Après la soutane, portée par de plus en plus de prêtres diocésains, Famille chrétienne s’intéresse à ces prêtres qui célèbrent parfois la messe, selon la forme ordinaire, vers l’Orient.
L’abbé Vincent de Mello, aumônier du patronage du Bon Conseil à Paris, explique :
« Je célèbre habituellement la messe face au peuple, mais j’ai toujours considéré que c’était naturel de célébrer vers l’orient ». « Je le fais systématiquement pour certaines messes : celle de l’aurore, à Noël, celle de l’Ascension, pour signifier que nous sommes tournés vers le Christ monté en gloire et que notre vocation est d’aller au Ciel, et lorsque c’est la fête d’un saint représenté sur la mosaïque placée derrière l’autel de la chapelle. »
« Après le concile, l’Église n’a pas absolutisé une manière de faire. Célébrer face au peuple est une permission. Dans le missel rénové de 1969, les rubriques précisent qu’à certains moments le prêtre doit se tourner vers l’assemblée, ce qui signifie que la messe doit être célébrée dos au peuple. Ce sont les éditions françaises successives du missel romain qui ont supprimé ces mentions, mais je constate qu’elles ont été réintroduites dans l’édition du missel à paraître en novembre prochain. »
Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, déclare célébrer « assez régulièrement » la messe ad orientem dans les églises de son diocèse :
« À travers cette disposition, je signifie que le prêtre et la communauté sont dirigés dans la même direction qu’est le Christ. »
« Cela aide à mieux comprendre que ce que l’on célèbre nous dépasse ». « Devant le mystère de Dieu, il faut rester humble, et la meilleure façon de l’être est de se tourner face au Seigneur, comme le reste de l’assemblée, afin de ne pas en être le centre d’attention. »
Le Père Christian Lancrey-Javal, curé de Notre Dame-de-Compassion (Paris), souligne :
« Autant durant la liturgie de la Parole, être face à l’assemblée s’impose, puisque le prêtre est dans une fonction d’enseignement, autant dans ce qui est le grand mystère de la consécration, l’exposition du ministre face à l’assemblée est gênante. Elle rend plus difficile notre présence au Christ au moment le plus intime et le plus sacré de la messe. En outre, cette trop forte exposition du prêtre renforce le cléricalisme. Je pense même qu’elle peut constituer chez certains un élément d’inquiétude, voire un obstacle à la vocation sacerdotale. La célébration orientée est moins cléricale, et la symbolique du pasteur situé en tête du troupeau pour emmener le peuple vers le Christ est magnifique. »