Le pape François a accepté la démission du vice-président de la Conférence épiscopale allemande. Il y a seulement deux semaines, Mgr Franz-Josef Bode, 72 ans,évêque du diocèse d’Osnabrück, vice-président de la conférence épiscopale allemande depuis 2017, avait annoncé qu’il mettrait en œuvre les résolutions adoptées lors du processus synodal, notamment l’introduction de bénédictions liturgiques des unions de même sexe.
Il avait précédemment refusé de démissionner, bien qu’un rapport sur les abus ait révélé qu’il avait mal géré les cas dans son diocèse du nord-ouest de l’Allemagne.
Mgr Georg Bätzing – le président de la conférence – a déclaré le 25 mars :
“Aujourd’hui, je perds mon compagnon le plus proche sur le chemin synodal, qui a encore de nombreuses étapes devant lui.”
Dans une déclaration publiée samedi, Mgr Bode a déclaré :
“Au cours des 32 années de mon ministère épiscopal, dont 28 en tant qu’évêque d’Osnabrück, j’ai assumé des responsabilités dans une Église qui n’a pas seulement apporté des bénédictions, mais aussi de la culpabilité. “En particulier dans les cas de violences sexuelles commises par des membres du clergé, j’ai longtemps eu tendance à me concentrer davantage sur les auteurs et l’institution que sur les victimes”. “J’ai mal évalué les cas, j’ai souvent agi avec hésitation, j’ai pris de nombreuses décisions erronées et je n’ai pas été à la hauteur de mes responsabilités en tant qu’évêque.
Un rapport de 600 pages intitulé “Violences sexuelles commises par des membres du clergé sur des mineurs et des personnes vulnérables dans le diocèse d’Osnabrück depuis 1945”, indique qu’au cours des premières décennies de son mandat, Mgr Bode a “à plusieurs reprises” maintenu en fonction des personnes accusées d’abus ou les a nommées à d’autres postes, notamment à des tâches de gestion dans le domaine de la pastorale des jeunes. En décembre, une association de victimes d’abus sexuels a demandé l’ouverture de procédures canoniques à l’encontre de Mgr Bode. Une plainte officielle a été déposée à Rome.
Outre Mgr Bode, plusieurs autres évêques allemands de premier plan ont été accusés d’avoir mal géré des cas d’abus sexuels. Il s’agit notamment du cardinal Reinhard Marx, initiateur de la Voie synodale, de l’évêque Georg Bätzing, président de la Voie synodale et successeur de M. Marx à la présidence de la conférence épiscopale, et de l’archevêque de Hambourg, Mgr Heße.
Tous sont restés en fonction jusqu’à présent. Jusqu’à quand ? Faut-il faire un amalgame entre leurs positionnements hétérodoxes et leur gestion des abus ?