Recevant lundi le nouvel ambassadeur d’Allemagne près le saint-siège, le Pape lui a donné une magistrale leçon sur le relativisme:
“De la contemplation de ces figures de martyrs [Il était notamment question de la figure de Gerhard Hirschfelder, prêtre martyr du régime nazi, ndlr] nous apparaît toujours plus clairement et de façon exemplaire, comment certains hommes, à partir de leurs convictions chrétiennes, sont disposés à donner leur vie pour la foi, pour le droit d’exercer librement leur croyance, pour la liberté de parole, pour la paix et pour la dignité humaine”. Cependant, a-t-il poursuivi, “nombreux sont les hommes qui montrent une inclination vers des concepts religieux plus permissifs pour eux-mêmes. Ils substituent au Dieu du christianisme qui se révèle dans la bible, un être suprême, mystérieux et indéterminé, qui n’a qu’une vague relation avec la vie personnelle de l’être humain”.
Le Pape a ensuite souligné que “de tels concepts animent de plus en plus la discussion au sein de la société, surtout dans le domaine de la justice et de la loi. Si toutefois, on abandonne la foi envers un Dieu personnel, surgit alors un dieu qui ne connaît pas, n’entend pas et ne parle pas… Si Dieu n’a pas de volonté propre, on ne distingue plus finalement le bien du mal… L’homme perd alors sa force morale et spirituelle nécessaire au développement complet de sa personne. L’action sociale est alors davantage dominée par l’intérêt privé ou par un calcul de pouvoir, au détriment de la société… L’Eglise se préoccupe de voir la tentative croissante d’éliminer le concept chrétien du mariage et de la famille de la conscience de la société. Le mariage se manifeste comme une union durable d’amour entre un homme et une femme qui tend toujours à la transmission de la vie humaine”. Ainsi, a-t-il souligné le besoin d'”une culture de la personne” reprenant une expression de Jean-Paul II. D’un autre côté, “l’issue du mariage dépend de nous tous et de la culture personnelle de chaque citoyen. C’est pourquoi, l’Eglise ne peut approuver des initiatives législatives qui entrainent une réévaluation des modèles alternatifs de la vie de couple et de la famille. Ils contribuent à l’affaiblissement des principes de droit naturel et ainsi à la relativisation de toute la législation et même à une confusion quant aux valeurs de la société”.
Evoquant les nouvelles possibilités de la biotechnologie et de la médecine, le Pape a souligné le “devoir d’étudier avec diligence jusqu’où ces méthodes peuvent être une aide pour l’homme et où, en revanche, il s’agit de manipulation de l’homme, de violation de son intégrité et de sa dignité. Nous ne pouvons pas refuser ces progrès mais nous devons rester très vigilants. Lorsqu’on commence à distinguer -et c’est déjà souvent le cas dès le sein maternel- entre vie digne et vie indigne de vivre, aucune autre phase de la vie ne sera épargnée, moins encore la vieillesse et la maladie”.Il a conclu en ajoutant que “la construction d’une société humaine exige d’être fidèle à la vérité”. Puis a mentionné quelques phénomènes dans le domaine des media: “Subissant une concurrence toujours plus forte, ils se sentent obligés de susciter la plus grande attention possible. En outre, c’est le contraste qui fait la nouvelle en général même au détriment de la vérité des faits. Cela devient particulièrement problématique lorsque les autorités prennent publiquement position, sans être capables de vérifier tous les aspects de façon adéquate. Je me réjouis de la décision du gouvernement fédéral de s’engager sur cette voie”.
Source: VIS