner lors de ses voyages en Angleterre et en Espagne. “Benoît XVI se rend compte de tout cela, mais il poursuit sa mission paisiblement“, témoigne-t-il. Pour autant, il n’en admet pas moins le besoin permanent de l’Eglise et de la communauté “d’être réveillées et rendues plus attentives aux appels et aux souffrances des hommes“.