Les évêques des Philippines ont claqué la porte des pourparlers avec le gouvernement de Benigno Aquino à propos de la loi de Santé reproductive actuellement en discussion devant le parlement de leur pays, alors que le président philippin vient de s’engager le mois dernier à faire pression pour la faire adopter. Il s’y est engagé pour « faire réduire la mortalité maternelle », dût-il encourir l’excommunication.
Le texte de loi ne va pas jusqu’à la légalisation de l’avortement mais propose la promotion et la diffusion de la contraception artificielle (pour partie abortive), raison suffisante pour que les évêques philippins aient décidé de mener fermement bataille contre cette avancée de la culture de mort. Ils y voient entre autres un encouragement à l’avortement.
Les évêques, qui discutaient avec le gouvernement depuis fin 2010 à propos de la loi proposée, pour obtenir qu’y soit assurée une promotion d’une vraie culture de vie, qui n’exclut pas la régulation naturelle des naissances dans ce pays où la pauvreté est endémique, ont réagi aux déclarations présidentielles en déclarant : « Les évêques ne voient aucune raison de mener plus avant une étude sérieuse ou un dialogue » sur le texte, pour reprendre les termes employés par Mgr Juanito Figura, secrétaire de la Conférence des évêques catholiques des Philippines.
Les évêques ont promis de renforcer la mobilisation contre la loi, une menace qui apparaît sérieuse selon la presse internationale qui les crédite d’un rôle clef dans le renversement de deux ex-présidents philippins.