Dom Louis-Marie, père abbé de l’abbaye bénédictine du Barroux, écrit dans la dernière lettre aux amis :
    
« Le 9 mai dernier, Monseigneur Raymond Bouchex,
    archevêque émérite d’Avignon, est parti dans son éternité. Nos relations avec lui avaient commencé dans la douleur. Dans les années quatre-vingt, il avait mis en
    garde le maire du Barroux qui nous accueillait dans sa commune, et ce dernier lui avait répondu : « On en reparlera, monseigneur, on en reparlera. » Le maire fut prophète, car on en a
    reparlé. Depuis six ans, je rencontrais notre ancien évêque tous les ans pour lui souhaiter une bonne année et nous parlions à coeur ouvert. Lors de notre dernière entrevue à
    Béthanie, maison de retraite des prêtres du diocèse, alors que sa tumeur commençait à le diminuer très péniblement, il m’a dit qu’avec Dom Gérard, « ils s’étaient bien aimés ».
  
    La vraie charité passe en effet au-dessus des difficultés et supporte même la polémique. Saint Augustin, dans son traité sur la première épître de saint Jean, dit bien : « Aime
    et fais ce que tu veux. » C’est-à-dire, d’après le contexte du donatisme, « corrige bien ». Les obsèques furent très belles, avec une assemblée fort nombreuse et une magnifique
    homélie du cardinal Panafieu, qui commençait ainsi : « La mort est une parole de Dieu, et paradoxalement, c’est une parole de vie. » Monseigneur Bouchex était devenu non seulement un ami,
    mais aussi un bienfaiteur car c’est en partie grâce à lui que nous avons pu faire notre fondation dans le diocèse d’Agen. »
  
			
				
					