Extrait du message de Carême de Mgr Brincard, évêque du Puy-en-Velay :
Nous entrons dans le Carême : temps de prière, de jeûne et de partage. Cette année, nous le vivrons dans un contexte particulier, celui d’une profonde crise qui secoue notre pays et le monde. Nous le savons : une telle crise a de multiples facettes. Les conséquences en sont lourdes pour les personnes et les familles. […] Ce qui se passe n’est certes pas le fruit du hasard mais bien plutôt la conséquence d’une société où, trop souvent, l’argent et le profit sont roi. L’Eglise n’a cessé de dénoncer cette tendance et récemment encore, le Pape Benoît XVI, lors de son homélie sur l’esplanade des Invalides, posait de graves questions : « Le monde contemporain ne s’est-il pas créé ses propres idoles ? … Saint Paul explique aux Colossiens que la cupidité insatiable est une idolâtrie (Col. 3,5)… L’argent, la soif de l’avoir, du pouvoir et même du savoir n’ont-ils pas détourné l’homme de sa fin véritable, de sa propre vérité ? » En revanche, « Quand le souci de l’homme, de tout l’homme et de tous les hommes redevient prioritaire, la confiance renaît ».
« Lève-toi et marche » ordonne Jésus au paralytique guéri. C’est ainsi que Jésus nous appelle avec force à ne pas rester inactifs mais à nous tourner résolument vers les autres : « Le jeûne que je veux n’est-ce pas ceci : rompre ton pain à celui qui a faim, recueillir chez toi les malheureux sans asile, si tu vois un homme nu, le couvrir ? ». Par la prière, le jeûne et le partage, tels que le Christ nous invite à les vivre, le Carême nous exhorte donc à la vigilance. Aussi appartient-il à chacun de réfléchir sur ses comportements et ses choix à la lumière de la Parole de Dieu, de s’informer et de faire entendre sa voix, d’oser enfin témoigner que la justice, la miséricorde ainsi que le respect de l’homme sont les vraies valeurs. […]
Comment puis-je mieux conclure mon message de Carême sinon en invitant le diocèse à mettre en pratique cet appel du pape : « Que le Carême soit donc mis en valeur dans toutes les familles et dans toutes les communautés chrétiennes, pour éloigner de tout ce qui distrait l’esprit et intensifier ce qui nourrit l’âme en l’ouvrant à l’amour de Dieu et du prochain. Je pense en particulier à un plus grand engagement dans la prière, la lectio divina, le recours au Sacrement de la Réconciliation et dans la participation active à l’Eucharistie, par-dessus tout à la Messe dominicale. ».