Mgr Le Gall, archevêque de Toulouse :
[…] je suis vraiment indigné à l’idée que les cultes ne puissent reprendre avant le 2 juin prochain… dans le meilleur des cas. Cela fait plus de 8 semaines que nous sommes privés de célébrations publiques ! D’où vient mon indignation ? Tous les commerces vont rouvrir le 11 mai, sauf les cafés et les restaurants, moyennant le respect des consignes sanitaires. En tant qu’évêque, je suis d’accord pour prendre toutes les précautions nécessaires, pour assurer la distanciation physique dans les églises, prendre des masques, etc. Dans le diocèse de Toulouse, nous comprenons que nos grandes célébrations publiques ne seront pas possibles avant l’automne. Je veux juste faire remarquer au gouvernement que les paroisses sont aussi capables que les commerces de faire observer les consignes sanitaires. Le gouvernement justifie l’ouverture des commerces par la nécessité de relancer l’activité économique. Et il a raison. Si la vie économique est vitale, la nourriture de la foi l’est tout autant. Je veux insister sur ce parallèle : l’économie doit repartir, mais la vie sacramentelle doit repartir elle aussi ! Elle est pour nous vitale, alimentaire.
J’ajoute que les régions ne sont pas semblables entre elles, comme l’a remarqué le Premier ministre. L’Occitanie n’est pas l’Ile de France ou le Grand Est concernant le nombre de cas de coronavirus. Pourquoi des règles absolues et drastiques sur tout le territoire sans discernement ? Ma crainte pour l’avenir est simple. Devant le caractère inacceptable de cette attente sacramentelle qui n’en finit pas pour les fidèles, des célébrations clandestines vont se mettre en place ! Le résultat sera pire finalement. Les pouvoirs publics vont essayer de les interdire, mais on passera outre en certains lieux. Il aurait mieux valu autoriser le culte public progressivement et calmement, en nombre limité, comme nous l’avions proposé au gouvernement. Nous n’avons pas été entendus. Cette interdiction prolongée du culte va entamer gravement notre confiance en ceux qui nous dirigent. »
Réaction de Mgr Eric Aumonier, évêque de Versailles :
Dans la continuité du communiqué du Conseil Permanent réagissant au plan de déconfinement de notre pays, je tiens à exprimer, moi aussi, mon incompréhension : le renvoi de toute possibilité de célébration au-delà du 2 juin exclut de fait la liberté de culte du principe de déconfinement progressif mis en avant par le gouvernement. La confiance ne semble pas être accordée aux fidèles et aux prêtres pour faire preuve de la prudence et de la responsabilité qu’ils ont pourtant manifestées jusqu’à présent…
Je ne peux que souhaiter que ces décisions gouvernementales restent ouvertes à un vrai dialogue. Je me donne quelques jours pour réfléchir aux mesures à prendre dans les Yvelines et faire face, avec vigueur et créativité, au nouveau contexte ainsi créé.
Mgr Ginoux, évêque de Montauban :
# Culte public interdit = cas de conscience.On ne peut pas priver nos fidèles de la nourriture essentielle qu’est la grâce sacramentelle.Donc nous les nourrirons.
— Bernard Ginoux (@mgrginoux) April 28, 2020