Christophe Saint-Placide analyse l’épiscopat français, partagé entre la
tendance “ratzinguérienne”, la tendance (la plus nombreuse) autour du président de la CEF, et le tendance progressiste (mais intelligente) autour d’une personnalité nommée “Mgr H.”, un
évêque qui avait eu maille à partie avec Le Forum catholique… Extraits :
“Certes, les choses ne changent que très très lentement au sein de ce corps particulièrement conservateur qu’est celui des évêques de notre pays. […] Mais si le changement est lent, très lent,
il se manifeste pourtant, spécialement sur un point essentiel, celui des nominations épiscopales : si on ajoute aux évêques (timidement) ratzinguériens – on les compte sur les doigts des mains,
lesquels sont tout de même dix comme chacun sait – les évêques qui « sentent le vent », on peut dire que l’épiscopat français de 2010 n’est plus exactement celui de 2005.
D’autant que la situation comateuse d’un nombre de plus en plus grand de diocèses français plonge NNSS dans une espèce d’état dépressif latent. […]
L’époque des Gilson est amplement révolue, mais il reste pourtant des évêques franchement et activement idéologues. Le plus intelligent d’entre eux – appelons-le Mgr H, évêque de F – a pris
depuis longtemps la mesure de cette situation. Homme d’autorité, il a le sens politique, la fibre agitatrice, et se refuse à baisser les bras. Lors du débat sur la constitution
européenne, alors que la France était à la pointe du combat contre l’introduction des racines chrétiennes de l’Europe dans ce texte, à la COMECE (Commission des Conférences Episcopales
européennes), H s’est distingué en prenant position contre lesdites racines chrétiennes, ce qui lui d’ailleurs valu d’être « remercié » de la COMECE. S’il était cardinal – mais il n’a aucune
chance – H deviendrait un nouveau Martini. Son examen de l’offensive restaurationiste en France repose sur trois constatations :
1/ L’influence française à Rome est désormais, croit-il, franchement ratzinguérienne. Depuis le remplacement comme chef de la section francophone de la Secrétairerie d’État, par le strasbourgeois
Mgr Speich, de Mgr Duthel, enterré dans une cure du diocèse de Lyon, cela ne fait pour lui aucun doute.
2/ Les évêques français de tendance ratzinguériennes se sont organisés – estime-t-il, en fonction de rumeurs invérifiables – en groupe de réflexion, autour d’un évêque que l’on appellera Mgr D,
bête noire de H.
3/ Enfin, le « marais » des évêques français, massé autour du cardinal Vingt-Trois, tempère progressivement sa pugnacité conciliaire, à l’image de l’archevêque de Paris lui-même que l’on a vu, de
nos yeux vu, rendre visite au pèlerinage « intégriste » de Chrétienté.”