Belle fête de Saint Joseph à tous
Nous faisons trêve à la sévérité du Carême pour célébrer la grande fête de saint Joseph. Nous ne pouvons pas, aujourd’hui, célébrer la messe du Carême. Nous n’omettrons pas cependant d’en méditer les pensées.
1. Saint Joseph. — Joseph, issu de la race royale de David, naquit à Bethléem. Il fut d’une condition modeste et gagna son pain comme simple ouvrier. Il avait sans doute déjà un certain âge quand il devint l’époux de la Mère de Dieu. Sa haute dignité se résume en ces mots : « Père nourricier de Jésus. » La Sainte Écriture ne raconte que peu de choses à son sujet. Elle nous dit seulement qu’il était « juste ». Elle indique par là qu’il s’acquitta fidèlement de son rôle sublime de gardien envers les deux plus grands trésors de Dieu sur la terre, Jésus et Marie. Les heures les plus amères de sa vie sont, sans doute, celles où il lui fallut douter de la fidélité de sa fiancée. Mais c’est justement dans le conflit entre ses droits et ses devoirs qu’il se montra grand. Il était nécessaire que cette souffrance, qui fait partie de l’œuvre rédemptrice, soit supportée en vue d’un grand bien : Joseph est le témoin le moins suspect de la naissance virginale du Rédempteur. Ensuite, dans l’histoire de la Rédemption, Joseph passe modestement au second plan. L’Écriture ne dit même rien de sa mort. Cependant, certaines indications nous font conclure qu’il était déjà mort au moment où commença la vie publique du Sauveur. Il eut la plus belle mort que puissent désirer les hommes : il s’endormit dans les bras de Jésus et de Marie. Sa vie fut humble et obscure. Il resta aussi humble et obscur, pendant des siècles, dans l’histoire de l’Église. Ce n’est que dans les temps modernes que l’Église l’a célébré avec solennité. Les honneurs liturgiques commencèrent à lui être rendus au XVe siècle, grâce surtout à sainte Brigitte de Suède et à saint Bernardin de Sienne. Sainte Thérèse travailla aussi beaucoup à promouvoir son culte. Il a aujourd’hui deux grandes fêtes : le 19 mars, on honore sa personne et la part qu’il prit à la Rédemption ; le troisième mercredi après Pâques, on honore son rôle de protecteur de l’Église. Pie IX, en effet, le proclama patron de l’Église universelle. Il est considéré aussi comme le patron de la bonne mort.